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Ukraine : Moscou et Téhéran « responsables » de l’escalade en Syrie

L'Ukraine pointe du doigt la Russie et l'Iran dans l'escalade du conflit syrien, redoutant des conséquences imprévisibles pour la paix et la sécurité régionales. Découvrez pourquoi Kiev s'inquiète de l'implication de Moscou et Téhéran dans ce dossier brûlant...

Alors que les violences redoublent d’intensité en Syrie, avec notamment la prise de contrôle de vastes régions du nord du pays par les rebelles ces derniers jours, l’Ukraine monte au créneau. Kiev a en effet jugé lundi que la Russie et l’Iran étaient les « principaux responsables » de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Selon une source proche du ministère ukrainien des Affaires étrangères, « Moscou et Téhéran sont les principaux responsables de la dégradation de la situation sécuritaire en Syrie ». Dans un communiqué au vitriol, la diplomatie ukrainienne a même dénoncé « les crimes odieux commis par (Bachar) al-Assad, (Vladimir) Poutine et les ayatollahs iraniens contre les Syriens », estimant que ceux-ci « ont menacé la survie de la Syrie en tant qu’État indépendant ».

Le soutien crucial de la Russie et de l’Iran au régime syrien

Il faut dire qu’historiquement, la Russie et l’Iran sont les principaux alliés du régime de Bachar al-Assad. En 2015, l’appui militaire de ces deux puissances avait été déterminant, permettant à Damas de lancer une vaste contre-offensive pour reprendre progressivement le contrôle d’une grande partie du territoire syrien. Un an plus tard, en 2016, les forces loyalistes avaient même réussi à reprendre la totalité d’Alep, véritable poumon économique de la Syrie d’avant-guerre.

Mais aujourd’hui, alors que les affrontements en Syrie connaissent un regain d’intensité jamais vu depuis 2020, la crainte d’une reprise des hostilités à grande échelle est dans tous les esprits. Dans un pays morcelé en différentes zones d’influence où s’affrontent des belligérants soutenus par des puissances régionales et internationales rivales, le risque d’embrasement est réel.

L’armée russe en soutien des forces syriennes

Signe de l’implication directe de Moscou, l’armée russe a même affirmé dimanche prêter main forte à l’armée syrienne pour « repousser » les forces rebelles dans trois provinces du nord de la Syrie. Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir Kiev.

« L’Ukraine et les Ukrainiens savent mieux que quiconque que ces régimes n’apportent que mort, souffrance et destruction »

Ministère ukrainien des Affaires étrangères

Selon une source au sein de la diplomatie ukrainienne, Kiev suit « avec inquiétude l’escalade des hostilités » en cours, y voyant une « nouvelle phase dangereuse de la guerre » qui « pourrait avoir des conséquences imprévisibles pour la paix et la sécurité régionales ».

Moscou et Téhéran accusés de maintenir leur emprise sur la Syrie

Aux yeux de l’Ukraine, la Russie comme l’Iran ne cherchent qu’à perpétuer leur mainmise sur la Syrie, quitte à attiser les braises d’un conflit dévastateur. Kiev accuse ainsi Moscou et Téhéran de « s’efforcer toujours de maintenir leur contrôle sur le régime syrien fantoche ».

Une mise en garde qui résonne d’autant plus fort que l’Ukraine est elle-même aux prises depuis 2014 avec une guerre dans l’est de son territoire, où des séparatistes pro-russes, appuyés par Moscou, ont pris le contrôle d’une partie de la région du Donbass. Kiev voit donc d’un très mauvais œil les agissements de la Russie et de l’Iran en Syrie, y décelant des parallèles troublants avec sa propre situation.

La communauté internationale appelée à réagir

Alors que les violences s’intensifient sur le terrain syrien, l’heure est à la mobilisation diplomatique. L’Ukraine appelle la communauté internationale à ne pas rester les bras croisés face à cette escalade porteuse de lourdes menaces.

Pour Kiev, il est urgent que les grandes puissances et les organisations multilatérales prennent leurs responsabilités, en exerçant davantage de pressions sur la Russie et l’Iran pour les amener à cesser leur soutien au régime syrien et à œuvrer en faveur d’une solution politique négociée.

Mais en attendant une improbable désescalade, c’est tout un pays qui continue de s’enfoncer dans les affres d’une guerre interminable, sous les yeux d’une communauté internationale souvent impuissante et divisée. Et l’Ukraine, meurtrie par son propre conflit, ne peut qu’observer avec angoisse ce nouveau brasier qui s’embrase aux portes de l’Europe.

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