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Turkménistan : Un Homosexuel en Danger Refusé par la France

Un jeune gay, torturé au Turkménistan, se voit refuser l’asile en France. Une ONG craint pour sa vie. Que va-t-il devenir face à ce refus ?

Imaginez vivre dans un pays où être soi-même est un crime. Où l’amour, l’identité, ou simplement exister peut vous conduire en prison, sous les coups, ou pire encore. C’est la réalité d’un jeune homme de 29 ans, que nous appellerons Arslan, au cœur d’une histoire bouleversante qui se déroule entre le Turkménistan, l’un des régimes les plus oppressifs au monde, et un refus de visa humanitaire par la France. Une ONG tire la sonnette d’alarme : la vie de cet homme est en danger. Cette histoire n’est pas qu’un fait divers, elle soulève des questions brûlantes sur les droits humains, la protection internationale et la responsabilité des nations face à la persécution.

Un Cri d’Alarme pour Arslan

Arslan, 29 ans, a grandi dans un pays où l’homosexualité est un crime passible de prison. Entre 2017 et 2018, il a été emprisonné pendant onze mois, dont neuf dans une colonie pénitentiaire, en raison de son orientation sexuelle. Son histoire, relayée par une organisation non gouvernementale, est un témoignage accablant des abus subis par les personnes LGBT+ dans ce pays d’Asie centrale. Battu, violé à plusieurs reprises en prison sans intervention des autorités, puis interné à deux reprises en hôpital psychiatrique en 2021 et 2022 pour « soigner » son homosexualité, Arslan a vécu un calvaire. Aujourd’hui, il craint pour sa vie.

Depuis janvier 2025, Arslan a trouvé refuge dans un pays tiers, dont le nom reste confidentiel pour des raisons de sécurité. De là, il a tenté d’obtenir un visa humanitaire pour demander l’asile en France, un pays qu’il voyait comme un refuge possible. Mais mi-septembre, sa demande a été rejetée par le ministère français de l’Intérieur. Ce refus a plongé Arslan et ses soutiens dans une angoisse profonde, car un retour forcé au Turkménistan pourrait signifier une nouvelle incarcération, des violences, voire la mort.

Le Turkménistan : Une Prison à Ciel Ouvert

Le Turkménistan, riche en gaz naturel, est dirigé d’une main de fer par le clan Berdymoukhamedov depuis deux décennies. Ce régime autoritaire ne tolère ni médias indépendants, ni organisations de défense des droits humains. Les opposants politiques et les personnes LGBT+ sont particulièrement visés. Selon des organisations internationales, les persécutions y sont systématiques et impunies. Les témoignages d’Arslan confirment cette réalité : en prison, il n’a reçu aucune protection contre les violences subies, et son internement psychiatrique visait à « corriger » son identité.

« Ils peuvent me tuer si je retourne là-bas, » confie Arslan, la voix tremblante, lors d’un échange téléphonique.

Ce n’est pas une simple crainte. Ces dernières années, plusieurs militants et critiques du régime turkmène ont été rapatriés de force depuis des pays tiers, disparaissant sans laisser de traces. Ce contexte rend l’urgence de protéger Arslan encore plus criante.

Un Refus de Visa qui Interroge

Le refus du visa humanitaire par la France a surpris et choqué l’ONG EQUAL PostOst, qui accompagne Arslan depuis sa fuite du Turkménistan. Selon l’organisation, ce rejet expose Arslan à un risque réel de renvoi forcé dans son pays d’origine, où il serait à nouveau persécuté. Le ministère français de l’Intérieur, tout en refusant de commenter ce cas spécifique, a indiqué que ses décisions reposent sur une analyse globale de la situation dans le pays d’origine, le pays tiers, et les liens avec la France.

Mais pour EQUAL PostOst, cette explication ne suffit pas. L’ONG insiste sur le fait qu’Arslan remplit toutes les conditions pour bénéficier d’une protection internationale. Son histoire documentée, ses souffrances vérifiées et les dangers qu’il encourt devraient, selon eux, peser lourd dans la balance.

Pourquoi un visa humanitaire ?

