À trois jours du premier tour des élections législatives, un nouveau scandale éclabousse La France insoumise. Reda Belkadi, candidat investi dans le Loir-et-Cher, a vu son investiture brutalement retirée ce jeudi par le comité électoral du parti. En cause : la résurgence de tweets à caractère antisémite et homophobe postés par le candidat ces dernières années.
Une série de messages discriminatoires et offensants
Tout commence lorsque des internautes remontent la timeline Twitter de Reda Belkadi jusqu’en 2018. Ils y découvrent alors de nombreux tweets problématiques :
- En décembre 2018, il se vante d’avoir “traité Ronan de pd” dans une conversation professionnelle.
- En avril de la même année, il affirme avoir “traité un pote juif de youpin devant un prof”.
- Il multiplie également les références équivoques à Hitler et au nazisme.
Des messages d’autant plus choquants qu’ils émanent d’un candidat se présentant sous la bannière d’un parti se revendiquant des valeurs humanistes et progressistes. Très vite, la polémique enfle sur les réseaux sociaux.
Une proximité troublante avec Alain Soral
Au-delà de ces propos inacceptables, c’est la proximité affichée de Reda Belkadi avec l’essayiste controversé Alain Soral qui interpelle. Dans plusieurs tweets, le candidat LFI exprime son admiration pour le fondateur d’Égalité & Réconciliation, connu pour ses positions antisémites :
Je regarde des best of de Soral pour rigoler sans réfléchir avant de dormir.
– Tweet de Reda Belkadi, 18 janvier 2019
Si le candidat affirme plus tard avoir été “jeune et con”, cette fascination passée pour une figure de la fachosphère ne manque pas d’interroger. Sollicité, Reda Belkadi n’a pas souhaité répondre à nos questions.
La France insoumise agit dans l’urgence
Face au tollé, le comité électoral de LFI a rapidement tranché en retirant l’investiture de Reda Belkadi. Dans un communiqué, le parti justifie sa décision :
Après vérification, il constate que ce candidat a en effet violé la charte d’engagement signée par l’ensemble des candidats investis par la France insoumise à travers laquelle chacun s’engage à ”rejeter tous les propos, comportements et violences sexistes, racistes, antisémites, LGBTIphobes et toutes les discriminations”.
– Communiqué de LFI
Le comité a également saisi le Comité de respect des principes pour obtenir l’exclusion pure et simple de Reda Belkadi du mouvement. Une réaction ferme et sans ambiguïté, visant à éteindre la polémique au plus vite.
Un nouveau coup dur pour LFI en pleine campagne
Cette affaire tombe au plus mal pour La France insoumise, déjà fragilisée par la vidéo polémique de son député Sébastien Delogu il y a quelques jours. Alors que Jean-Luc Mélenchon rêve de prendre sa revanche après la présidentielle de 2022, ces différents scandales risquent de ternir l’image du parti et de brouiller son message.
À l’heure où le Rassemblement national est en tête dans les sondages, LFI doit absolument resserrer les rangs et éviter les dérapages individuels. Faute de quoi, les électeurs pourraient bien sanctionner durement le parti dans les urnes dimanche prochain. L’enjeu est de taille pour Jean-Luc Mélenchon et ses troupes.
