C’est une annonce qui ne manquera pas de faire réagir sur la scène internationale. Le président élu des États-Unis Donald Trump vient de confier une mission pour le moins délicate au général à la retraite Keith Kellogg : obtenir la paix entre l’Ukraine et la Russie. Mais cette médiation s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.
Un émissaire au profil controversé
Pour piloter ces négociations de paix, Donald Trump mise sur un fidèle parmi les fidèles. À 80 ans, Keith Kellogg, qui a brièvement présidé le Conseil de sécurité nationale lors du premier mandat de Trump, revient sur le devant de la scène. « Il est avec moi depuis le début!« , s’est félicité le président élu. Mais le choix de cet ex-militaire au verbe haut ne fait pas l’unanimité.
Car le général Kellogg est connu pour ses prises de position tranchées. Dans une note publiée en avril, il a préconisé de conditionner toute future aide militaire américaine à l’Ukraine à sa participation à des pourparlers de paix avec la Russie. Pire, il a appelé à reporter l’adhésion de Kiev à l’OTAN pour une période prolongée afin de convaincre Vladimir Poutine de s’asseoir à la table des négociations.
Des exigences qui passent mal à Kiev
Sans surprise, ces préconisations ont fait bondir les autorités ukrainiennes. D’après une source proche du dossier, le gouvernement et le peuple ukrainiens auront du mal à accepter une paix négociée qui ne leur restitue pas l’ensemble de leur territoire. Mais Donald Trump l’a martelé à plusieurs reprises : en 2023, il veut avant tout que « tout le monde arrête de mourir« . Un vœu pieux ?
Un coup de fil Zelensky-Trump qui interroge
Juste après la victoire de Donald Trump, un échange téléphonique a eu lieu entre les présidents américain et ukrainien. Un appel qu’un membre de l’entourage de Volodymyr Zelensky a qualifié « d’excellent« , les deux hommes ayant convenu de « maintenir un dialogue étroit et de faire progresser [leur] coopération« . Mais sur quelles bases ? Le milliardaire Elon Musk, proche du président élu, aurait participé à cette conversation à haut risque.
L' »Amérique d’abord », un leitmotiv qui inquiète
Car Donald Trump ne cache pas son agacement face aux milliards de dollars débloqués par Washington pour soutenir l’effort de guerre ukrainien. Et de railler un Volodymyr Zelensky, « meilleur commercial de la planète« , qui repartirait avec « 60 milliards » à chacune de ses visites aux États-Unis. Fidèle à sa doctrine « America First« , le président élu semble prêt à lâcher du lest sur l’Ukraine… quitte à faire des concessions à la Russie ?
Une mission à haut risque pour Keith Kellogg
C’est donc un exercice diplomatique périlleux qui attend le général Kellogg. Comment concilier le soutien à l’allié ukrainien avec la volonté affichée de Donald Trump de tourner la page du conflit au plus vite ? Entre les lignes rouges de Kiev et les ambitions de Moscou, la marge de manœuvre s’annonce étroite. Persuader l’Ukraine de faire des compromis douloureux sur son intégrité territoriale et son avenir euro-atlantique, tout en obtenant des gages côté russe : un véritable numéro d’équilibriste en perspective.
Le « deal du siècle » dont rêve Donald Trump pour décrocher son prix Nobel de la paix a-t-il une chance d’aboutir ? Rien n’est moins sûr tant les positions semblent irréconciliables sur le terrain. Mais le nouveau locataire de la Maison Blanche croit dur comme fer en son pouvoir de persuasion et en la force des négociations en tête-à-tête. Avec le bouillonnant Keith Kellogg en première ligne, il espère bien faire plier Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.
L’avenir de l’Ukraine en jeu
Au final, c’est bien le destin de toute une nation qui se joue dans ces tractations diplomatiques de la plus haute importance. L’Ukraine, déjà durement éprouvée par près d’un an de guerre sanglante, peut-elle se permettre de décliner l’offre de médiation américaine au risque de perdre un soutien crucial ? Mais accepter un compromis territorial avec Moscou sous la pression de Washington, ne serait-ce pas renoncer aux sacrifices consentis et à une part de sa souveraineté chèrement acquise ?
Autant de questions vertigineuses auxquelles devra répondre la délégation ukrainienne, prise en étau entre les intérêts divergents de ses partenaires occidentaux. Une chose est sûre : les talents de négociateur du général Kellogg vont être mis à rude épreuve dans ce bras de fer géopolitique où tous les coups semblent permis. Les premiers contacts s’annoncent électriques.