Un épais brouillard, deux équipes au coude à coude, des rebondissements jusqu’au coup de sifflet final… Le choc au sommet entre l’Union Bordeaux-Bègles et le Rugby Club Toulonnais ce samedi soir à Chaban-Delmas avait tous les ingrédients d’une rencontre mémorable. Si le spectacle n’a pas toujours été au rendez-vous, les acteurs ont livré une prestation engagée jusqu’au dénouement haletant qui a vu l’UBB s’imposer 21 à 17 et conforter sa place de leader.
L’UBB solide dauphin du Stade Toulousain
Avec cette victoire arrachée dans la douleur, les hommes de Christophe Urios confortent leur statut de sérieux prétendant au bouclier de Brennus. Les Bordelo-Béglais pointent désormais à 45 points, avec 7 longueurs d’avance sur Bayonne et 8 sur leur adversaire du soir, Toulon. Seul le Stade Toulousain, qui affronte le Stade Français dimanche, peut encore leur contester la place de leader à l’issue de cette 13e journée. Mais au-delà du bilan comptable, c’est la capacité à s’arracher dans les moments difficiles qui impressionne côté girondin.
Maxime Lucu, le métronome de Chaban
Dans une rencontre fermée et hachée par de nombreuses fautes, il fallait un homme fort pour guider l’UBB. C’est le demi de mêlée et buteur maison Maxime Lucu qui a enfilé le costume. Précieux par ses initiatives, il a fait admirer sa vista pour dynamiser le jeu au pied. Mais c’est surtout face aux perches qu’il s’est montré décisif, assurant un 3/3 dans le deuxième acte qui a permis aux locaux de rester au contact avant la délivrance finale. Un véritable métronome.
L’étincelle Retière, le sauveur Poirot
Dans un match cadenassé et sans essai pendant près de 60 minutes, les deux réalisations de l’UBB ont été décisives. La première est l’oeuvre d’Arthur Retière, qui est allé vite et a résisté au retour des défenseurs pour aplatir en force dans l’angle. La seconde est signée du remplaçant Jefferson Poirot, qui a conclu de près une longue séquence de pick and go pour donner l’avantage aux siens à dix minutes de la sirène. Deux actions qui auraient pu être anecdotiques mais qui ont fait basculer le match.
L’indiscipline, le péché capital toulonnais
Revenus de nulle part en fin de match, les Toulonnais peuvent nourrir des regrets. Car s’ils ont longtemps fait jeu égal avec l’UBB dans l’engagement, ils ont été trop souvent pénalisés pour espérer l’emporter à l’extérieur. Avec 14 pénalités concédées, dont un carton jaune fatal dans les dix dernières minutes, le RCT a laissé trop de munitions à un buteur en réussite comme Maxime Lucu. Un manque de maîtrise qui leur a coûté cher.
Le choc au sommet n’a pas tenu toutes ses promesses
Entre deux des équipes les plus séduisantes du Top 14, on pouvait s’attendre à un véritable feu d’artifice. Mais le brouillard, les fautes et les maladresses ont pris le pas sur le jeu dans un premier acte poussif. Il a fallu attendre les vingt dernières minutes pour vivre enfin un duel digne de ce nom, avec plusieurs renversements de situation et un suspense qui a duré jusqu’au bout. Un aperçu intéressant en vue des phases finales, mais on aurait aimé voir plus de jeu.
Au final, l’UBB l’emporte au courage et continue sa marche en avant. Mais cette victoire étriquée face à un concurrent direct laisse encore planer quelques doutes sur la capacité des Bordelo-Béglais à tenir la distance face aux cadors. Les prochaines journées, avec notamment un déplacement au Stadium en janvier, seront révélatrices. En attendant, les hommes d’Urios peuvent savourer : by any means necessary, ils sont plus que jamais candidats au titre.