  • Permet à une personne en danger de rejoindre un pays sûr pour demander l’asile.
  • Destiné aux cas où la vie ou l’intégrité physique est menacée.
  • Exige une évaluation rigoureuse des risques encourus.

L’Engagement d’une ONG pour Sauver Arslan

Evi Tchaïka, fondatrice d’EQUAL PostOst, ne baisse pas les bras. L’ONG, qui a joué un rôle clé dans la fuite d’Arslan, prépare un appel contre la décision française. « Son sort n’est pas une statistique abstraite, c’est une vie humaine qui a besoin d’aide, » déclare-t-elle avec conviction. Cette organisation, spécialisée dans l’accompagnement des personnes persécutées dans les pays post-soviétiques, travaille avec des partenaires européens pour trouver une solution.

« Nous sommes reconnaissants aux partenaires qui nous ont aidés et nous espérons qu’une solution sera trouvée, » affirme Evi Tchaïka.

L’ONG met tout en œuvre pour éviter qu’Arslan ne soit renvoyé dans un pays où sa vie est en danger. Mais le temps presse, et chaque jour passé dans l’incertitude accentue la peur d’Arslan d’être « attrapé » par les autorités.

Les Droits des LGBT+ dans le Monde : Un Combat Loin d’Être Gagné

L’histoire d’Arslan n’est pas isolée. Dans de nombreux pays, les personnes LGBT+ sont confrontées à des lois discriminatoires, des violences institutionnelles et des persécutions sociales. Au Turkménistan, l’homosexualité est criminalisée par un article du code pénal, une pratique dénoncée par les organisations de défense des droits humains. Mais ce pays n’est pas une exception : selon un rapport récent, plus de 60 nations dans le monde maintiennent des lois anti-LGBT+.

Pays Statut de l’homosexualité Conséquences
Turkménistan Illégale Prison, violences, internements
Ouganda Illégale Peine de prison à vie
Qatar Illégale Prison, châtiments corporels

Ce tableau, bien que simplifié, montre l’ampleur du défi. Les personnes comme Arslan, qui osent être elles-mêmes dans des contextes hostiles, paient souvent un prix exorbitant. Leur courage mérite une attention internationale et une action concrète.

Que Faire Face à Cette Injustice ?

Le cas d’Arslan met en lumière les lacunes des systèmes d’asile internationaux. Si des pays comme la France se targuent de défendre les droits humains, des décisions comme ce refus de visa soulèvent des questions. Comment évaluer le danger réel encouru par une personne ? Pourquoi des témoignages aussi graves ne suffisent-ils pas à garantir une protection ?

Pour EQUAL PostOst, la solution passe par une mobilisation collective. L’ONG appelle à une sensibilisation accrue et à une pression sur les gouvernements pour qu’ils honorent leurs engagements en matière de protection internationale. Voici quelques pistes d’action :

  • Soutenir les ONG qui aident les personnes persécutées à fuir.
  • Plaider pour des politiques d’asile plus inclusives.
  • Sensibiliser le public aux réalités des pays répressifs.
  • Exiger des enquêtes transparentes sur les refus de visa.

Ces actions, bien que modestes, peuvent faire une différence. Elles rappellent que derrière chaque dossier administratif, il y a une vie humaine en jeu.

Un Appel à la Solidarité Internationale

Arslan vit dans la peur, mais il garde espoir. Son combat, soutenu par EQUAL PostOst, est un symbole de résilience face à l’oppression. Pourtant, sans une intervention rapide, son avenir reste incertain. La communauté internationale, et en particulier les pays qui se disent défenseurs des droits humains, doit agir. Accorder un visa humanitaire à Arslan serait un premier pas vers la justice.

En attendant, son histoire nous rappelle une vérité essentielle : la lutte pour les droits humains ne connaît pas de frontières. Chaque refus d’aide, chaque porte fermée, est une occasion manquée de faire ce qui est juste. Arslan mérite une chance de vivre libre, sans peur, et sans persécution. Son histoire ne doit pas tomber dans l’oubli.

Une vie est en jeu. La solidarité internationale peut-elle répondre à l’appel ?

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