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Ukraine : Le Nouveau Plan Américain Bien Plus Favorable à Kiev

La dernière version du plan américain pour mettre fin à la guerre en Ukraine vient d’être profondément remaniée. Kiev y gagne une armée de 800 000 hommes et les sujets explosifs sont renvoyés à un niveau présidentiel. Les discussions à Abou Dhabi avancent… Mais jusqu’où ira ce compromis ?

Et si la guerre en Ukraine, qui dure depuis bientôt quatre ans, était sur le point de connaître un tournant décisif ? Alors que les bombardements continuent de frapper le pays nuit après nuit, des tractations intensives se déroulent loin des caméras, à Genève d’abord, puis à Abou Dhabi. Et la grande nouvelle, c’est qu’un projet de plan initialement perçu comme une capitulation pour Kiev vient d’être profondément remanié… en faveur de l’Ukraine.

Un plan américain revu et nettement amélioré pour Kiev

Personne ne s’y attendait vraiment. Présenté il y a quelques jours, le projet initial en 28 points élaboré sous l’impulsion du président américain Donald Trump avait suscité l’effroi à Kiev. Il prévoyait notamment une réduction drastique de l’armée ukrainienne à 600 000 hommes et semblait entériner la perte de territoires occupés par la Russie.

Mais après des discussions d’urgence organisées dimanche à Genève entre Ukrainiens, Américains et Européens, le texte a été entièrement repensé. Une source proche du dossier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confié que cette nouvelle version est significativement meilleure pour l’Ukraine.

« L’Ukraine, les États-Unis et les Européens ont rendu la proposition américaine fonctionnelle (…) et elle est désormais significativement meilleure »

Une armée ukrainienne préservée à 800 000 hommes

Le changement le plus spectaculaire concerne la taille de l’armée ukrainienne. Là où la première mouture imposait un plafond à 600 000 militaires, la nouvelle version autorise Kiev à conserver environ 800 000 hommes sous les drapeaux.

Ce chiffre n’est pas anodin : il correspond à peu près à l’effectif actuel des forces armées ukrainiennes, après les mobilisations massives depuis février 2022. Autrement dit, l’Ukraine n’aura pas à démobiliser des centaines de milliers de soldats, un point qui était considéré comme inacceptable à Kiev.

Plus encore, la source précise qu’il n’est plus question de plafond strict. Cette flexibilité offre à l’état-major ukrainien une marge de manœuvre essentielle pour faire face aux menaces futures.

Les questions territoriales renvoyées au plus haut niveau

L’autre sujet brûlant – et sans doute le plus explosif – concerne le sort des territoires occupés par la Russie : Crimée, parties du Donbass, et les régions annexées en 2022 (Kherson, Zaporijjia…).

La nouvelle version du plan ne tranche plus ces questions de manière unilatérale. Elles seront discutées à un niveau présidentiel, c’est-à-dire directement entre Volodymyr Zelensky, Vladimir Poutine et probablement Donald Trump. Un report qui laisse toutes les options ouvertes et évite à Kiev de signer immédiatement ce qui aurait ressemblé à une reconnaissance de ses pertes territoriales.

En clair : les points les plus douloureux ne sont plus imposés d’emblée. Ils deviennent des sujets de négociation au sommet, là où le rapport de force pourra pleinement s’exprimer.

Des négociations tous azimuts et à un rythme effréné

Depuis dimanche, la diplomatie fonctionne à plein régime. Après Genève, c’est à Abou Dhabi que les discussions les plus concrètes se poursuivent depuis lundi soir.

Le secrétaire américain à l’Armée de terre, Dan Driscoll, rencontre une délégation russe dans la plus grande discrétion. Un porte-parole américain, le lieutenant-colonel Jeff Tolbert, s’est voulu optimiste mardi :

« Les pourparlers se déroulent bien et nous restons optimistes »

Parallèlement, les Américains présentent aux Russes le cadre de travail en cours d’élaboration, intégrant les modifications demandées par Kiev et les Européens. Un ballet diplomatique à plusieurs niveaux qui montre que Washington joue désormais le rôle de chef d’orchestre.

Moscou reste sur une ligne dure… pour l’instant

Du côté russe, on continue d’afficher une certaine fermeté. Lundi, le Kremlin qualifiait la contre-proposition européenne de non constructive et inadaptée. Mais le simple fait que des discussions aient lieu à Abou Dhabi avec des responsables militaires américains de haut rang montre que Moscou est malgré tout prêt à écouter.

Il faudra probablement attendre encore quelques jours pour savoir si la Russie acceptera de faire, à son tour, des concessions sur les points qui lui tiennent à cœur : neutralité de l’Ukraine, démilitarisation partielle, levée des sanctions, etc.

Pendant ce temps, la guerre continue

Malheureusement, les négociations n’ont pas suspendu les hostilités. Dans la nuit de lundi à mardi, les bombardements russes se sont à nouveau abattus sur plusieurs villes ukrainiennes. À Kiev, au moins sept personnes ont perdu la vie.

Cette réalité tragique rappelle l’urgence d’aboutir à un accord. Chaque jour qui passe coûte des vies et détruit un peu plus le pays.

Vers un compromis historique ou un énième faux espoir ?

Ce qui se dessine actuellement est inédit depuis le début du conflit. Pour la première fois, un plan initialement très favorable à Moscou a été rééquilibré de façon significative grâce à la coordination entre Kiev, Washington et les capitales européennes.

Le fait que les sujets les plus sensibles soient renvoyés à un dialogue présidentiel laisse espérer une négociation de la dernière chance, où chacun devra mettre de l’eau dans son vin.

Reste à savoir si Vladimir Poutine acceptera de bouger sur ses exigences maximalistes, et si Volodymyr Zelensky parviendra à faire accepter à son peuple un accord qui, même amélioré, impliquera forcément des concessions douloureuses.

Une chose est sûre : nous vivons peut-être les derniers jours – ou les dernières semaines – d’une guerre qui a déjà trop duré. Les prochaines heures seront décisives.

À suivre de très près : les conclusions des discussions d’Abou Dhabi et la possible annonce d’un sommet au sommet entre Zelensky, Trump et Poutine. Si ce triangle se forme, l’histoire pourrait basculer.

En attendant, la diplomatie de l’ombre continue son travail. Et pour la première fois depuis longtemps, un mince espoir de paix semble se dessiner à l’horizon.

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