C’est un rendez-vous d’une importance capitale qui se profile à l’horizon. Le 3 février prochain, en Belgique, les dirigeants des pays membres de l’Union européenne, du Royaume-Uni ainsi que le secrétaire général de l’OTAN se réuniront pour une rencontre exceptionnelle dédiée à la défense européenne. Cette « retraite », qui aura lieu au château de Limont près de Liège, intervient dans un contexte géopolitique tendu, quelques semaines seulement après l’entrée en fonction du président américain Donald Trump.
L’autonomie stratégique européenne en question
Selon des sources proches du dossier, cette réunion de haut niveau sera l’occasion pour les Européens de réaffirmer leur volonté de prendre en main leur propre sécurité. Comme l’a souligné Antonio Costa, le président du Conseil européen, dans sa lettre d’invitation : « L’Europe doit endosser une plus grande responsabilité pour sa propre défense. Elle doit devenir plus résiliente, plus efficace, plus autonome ». Un message qui résonne tout particulièrement alors que Donald Trump n’a eu de cesse, ces derniers mois, d’exhorter ses alliés européens à augmenter drastiquement leurs dépenses militaires s’ils veulent continuer à bénéficier de la protection américaine.
Vers un doublement des budgets défense ?
Le président américain est même allé jusqu’à demander aux pays européens de porter leurs dépenses de défense à au moins 5% de leur PIB, soit plus du double des niveaux actuels. Une exigence jugée peu réaliste à Bruxelles, mais qui pourrait néanmoins pousser les Vingt-Sept à intensifier leurs efforts. D’autant que comme le rappelle Antonio Costa, « ce faisant, [l’Europe] deviendra un partenaire transatlantique plus fort, y compris dans le cadre de l’Otan ».
Menaces communes, réponses communes
Au-delà des enjeux budgétaires, cette réunion sera aussi l’occasion pour les dirigeants européens de s’accorder sur leur analyse des menaces auxquelles le continent est confronté. La guerre en Ukraine, qui fait rage depuis près de 3 ans maintenant, sera évidemment au cœur des discussions. Mais la situation au Moyen-Orient et les risques terroristes feront aussi partie des sujets abordés, tout comme la nécessité de renforcer la coopération européenne en matière d’armement afin de réaliser des économies d’échelle.
Nous avons quelque chose qui s’appelle un océan entre nous, n’est-ce-pas ? Pourquoi payons-nous des milliards et des milliards de dollars de plus que l’Europe ?
– Donald Trump, président des États-Unis
Le Royaume-Uni de retour dans le jeu européen
La présence du Premier ministre britannique Keir Starmer à ce sommet marque aussi le retour du Royaume-Uni dans le concert européen après des années de tensions liées au Brexit. Une évolution notable, qui témoigne de l’importance des enjeux sécuritaires en cette période troublée. Reste à savoir si cette réunion, la première du genre, débouchera sur des avancées concrètes ou se limitera à de grandes déclarations d’intention. Réponse le 3 février prochain.