En ce millième jour de guerre, l’Ukraine fait face à un tournant décisif. Malgré des pertes territoriales et une situation militaire délicate, Kiev reste déterminé à ne pas céder face à l’envahisseur russe. De son côté, Moscou agite à nouveau le spectre de l’arme nucléaire, signe que le conflit est loin d’être terminé.
Une guerre d’usure qui s’enlise
1000 jours après le début de l’invasion russe, aucune issue ne semble se dessiner. L’armée ukrainienne, malgré le soutien occidental, peine à contenir l’avancée russe sur plusieurs fronts. Les bombardements s’intensifient, faisant de nombreuses victimes civiles et plongeant le pays dans le froid et les pénuries à l’approche de l’hiver.
Pourtant, la volonté de résistance ukrainienne ne faiblit pas. Comme l’a martelé la diplomatie de Kiev :
L’Ukraine ne se soumettra jamais aux occupants.
Communiqué du ministère ukrainien des Affaires étrangères
Une détermination à toute épreuve, malgré l’asymétrie des forces en présence.
La menace nucléaire plane
En face, Vladimir Poutine ne compte pas renoncer à ses objectifs. La nouvelle doctrine nucléaire russe, signée mardi, élargit les possibilités de recours à l’arme atomique, visant implicitement l’Ukraine et les États-Unis. Une façon pour le maître du Kremlin de faire monter les enchères dans ce bras de fer.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a été on ne peut plus clair : l’opération militaire se poursuivra jusqu’à la réalisation des objectifs fixés, à savoir la capitulation de Kiev et l’abandon de ses ambitions euro-atlantiques. Un scénario inacceptable pour l’Ukraine, qui réclame au contraire plus d’armes pour infliger des revers à Moscou et négocier en position de force.
Des alliances troubles se dessinent
Au-delà de l’affrontement russo-ukrainien, c’est un véritable jeu d’alliances internationales qui se met en place. Selon des informations de Kiev, la Russie aurait noué des partenariats militaires avec la Corée du Nord et l’Iran, qui lui fourniraient soldats, missiles et drones d’attaque. Une “menace globale” dénoncée par la diplomatie ukrainienne.
Côté occidental, le soutien à l’Ukraine semble se fissurer. Avec le probable retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2024, Kiev craint un revirement américain qui forcerait des concessions à Poutine. Les Européens, comme l’a montré l’appel controversé d’Olaf Scholz à Vladimir Poutine, pourraient aussi être tentés par la voie du compromis.
Une issue des plus incertaines
Après 1000 jours d’une guerre meurtrière, aucun camp ne semble prêt à céder. L’Ukraine, malgré son affaiblissement, veut croire en la victoire. La Russie, confortée dans son aventurisme, maintient une posture martiale. Et les soutiens internationaux, de part et d’autre, montrent des signes d’essoufflement ou de versatilité.
Dans ce grand jeu géopolitique, où les menaces nucléaires côtoient les ambitions de puissance, l’avenir apparait des plus nébuleux. Une situation explosive, qui maintient le monde en apnée, suspendu aux prochains soubresauts d’une guerre qui n’en finit pas de durer.