Au lendemain de sa réélection, le président américain Donald Trump a pris une série de mesures draconiennes contre l’immigration, allant de la proclamation de l’état d’urgence à la frontière mexicaine à la remise en cause du droit du sol. Parmi ces décisions chocs, la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre de toute arrivée de réfugiés sur le sol américain, même ceux ayant déjà obtenu le précieux sésame de l’asile politique.
Des milliers de destins en suspens
Cette mesure radicale, annoncée mardi dans un courriel du département d’État, concerne des milliers de personnes à travers le monde, dont certaines avaient déjà leurs billets d’avion en poche après un long et éprouvant processus d’admission. Tous les voyages de réfugiés prévus vers les États-Unis sont purement et simplement annulés, le traitement de leurs dossiers gelé.
Même l’Organisation Internationale pour les Migrations de l’ONU est priée de ne plus acheminer de réfugiés vers des centres de transit. Seuls ceux déjà installés sur le territoire américain continueront à bénéficier des services prévus. Une exception est faite pour un programme spécial de visas destiné notamment aux Afghans ayant travaillé pour les États-Unis avant la chute du gouvernement en 2021, mais leur sort reste tout de même incertain selon la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.
Le spectre d’une « invasion migratoire »
Fidèle à ses promesses de campagne, le président républicain n’a pas perdu de temps pour durcir drastiquement la politique migratoire. Dans son décret, il affirme que les États-Unis ont été « inondés » ces quatre dernières années par des « flux records », en particulier via le programme d’admission des réfugiés (USRAP). Selon lui, le pays n’aurait pas « la capacité d’absorber » autant de migrants et de réfugiés.
Au cours des quatre dernières années, les États-Unis ont été inondés de flux migratoires records, notamment dans le cadre du programme américain d’admission des réfugiés.
Donald Trump dans son décret présidentiel
La fin des « réfugiés climatiques »
Dans la foulée, Donald Trump a également révoqué un décret de son prédécesseur démocrate Joe Biden qui ouvrait la porte à l’accueil de « réfugiés climatiques ». Une catégorie que l’administration Trump ne semble pas prête à reconnaître, préférant se concentrer sur les enjeux sécuritaires et économiques.
Un avenir sombre pour l’accueil des réfugiés
Au-delà du choc immédiat pour les milliers de réfugiés voyant leur installation aux États-Unis brutalement stoppée ou repoussée sine die, cette décision laisse présager un avenir sombre pour le droit d’asile sous la présidence Trump. Malgré les critiques des démocrates et des associations de défense des droits humains, le locataire de la Maison Blanche semble déterminé à mener à bien son programme anti-immigration, quitte à tourner le dos à des principes humanitaires longtemps défendus par les États-Unis.
Reste à voir comment cette politique assumée de fermeture sera accueillie sur la scène internationale, alors que la pression migratoire ne cesse de s’accentuer à l’échelle mondiale sous l’effet des conflits, des persécutions et des bouleversements climatiques. Une chose est sûre, le « rêve américain » n’a jamais semblé aussi lointain et inaccessible pour des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant des situations désespérées aux quatre coins de la planète.