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Ubisoft : Après Des Grèves, Un Plan De Travail Sur Les Questions Sociales

Après une année marquée par des grèves sur les conditions de travail, Ubisoft réunit syndicats et représentants du personnel pour une journée de "concertation sociale". L'objectif : établir un plan de travail pour 2025 sur les questions sociales et apaiser un climat tendu. Mais les attentes divergent et l'avenir reste incertain pour le géant français du jeu vidéo, qui...

C’est une journée pas comme les autres qui s’annonce ce mercredi dans les locaux d’Ubisoft. Le géant français du jeu vidéo, secoué par plusieurs mouvements de grève en 2024, réunit syndicats et représentants du personnel pour une grande « concertation sociale ». L’objectif affiché par la direction ? « Établir notre plan de travail 2025 sur les questions sociales » et « permettre à l’entreprise de retrouver sa sérénité ». Mais après des mois de tensions, les attentes des deux côtés divergent.

Des grèves à répétition en 2024

L’année écoulée a été particulièrement mouvementée chez Ubisoft. En février et octobre, les salariés ont cessé le travail pour protester contre leurs conditions de rémunération et de télétravail, avec des taux de mobilisation records. Jusqu’à un quart des 4000 employés en France auraient participé selon les syndicats, du jamais vu.

On a atteint un point de rupture. Les salariés n’en peuvent plus des promesses non tenues sur les salaires et le télétravail. La direction doit bouger.

Un représentant syndical d’Ubisoft

Face à cette grogne, la direction avait d’abord campé sur ses positions, refusant toute négociation. Avant de lâcher du lest en décembre, en convoquant cette journée de « concertation sociale ». Une première dans l’histoire de l’entreprise.

Télétravail et salaires au cœur des débats

Au menu des discussions de mercredi, deux sujets brûlants : le télétravail et les rémunérations. Depuis le Covid, les salariés d’Ubisoft ont pris goût au travail à distance et ne veulent plus revenir en arrière. Beaucoup réclament un minimum de 3 jours par semaine, quand la direction veut imposer un retour au bureau à temps plein.

Le télétravail est devenu un acquis social, on ne peut plus faire machine arrière. C’est une question de qualité de vie mais aussi d’attractivité pour recruter les meilleurs talents.

Un salarié d’Ubisoft

L’autre point de crispation concerne les salaires, jugés trop bas par rapport au reste de l’industrie. Malgré les bénéfices records, les augmentations peinent à suivre l’inflation. Un rattrapage est attendu, mais la direction temporise.

Des concessions attendues

Pour les syndicats, cette journée de concertation doit déboucher sur des « avancées concrètes ». Ils espèrent des concessions de la direction sur plusieurs points :

  • Pérennisation du télétravail à hauteur de 3 jours minimum par semaine
  • Revalorisation générale des salaires de 10% pour compenser l’inflation
  • Primes de participation aux bénéfices plus généreuses
  • Meilleure prise en compte de l’ancienneté dans les rémunérations
  • Plan de recrutements pour soulager la charge de travail

Mais côté direction, on temporise. Si des « pistes d’amélioration » sont promises, aucun engagement ferme ne devrait être pris dans l’immédiat. L’objectif est surtout « d’écouter » et de « rétablir le dialogue », en vue de futures négociations.

L’avenir en question

Au-delà des questions sociales, c’est l’avenir même d’Ubisoft qui semble en jeu. Fragilisé par des jeux aux ventes décevantes, le groupe a annoncé début janvier réfléchir à des « options stratégiques et capitalistiques », ouvrant la voie à un possible rachat ou une sortie de la Bourse.

Tout est sur la table. On n’exclut aucun scénario pour assurer la pérennité de l’entreprise et renouer avec la croissance.

Un proche de la direction d’Ubisoft

Une situation qui inquiète les salariés, déjà échaudés par un plan de départs de près de 2000 personnes dans le monde. Beaucoup craignent de nouvelles restructurations si Ubisoft venait à changer de mains.

Dans ce contexte tendu, la « concertation sociale » de mercredi apparaît comme un test crucial pour l’avenir. Si le dialogue reste stérile, de nouveaux mouvements sociaux pourraient éclater, fragilisant encore un peu plus le champion français du jeu vidéo. À l’inverse, des gestes forts de la direction pourraient ramener un peu de sérénité. Les dés sont jetés.

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