Alors que des négociations entre les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, se profilent à l’horizon, c’est l’inquiétude qui domine en Ukraine. Après bientôt trois ans d’une guerre dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts, le pays craint de voir ses intérêts sacrifiés sur l’autel d’un compromis entre les deux superpuissances.
Un lourd tribut humain et territorial
Selon des estimations, le conflit aurait coûté la vie à 50 000 à 100 000 soldats ukrainiens. Des pertes considérables auxquelles s’ajoutent celles des civils pris entre deux feux. Mais au-delà du bilan humain, c’est aussi l’intégrité territoriale de l’Ukraine qui est en jeu, avec la question épineuse du statut du Donbass et de la Crimée, deux régions sous contrôle de facto de la Russie.
Qui pour défendre les intérêts ukrainiens ?
Face à des négociations qui semblent se dérouler en coulisses entre Américains et Russes, beaucoup d’Ukrainiens s’interrogent : qui pour porter leur voix et défendre leurs intérêts ? Le président Volodymyr Zelensky sera-t-il convié à la table des discussions, ou l’avenir du pays sera-t-il scellé en son absence ?
« Ce sont des territoires que l’on ne veut pas perdre », confie un habitant de Kiev sous couvert d’anonymat, résumant le sentiment d’une large part de la population.
Une paix à tout prix ?
Si tous aspirent à la fin des combats, beaucoup redoutent que celle-ci ne se fasse au prix de douloureuses concessions territoriales. Après tant de sacrifices, une paix des braves apparaît comme un mirage lointain. « Même les soldats les plus héroïques sont exténués », témoigne un officier de retour du front.
Vers une partition de facto de l’Ukraine ?
Au fil des mois, l’enlisement du conflit a fait émerger le spectre d’une Ukraine durablement amputée d’une partie de son territoire. Un scénario cauchemardesque pour Kiev, qui n’a eu de cesse de marteler son attachement à ses frontières d’avant-guerre. Mais face au rapport de force, la marge de manœuvre apparaît étroite.
Entre espoirs de paix et craintes d’abandon
À l’approche de négociations cruciales, l’Ukraine oscille entre le désir d’un retour à la paix et la peur d’être lâchée par ses alliés. Si le soutien occidental a été déterminant, nombre d’Ukrainiens redoutent un essoufflement, voire des pressions en faveur d’un compromis jugé déséquilibré.
« La guerre ne peut pas durer éternellement, mais la paix ne peut pas se faire sur notre dos », résume une figure de la société civile. Entre lassitude et détermination, le pays retient son souffle, suspendu à des pourparlers dont il pourrait être le grand perdant.
