C’est une nomination qui n’est pas passée inaperçue. Donald Trump, le président américain fraîchement élu, a annoncé dimanche qu’il nommait l’homme d’affaires américano-libanais Massad Boulos comme conseiller spécial pour le Moyen-Orient. Une décision qui soulève de nombreuses interrogations, notamment parce que Massad Boulos n’est autre que le père de Michael Boulos, l’un des gendres de Donald Trump, marié à sa fille Tiffany depuis 2022.
Un partisan de la paix au Moyen-Orient ?
Dans son annonce, relayée sur Twitter, le président élu a vanté les qualités de négociateur de Massad Boulos, le présentant comme « un partisan inébranlable de la PAIX au Moyen-Orient ». Il a aussi insisté sur le fait qu’il serait « un ardent défenseur des États-Unis et de leurs intérêts ». Des propos qui résonnent particulièrement alors que le conflit entre Israël et le Hamas mine la région depuis plus d’un an maintenant.
Mais qui est réellement Massad Boulos ? Cet homme d’affaires de 63 ans, chrétien maronite, a fait fortune dans la vente d’automobiles au Nigeria. C’est le mariage de son fils Michael avec Tiffany Trump en 2022 qui l’a propulsé dans le premier cercle de Donald Trump. Depuis, il a activement participé à la campagne présidentielle, s’impliquant notamment pour convaincre la communauté arabe de certains États clés de voter pour son beau-père.
Une expérience internationale mais peu diplomatique
Si Donald Trump a loué « la grande expérience sur la scène internationale » de Massad Boulos, son passé d’homme d’affaires semble assez éloigné des arcanes de la diplomatie. Sa seule incursion en politique remonte à quelques années, quand il avait tenté, sans succès, de se faire élire comme parlementaire au Liban.
Cette nomination interpelle donc à plus d’un titre. D’autant que pendant sa campagne, Donald Trump avait maintes fois répété qu’il mettrait un terme au conflit israélo-palestinien, sans jamais dévoiler de plan concret pour y parvenir. L’arrivée de Massad Boulos pourrait-elle changer la donne ?
Un timing qui interroge
L’annonce de la Maison Blanche intervient à peine quelques jours après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, un mouvement chiite allié du Hamas et de l’Iran. Un timing qui soulève des questions sur la stratégie de Donald Trump dans la région.
La nomination de Massad Boulos envoie un signal fort. Cela montre que le Moyen-Orient sera une priorité pour la nouvelle administration américaine.
D’après une source diplomatique à Washington
Mais quel sera réellement le rôle de ce conseiller spécial ? Aura-t-il les coudées franches pour mener les négociations de paix ou devra-t-il suivre une ligne dictée par la Maison Blanche ? Ses liens familiaux avec le clan Trump seront-ils un atout ou au contraire une source de défiance de la part des différents acteurs de la région ?
Le père de Jared Kushner nommé lui aussi
Le même jour, Donald Trump a également annoncé la nomination de Charles Kushner, le père de son autre gendre Jared Kushner, comme ambassadeur des États-Unis en France. Un choix là encore inattendu puisque Charles Kushner a passé un an en prison pour fraude fiscale avant d’être gracié par Donald Trump fin 2020.
Ces nominations en cascade de proches au sein de son administration font craindre à certains observateurs l’installation d’un système de népotisme à la Maison Blanche. Mais pour l’heure, Donald Trump semble décidé à s’entourer de personnes de confiance, quitte à bousculer les conventions.
Une chose est sûre, la nomination de Massad Boulos sera scrutée de près, tant par les chancelleries occidentales que par les différents protagonistes du conflit au Moyen-Orient. Les premiers pas de ce conseiller spécial donneront sans doute le ton de la politique étrangère du nouveau locataire de la Maison Blanche dans cette région sous haute tension.