Depuis le 1er juin, l’Ukraine a durci ses règles concernant la mobilité de ses citoyens masculins en âge de combattre mais résidant à l’étranger. Une mesure forte visant à renforcer les rangs de son armée, qui lutte contre l’invasion russe depuis plus de deux ans maintenant. Quelles sont précisément ces nouvelles restrictions et pourquoi ont-elles été mises en place ? Décryptage.
La fin de la libre circulation pour les Ukrainiens expatriés
Fini le temps où les hommes ukrainiens détenteurs d’un permis de séjour étranger pouvaient aller et venir à leur guise lorsqu’ils revenaient au pays. Désormais, s’ils ont entre 18 et 60 ans, soit l’âge légal pour être mobilisés, ils ne pourront plus quitter aussi facilement l’Ukraine une fois rentrés sur le territoire national.
Concrètement, les citoyens ukrainiens de sexe masculin qui ont passé plus de 3 mois hors du pays ne seront plus exemptés du registre des conscrits. Ils auront l’obligation de s’enregistrer auprès de l’armée dans les 30 jours suivant leur retour, comme l’a précisé Andriï Demtchenko, porte-parole des gardes-frontières ukrainiens.
Objectif : regarnir les rangs de l’armée
Cette évolution de la législation intervient quelques jours seulement après une autre mesure controversée : l’abaissement de l’âge limite de mobilisation à 25 ans. Des décisions qui traduisent la volonté de Kiev de disposer de davantage de forces vives pour contrer l’armée russe.
Plus de deux ans après le début du conflit, les troupes ukrainiennes font en effet face à une guerre d’usure qui exige d’importants moyens humains. Empêcher les hommes en âge de se battre de repartir s’ils reviennent en Ukraine doit permettre de combler en partie les pertes et de maintenir la pression sur les forces de Moscou.
Une entorse aux libertés individuelles ?
Si le durcissement des règles de mobilisation apparaît comme une nécessité militaire pour les autorités ukrainiennes, il soulève aussi des questions en termes de libertés individuelles. De nombreux Ukrainiens installés à l’étranger redoutent de se retrouver piégés s’ils décident de revenir temporairement dans leur pays d’origine.
C’est une atteinte au droit de circuler librement. Beaucoup vont renoncer à rentrer en Ukraine par peur d’être enrôlés de force.
– Un expatrié ukrainien sous couvert d’anonymat
Les associations de défense des droits s’inquiètent également d’un potentiel effet pervers : celui de pousser davantage d’Ukrainiens sur les routes de l’exil, de peur d’être un jour contraints de rester et de prendre les armes contre leur gré.
L’Ukraine en quête de soutiens internationaux
Alors qu’elle resserre l’étau sur ses propres citoyens, l’Ukraine cherche parallèlement à élargir le cercle de ses soutiens diplomatiques, au-delà de ses seuls alliés occidentaux. Le vice-ministre des Affaires étrangères Andriy Sybiga était ainsi en visite à Pékin début juin, avec un message clair.
L’Ukraine y a enjoint la Chine, proche de la Russie, à prendre part au sommet pour la paix qu’elle organisera à la mi-juin en Suisse. Une main tendue pour l’instant accueillie avec réserve par Pékin, qui lie sa participation à la présence de Moscou. Mais Kiev ne désespère pas de convaincre son interlocuteur, dans l’espoir d’accentuer l’isolement international de la Russie.
Course contre la montre pour l’armée ukrainienne
En multipliant les initiatives, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, l’Ukraine s’efforce de réunir tous les moyens possibles pour tenir tête à l’envahisseur russe. Une course contre la montre pour son armée, qui doit à la fois reconstituer ses effectifs et s’approvisionner en équipements.
Malgré l’aide militaire des Occidentaux, le rapport de force reste déséquilibré face à la puissance de feu russe. D’où l’importance pour Kiev de garder sous la main le maximum de ses ressortissants en capacité de combattre, quitte à rogner sur certaines libertés. Un dilemme crucial, qui en dit long sur l’âpreté des combats et les besoins criants côté ukrainien, après deux ans d’une guerre sans merci.
Si le durcissement des règles de mobilisation apparaît comme une nécessité militaire pour les autorités ukrainiennes, il soulève aussi des questions en termes de libertés individuelles. De nombreux Ukrainiens installés à l’étranger redoutent de se retrouver piégés s’ils décident de revenir temporairement dans leur pays d’origine.
C’est une atteinte au droit de circuler librement. Beaucoup vont renoncer à rentrer en Ukraine par peur d’être enrôlés de force.
– Un expatrié ukrainien sous couvert d’anonymat
Les associations de défense des droits s’inquiètent également d’un potentiel effet pervers : celui de pousser davantage d’Ukrainiens sur les routes de l’exil, de peur d’être un jour contraints de rester et de prendre les armes contre leur gré.
L’Ukraine en quête de soutiens internationaux
Alors qu’elle resserre l’étau sur ses propres citoyens, l’Ukraine cherche parallèlement à élargir le cercle de ses soutiens diplomatiques, au-delà de ses seuls alliés occidentaux. Le vice-ministre des Affaires étrangères Andriy Sybiga était ainsi en visite à Pékin début juin, avec un message clair.
L’Ukraine y a enjoint la Chine, proche de la Russie, à prendre part au sommet pour la paix qu’elle organisera à la mi-juin en Suisse. Une main tendue pour l’instant accueillie avec réserve par Pékin, qui lie sa participation à la présence de Moscou. Mais Kiev ne désespère pas de convaincre son interlocuteur, dans l’espoir d’accentuer l’isolement international de la Russie.
Course contre la montre pour l’armée ukrainienne
En multipliant les initiatives, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, l’Ukraine s’efforce de réunir tous les moyens possibles pour tenir tête à l’envahisseur russe. Une course contre la montre pour son armée, qui doit à la fois reconstituer ses effectifs et s’approvisionner en équipements.
Malgré l’aide militaire des Occidentaux, le rapport de force reste déséquilibré face à la puissance de feu russe. D’où l’importance pour Kiev de garder sous la main le maximum de ses ressortissants en capacité de combattre, quitte à rogner sur certaines libertés. Un dilemme crucial, qui en dit long sur l’âpreté des combats et les besoins criants côté ukrainien, après deux ans d’une guerre sans merci.