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Trump Met en Garde Israël sur la Syrie : Paix Historique ?

Trump vient de lancer une mise en garde directe à Israël : « Ne touchez pas à la Syrie ». Une incursion israélienne a fait 13 morts et Washington veut préserver la nouvelle donne à Damas. Mais Netanyahu acceptera-t-il ? La paix au Moyen-Orient se joue peut-être là, maintenant…

Et si la paix au Moyen-Orient passait, contre toute attente, par Damas ? Un an après la chute surprise de Bachar al-Assad, un événement impensable il y a encore quelques mois vient de se produire : Donald Trump prend publiquement la défense de la nouvelle Syrie et met en garde Israël contre toute action qui pourrait compromettre la stabilisation du pays.

Une mise en garde sans ambiguïté de Washington

Lundi, sur Truth Social, le président américain a publié un message d’une clarté rare. Il appelle Israël à maintenir « un dialogue fort et véritable » avec la Syrie et à ne rien faire qui pourrait interférer avec l’évolution du pays vers un État prospère. Derrière les mots choisis, le ton est ferme.

Cette sortie intervient quelques jours seulement après une incursion israélienne dans un village du sud de la Syrie. Bilan : treize morts selon les autorités syriennes. L’armée israélienne affirme avoir ciblé un groupe islamiste. Damas, elle, parle sans détour de « crime de guerre ».

« Il est très important qu’Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l’évolution de la Syrie en un Etat prospère »

Donald Trump, Truth Social

Un contexte géopolitique totalement bouleversé

Revenons un an en arrière. Personne n’aurait parié un centime sur une rencontre à la Maison Blanche entre Donald Trump et Ahmad al-Chareh, l’ancien chef jihadiste devenu président de la Syrie post-Assad. Pourtant, début novembre, les deux hommes se sont serré la main sous les dorures de Washington.

À l’issue de cette visite, Damas a annoncé rejoindre la coalition internationale contre l’État islamique. Un retournement d’alliance spectaculaire qui a fait l’effet d’un séisme dans les chancelleries.

Trump, lui, n’a pas caché sa satisfaction. Il parle aujourd’hui d’« opportunité historique » et vante le travail « assidu » du nouveau président syrien pour construire une relation « longue et prospère » avec Israël.

Israël face à un dilemme stratégique

De l’autre côté de la ligne de cessez-le-feu de 1974, la situation est bien plus tendue. Depuis la chute d’Assad, Tsahal a multiplié les frappes et les incursions. Des troupes ont même été déployées dans la zone démilitarisée du Golan, au-delà des limites fixées par les accords de désengagement.

Benjamin Netanyahu justifie ces opérations par des impératifs de sécurité absolue. Il exige rien de moins que la démilitarisation totale du sud syrien, de Damas jusqu’à la frontière. Une ligne rouge que le Premier ministre israélien a répétée lors de sa visite aux soldats déployés dans la zone tampon.

Cette présence militaire a été vivement critiquée, tant par Damas que par l’ONU. L’opération de vendredi, la plus meurtrière depuis un an, a franchi un nouveau palier dans l’escalade.

Des contacts discrets mais prometteurs

Pourtant, derrière les déclarations martiales, des canaux de dialogue existent bel et bien. Cet été, des rencontres de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec Paris et Washington en facilitateurs.

Les deux parties ont publiquement exprimé leur volonté d’aboutir à un accord de sécurité. Reste à savoir si la confiance peut s’installer après des décennies de guerre froide, puis chaude, entre les deux pays.

Les points de friction actuels

  • Présence militaire israélienne dans la zone démilitarisée du Golan
  • Exigence israélienne de démilitarisation du sud syrien
  • Frappes répétées contre des cibles présentées comme « terroristes »
  • Rapprochement syrien avec la coalition anti-EI sous égide américaine

Pourquoi Trump prend-il ce risque diplomatique ?

La réponse tient en quelques mots : héritage et realpolitik. Le président américain voit dans la nouvelle donne syrienne la possibilité de réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué : une paix globale au Moyen-Orient.

En intégrant Damas dans le camp occidental et en poussant à une normalisation avec Israël, Washington espère refermer définitivement la parenthèse des guerres par procuration qui ensanglantent la région depuis 2011.

Le message envoyé à Netanyahu est clair : la sécurité d’Israël passe désormais, selon Trump, par la stabilisation de la Syrie plutôt que par son affaiblissement permanent.

Une fenêtre historique qui pourrait se refermer vite

Les prochains mois seront décisifs. Ahmad al-Chareh doit démontrer qu’il contrôle réellement l’ensemble du territoire et tient ses engagements contre les groupes jihadistes. Israël doit accepter de faire un pas que peu de gouvernements avant lui ont osé faire : négocier directement avec Damas.

Entre les exigences sécuritaires légitimes de part et d’autre et la pression américaine, l’équation est complexe. Mais pour la première fois depuis 1948, tous les acteurs semblent alignés sur un même objectif : éviter une nouvelle guerre.

« C’est une opportunité historique, et elle s’ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT »

Donald Trump

Des mots forts. Reste à savoir si la réalité suivra. Car au Moyen-Orient, les opportunités historiques ont souvent une durée de vie limitée. Et les vieux démons, eux, ne meurent jamais vraiment.

La balle est désormais dans le camp de Benjamin Netanyahu. Acceptera-t-il de saisir la main tendue, au risque de paraître faible face à son opinion publique ? Ou choisira-t-il la confrontation, au risque de torpiller le grand dessein américain pour la région ?

L’histoire, une fois de plus, est en train de s’écrire sous nos yeux.

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