Deux ans jour pour jour après l’effroyable tuerie de l’école d’Uvalde au Texas, qui avait coûté la vie à 19 enfants et 2 enseignantes, l’affaire connaît un nouveau rebondissement fracassant. Des familles de victimes et des survivants ont en effet décidé d’attaquer en justice des poids lourds de la tech et de l’industrie de l’armement, les accusant d’avoir une part de responsabilité dans ce drame qui a choqué l’Amérique.
Meta, Activision et un fabricant d’armes dans le viseur
Vendredi, des plaintes ont été déposées à l’encontre de Meta, maison mère de Facebook et Instagram, de l’éditeur de jeux vidéo Activision, et de Daniel Defense, fabricant du fusil d’assaut AR-15 utilisé par le tireur Salvador Ramos lors de la fusillade. Selon l’avocat des familles, ces trois entreprises formeraient “un monstre à trois têtes” ayant contribué à “exposer” le jeune homme à cette arme et à l’inciter à s’en servir.
Il pointe notamment du doigt le rôle d’Instagram, qui permettrait aux fabricants d’armes d’entrer en contact avec de jeunes utilisateurs, ainsi que celui des jeux Activision comme Call of Duty, qui “entraîneraient” les enfants à tuer avec des armes à feu. Des accusations graves qui risquent de relancer le débat sur la régulation des réseaux sociaux et de l’industrie des jeux vidéo.
Les erreurs de la police également pointées
Mais les entreprises ne sont pas les seules visées. Les mêmes familles ont aussi assigné une centaine de policiers du Texas, leur reprochant des défaillances dans leur intervention le jour du drame. Un rapport officiel avait en effet épinglé “une cascade d’échecs” des forces de l’ordre, arrivées en nombre mais ayant attendu de longues minutes avant de donner l’assaut.
Il y a un lien direct entre la conduite de ces entreprises et la fusillade d’Uvalde.
– Josh Koskoff, avocat des familles de victimes
Un accord financier trouvé avec la ville
Parallèlement à ces actions en justice, les proches des victimes ont annoncé avoir conclu un accord à l’amiable avec la ville d’Uvalde, prévoyant le versement de 2 millions de dollars d’indemnités. Une somme dérisoire face à leur douleur, mais qui constitue une première reconnaissance de responsabilité des autorités locales.
L’ombre de la tuerie de Sandy Hook
L’avocat Josh Koskoff n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà obtenu en 2022 que le fabricant d’armes Remington verse 73 millions de dollars aux familles de victimes de la tuerie de l’école de Sandy Hook, survenue en 2012. Un précédent qui pourrait faire jurisprudence dans le dossier d’Uvalde.
Ces nouvelles plaintes ravivent en tout cas le traumatisme de cette tragédie qui a profondément marqué l’Amérique. Et posent une fois de plus la question de la responsabilité de chacun face à la violence par armes à feu qui gangrène le pays. Entre deuil impossible et quête de justice, le combat des familles d’Uvalde est loin d’être terminé.