Alors que la guerre en Ukraine entre bientôt dans sa troisième année, une déclaration fracassante de Donald Trump pourrait bien rebattre les cartes diplomatiques. L’ex-président américain, en campagne pour 2024, promet de résoudre le conflit en seulement 180 jours s’il revient à la Maison Blanche. Une promesse qui suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes sur la scène internationale.
Trump mise sur son « alchimie » avec Poutine
Pour atteindre cet objectif ambitieux, Donald Trump compte sur sa relation privilégiée avec Vladimir Poutine. Lors d’un meeting dans l’Ohio, il a affirmé pouvoir négocier directement avec son homologue russe, qu’il connaît bien. Une approche qui tranche avec la diplomatie de l’administration Biden, critiquée pour son manque de résultats tangibles.
Je connais bien Poutine. Je sais comment lui parler et obtenir des compromis. En 180 jours, je peux ramener la paix en Ukraine.
– Donald Trump lors d’un meeting de campagne
Réactions mitigées en Europe
Les dirigeants européens accueillent ces déclarations avec prudence. Si certains y voient une opportunité de sortir de l’impasse, d’autres craignent une déstabilisation du front uni contre Moscou. Selon une source proche de l’Élysée, Emmanuel Macron s’inquiète d’une diplomatie « imprévisible et transactionnelle » en cas de retour de Trump au pouvoir.
À Berlin, le gouvernement d’Olaf Scholz reste sceptique sur la capacité de l’ex-président américain à infléchir la position de Vladimir Poutine. Les autorités allemandes misent davantage sur une « approche multilatérale et coordonnée » impliquant l’Europe, les États-Unis et l’OTAN pour faire pression sur le Kremlin.
La Russie au G7, un scénario envisageable ?
Donald Trump ne cache pas son intention de réintégrer la Russie au sein du G7 une fois la paix revenue. Un projet qui divise profondément ses partenaires occidentaux. Moscou avait été exclue de ce cénacle en 2014 suite à l’annexion de la Crimée.
Pour le Premier ministre britannique Rishi Sunak, il est prématuré d’envisager un tel scénario sans garanties solides de la part du Kremlin sur le respect du droit international et de l’intégrité territoriale ukrainienne. Le Japon et le Canada partagent ces réserves, craignant d’envoyer un mauvais signal à Vladimir Poutine.
Washington somme l’Europe de changer de cap sur l’immigration
En marge de ses propositions sur l’Ukraine, Donald Trump a également profité de son meeting pour exhorter les pays européens à durcir leur politique migratoire. Il a fustigé « l’angélisme » et le « laxisme » des gouvernements du Vieux Continent face aux flux de réfugiés.
L’Europe doit reprendre le contrôle de ses frontières. Les États-Unis ne peuvent pas être le seul rempart contre l’immigration illégale.
– Donald Trump
Cette prise de position intervient alors que plusieurs pays européens font face à une forte pression migratoire, notamment en Méditerranée. En Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni a déjà durci le ton contre les ONG qui secourent les migrants en mer. Un positionnement qui fait écho aux propositions de Donald Trump.
Alors que la campagne présidentielle américaine s’intensifie, les déclarations chocs de Donald Trump sur la scène internationale confirment son intention de bousculer le statu quo en cas de retour à la Maison Blanche. Reste à savoir si sa méthode pourra réellement débloquer des dossiers aussi complexes que la guerre en Ukraine ou la crise migratoire. Une chose est sûre, l’ex-président n’a pas fini de faire parler de lui dans les chancelleries du monde entier.
