L’ancien président de la République François Hollande a exprimé de vives inquiétudes quant à la stratégie du président élu américain Donald Trump sur le conflit ukrainien. Selon lui, malgré les promesses de Trump de mettre fin rapidement aux hostilités, sa politique conduirait en réalité à la “capitulation de l’Ukraine” face aux exigences russes.
Hollande met en garde contre une “capitulation” de l’Ukraine
Intervenant sur Radio J ce dimanche, François Hollande a estimé que Donald Trump “ne prépare pas la paix, mais la capitulation de l’Ukraine”. L’ancien chef de l’Etat français, qui a côtoyé le milliardaire américain à l’Elysée, a souligné que Trump a tendance à concrétiser ses promesses, “même avec outrance”.
Dans le dossier ukrainien, l’ex-président prédit que Trump cessera d’aider militairement Kiev, créant un “déséquilibre de force” en faveur de Moscou. Lors d’éventuelles négociations de paix, il estime que le dirigeant américain validera les conquêtes russes en Ukraine depuis 2014, puis se déchargera sur les Européens pour la sécurité et la reconstruction de l’Ukraine.
Une “capitulation insupportable” pour les Ukrainiens
Selon François Hollande, cette perspective de “laisser à Vladimir Poutine le bénéfice de la force contre le droit international serait grave et même insupportable pour les Ukrainiens”. Il y voit le risque de futures offensives russes dans les années à venir si Moscou obtient gain de cause par la force.
Hollande appelle à l’unité européenne
Face à ce scénario, l’ancien président appelle les Européens, en particulier la France et l’Allemagne, à resserrer leurs rangs. Il plaide pour qu’Emmanuel Macron et le futur gouvernement allemand “prennent une initiative forte” début 2023 afin de “faire front face à Donald Trump” et ne rien céder à la Russie.
D’après l’ex-locataire de l’Élysée, les attaques massives russes du week-end contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes visent justement à “épuiser et impressionner” Kiev pour lui imposer des négociations défavorables. Une situation qui rend d’autant plus cruciale une position européenne unie et ferme pour l’avenir de l’Ukraine.