Une révélation choc ébranle le monde politique américain. John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale sous le premier mandat de Donald Trump, affirme avoir été privé de la protection du Secret Service sur ordre de l’ancien président. Une décision d’autant plus troublante que Bolton se dit visé par un projet d’assassinat orchestré par l’Iran entre 2021 et 2022.
Bolton dans le collimateur de l’Iran
Selon des sources proches du dossier, l’Iran aurait fomenté ce complot pour venger la mort du général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe de drone en Irak ordonnée par Trump. Bolton, connu pour ses positions va-t-en-guerre, notamment lors de son passage comme ambassadeur à l’ONU durant la guerre en Irak, s’est dit « déçu mais pas surpris » par la décision de son ancien patron.
L’ex-conseiller a rappelé sur X (anciennement Twitter) que la justice américaine avait inculpé en août 2022 un Iranien soupçonné d’appartenir aux Gardiens de la révolution et d’avoir cherché à recruter un tueur à gage pour l’éliminer. Les autorités offrent d’ailleurs jusqu’à 20 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation de ce suspect, Shahram Poursafi.
Trump prive Bolton de protection et d’accès aux renseignements
Malgré la gravité de la menace, Donald Trump a choisi de retirer à John Bolton la protection rapprochée du Secret Service dont il bénéficiait depuis janvier 2021, sur décision de l’administration Biden. Un décret présidentiel accuse aussi l’ex-conseiller d’avoir divulgué des informations sensibles datant de son passage à la Maison Blanche entre 2018 et 2019.
Bolton se retrouve ainsi privé non seulement de ses gardes du corps, mais aussi de tout accès aux données de sécurité et de renseignement. Une situation préoccupante alors que la menace iranienne reste d’actualité, comme en témoigne l’arrestation récente d’un individu qui aurait tenté de planifier l’assassinat de Trump lui-même.
L’Iran nie toute implication
Face à ces allégations, les autorités iraniennes nient en bloc. Le ministre de la Justice de Joe Biden, Merrick Garland, a écarté tout lien entre le complot visant Bolton et une éventuelle tentative d’assassinat contre Donald Trump lors d’un meeting en juillet dernier. Le président du parlement iranien, Massoud Pezeshkian, a lui aussi rejeté ces « rumeurs » impliquant son pays.
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre les États-Unis et l’Iran, mais aussi les relations tumultueuses qu’entretient Donald Trump avec certains de ses anciens collaborateurs. En privant John Bolton de protection rapprochée malgré les risques encourus, l’ex-président s’expose à de vives critiques et soulève des interrogations sur sa capacité à assurer la sécurité de ceux qui l’ont servi.
Un dossier qui soulève de nombreuses questions
Au-delà des considérations politiques, ce dossier soulève de nombreuses questions sur la protection des hautes personnalités américaines face aux menaces étrangères. Comment expliquer la décision de Donald Trump de retirer son soutien à John Bolton dans un contexte aussi sensible ? Quelles sont les véritables motivations derrière ce choix ? Et surtout, comment garantir la sécurité des anciens responsables gouvernementaux lorsqu’ils sont pris pour cible par des puissances hostiles ?
Autant d’interrogations qui restent pour l’heure sans réponse claire. Une chose est sûre : cette affaire risque de raviver les tensions déjà vives entre Washington et Téhéran, tout en jetant une lumière crue sur les relations complexes qu’entretiennent les anciens locataires de la Maison Blanche avec leurs plus proches conseillers. Un dossier à suivre de près dans les semaines et les mois à venir.
