C’est un séisme politique qui a ébranlé les États-Unis. Mercredi dernier, le républicain Donald Trump a signé un come-back fracassant à la Maison Blanche en battant à plate couture la vice-présidente démocrate sortante Kamala Harris. Retour sur les 5 éléments marquants de ce scrutin historique qui propulse à nouveau le magnat de 78 ans au sommet du pouvoir.
Une victoire écrasante qui défie les pronostics
Alors que la plupart des observateurs prédisaient un scrutin au coude-à-coude, voire une incertitude sur le vainqueur pendant plusieurs jours, Donald Trump a finalement écrasé la concurrence. Outre les États traditionnellement acquis aux républicains, il a raflé la quasi-totalité des swing states décisifs comme la Géorgie, la Caroline du Nord, la Pennsylvanie et le Wisconsin.
Mieux encore, pour la première fois depuis George W. Bush il y a 20 ans, le candidat républicain est en passe de remporter le vote populaire au niveau national. Une véritable consécration dans un contexte de polarisation extrême de la société américaine.
Trump repart avec les pleins pouvoirs
Non content de reconquérir la Maison Blanche, Donald Trump et son parti sont sur le point de s’arroger la majorité au Congrès, reprenant le contrôle du Sénat aux démocrates et conservant probablement celui de la Chambre des représentants. Avec une Cour Suprême déjà acquise à sa cause suite aux 3 nominations de juges conservateurs lors de son précédent mandat, c’est un véritable carton plein pour le milliardaire new-yorkais.
Il faut voir dans quelle mesure le parti républicain reste uni maintenant qu’il est à nouveau au pouvoir. Lors de la première administration Trump, ils n’ont pas réussi à adopter les versions les plus extrêmes de leurs idées politiques.
Wendy Schiller, professeure à l’université Brown
Une base élargie, notamment chez les latinos et les noirs
Donald Trump n’a pas seulement mobilisé sa base électorale traditionnelle. Il l’a considérablement élargie, notamment en réalisant des percées spectaculaires au sein des communautés latine et noire. Selon des sondages de sortie des urnes, il aurait ainsi capté 12% du vote noir (contre 8% en 2020) et 45% du vote latino (contre 32%).
Des chiffres encore plus impressionnants chez les hommes de ces minorités, avec une majorité d’hommes latinos et 20% d’hommes noirs ayant choisi le camp républicain cette fois-ci. Une tendance inédite symbolisée par la prise historique du comté de Miami-Dade en Floride, fief démocrate depuis 1988.
L’économie, thème central de la campagne trumpiste
Si son discours toujours aussi virulent sur l’immigration a fait mouche auprès d’une partie de l’électorat, c’est surtout sur le terrain économique que Donald Trump a fait la différence. Ses attaques incessantes contre la hausse des prix et l’inflation galopante sous l’ère Biden-Harris se sont avérées payantes, touchant de plein fouet les classes moyennes et populaires.
J’ai hâte que l’économie redémarre et que les choses reviennent à la normale.
Stacy Kurtz, électrice de Donald Trump
Kamala Harris, grande perdante du scrutin
Face à la machine de guerre trumpiste, la campagne éclair et brouillonne de Kamala Harris n’a pas fait le poids. Propulsée candidate dans la précipitation après le retrait de Joe Biden pour raisons de santé, la vice-présidente de 60 ans aura échoué à mobiliser l’électorat traditionnel démocrate, malgré ses mises en garde répétées contre la menace « fasciste » et « anti-femmes » que représenterait le retour de Donald Trump au pouvoir.
Mercredi matin, plusieurs heures après l’annonce des résultats, elle n’avait toujours pas reconnu publiquement sa défaite. Un silence assourdissant qui en dit long sur l’étendue du séisme politique qui vient de frapper l’Amérique. Place désormais à la seconde ère Trump, avec son lot de défis, de tensions et d’incertitudes pour les quatre ans à venir.