Une nouvelle étape dans la croisade de Donald Trump contre les géants de la tech : l’ancien président américain vient de nommer Brendan Carr, l’un des commissaires actuels de la Federal Communications Commission (FCC), pour prendre la tête de ce puissant régulateur des télécoms. Sa mission : s’attaquer à ce que Trump qualifie de “cartel de la censure” imposé par les GAFAM et restaurer la liberté d’expression en ligne.
Un “guerrier de la Liberté d’Expression” soutenu par Elon Musk
Dans son communiqué annonçant cette nomination surprise, Donald Trump a présenté Brendan Carr comme “un guerrier de la Liberté d’Expression” déterminé à “démanteler le cartel de la censure”. Une qualification qui a rapidement été reprise par Carr lui-même sur le réseau social X (anciennement Twitter). Il y a pointé du doigt Facebook, Google, Apple et Microsoft comme principaux artisans de cette censure généralisée.
Le soutien appuyé d’Elon Musk, autre pourfendeur autoproclamé de la censure en ligne, à la nomination de Brendan Carr n’est pas passé inaperçu. Le fantasque milliardaire, lui-même nommé par Trump à la tête d’une commission sur l’efficacité gouvernementale, avait déjà croisé le fer avec la FCC sur la question de l’accès à Internet dans les zones rurales via son projet Starlink.
Carr, un électron libre à la FCC
Avocat de formation spécialisé dans les questions de réglementation, Brendan Carr travaille à la FCC depuis 2012 et en est l’un des commissaires depuis 2017, déjà nommé à ce poste par Trump. Il s’était alors illustré en s’opposant à la révocation par la FCC d’une subvention de 885 millions de dollars accordée à Starlink, y voyant une “mesure de rétorsion réglementaire” contre Elon Musk.
Auteur du chapitre sur les télécoms du “Projet 2025”, feuille de route ultra-conservatrice pour refonder l’État fédéral sous Trump, Carr y prône un changement radical de cap pour la FCC afin de “reprendre le contrôle des Big Tech”, “promouvoir la sécurité nationale” et “libérer la prospérité économique”. Des objectifs en phase avec les priorités affichées par l’ancien président.
Menaces sur les médias et régulation des contenus
Au-delà de la lutte contre la “censure”, la nomination de Brendan Carr pourrait également avoir des répercussions majeures sur le paysage médiatique américain. Durant sa campagne, Donald Trump avait ouvertement menacé de retirer leurs licences de diffusion à plusieurs grandes chaînes de télévision, une procédure complexe qui passe précisément par la FCC.
Plus largement, c’est toute la question épineuse de la régulation des contenus en ligne qui pourrait être chamboulée. Alors que le débat fait rage aux États-Unis sur la responsabilité des plateformes, la vision très extensive de la liberté d’expression défendue par Carr et Musk, proche de celle de Trump, laisse présager une approche beaucoup plus permissive, non sans risques pour la lutte contre la désinformation et les discours de haine.
Une nomination sous haute tension politique
Dans un contexte de campagne présidentielle déjà électrique, où Trump repart à l’assaut de la Maison Blanche avec une rhétorique toujours plus offensive contre les géants de la tech, cette nomination à la tête de la FCC revêt une portée éminemment politique. L’ancien président place un pion majeur pour durcir la régulation du secteur et peser sur le débat public en ligne.
Reste à savoir si le Sénat, qui doit encore confirmer cette nomination, suivra Trump dans cette croisade tous azimuts contre la Silicon Valley. Une chose est sûre : avec Brendan Carr aux manettes et le soutien de poids d’Elon Musk, la bataille qui s’annonce promet d’être âpre et lourde de conséquences pour l’avenir de la liberté d’expression à l’ère numérique.
