La confrontation entre Donald Trump et les médias américains a franchi un nouveau cap cette semaine. Lors d’un point presse depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, le président américain a affirmé qu’il n’était pas prêt de lever les restrictions imposées à l’agence Associated Press (AP). En cause : le refus de ce pilier de la presse américaine d’adopter la nouvelle appellation « Golfe d’Amérique » pour désigner ce qui est mondialement connu comme le Golfe du Mexique.
Le « Golfe d’Amérique », une lubie présidentielle
Tout a commencé il y a quelques semaines, lorsque Donald Trump a signé un décret changeant officiellement le nom du Golfe du Mexique en « Golfe d’Amérique » pour les administrations fédérales américaines. Une décision unilatérale qui n’a pas été reconnue par le Mexique, les autres pays riverains, ni les instances internationales. Mais le président américain y tient mordicus.
Selon des sources proches de la Maison Blanche, Trump estimerait que le nom « Golfe du Mexique » ne rend pas suffisamment hommage à la prééminence des États-Unis dans la région. Il aurait aussi laissé entendre que ce changement de nom serait un acte patriotique fort en cette période de campagne pour sa réélection. Ses conseillers auraient eu beau tenter de le raisonner sur l’inutilité d’une telle mesure, rien n’y a fait.
L’Associated Press refuse de plier
Face à ce qui est perçu par beaucoup comme une nouvelle lubie présidentielle, la plupart des grands médias américains ont décidé d’ignorer le décret. C’est notamment le cas de l’Associated Press, l’une des plus anciennes et respectées agences de presse au monde, qui a annoncé qu’elle continuerait à utiliser le terme « Golfe du Mexique » dans ses dépêches, tout en mentionnant l’existence du nouveau nom officiel.
Une position de principe qui n’a pas du tout été du goût de Donald Trump. Le président a alors décidé de riposter en bloquant l’accès des journalistes d’AP au Bureau ovale ainsi qu’à l’avion présidentiel Air Force One, les privant ainsi de précieuses sources d’information.
« L’Associated Press refuse de suivre la loi. Nous allons les laisser en dehors jusqu’à ce qu’ils acceptent qu’il s’agit du Golfe d’Amérique »
a martelé Trump mardi, ajoutant que l’agence s’était « complètement trompée » dans sa couverture de sa présidence.
Une « violation flagrante » de la liberté de la presse
De son côté, AP ne compte pas céder au chantage présidentiel. Sa rédactrice en chef Julie Pace a dénoncé une « violation flagrante du Premier amendement » qui garantit la liberté de la presse aux États-Unis. L’agence a réaffirmé son indépendance éditoriale et son attachement aux faits, estimant que la décision de renommer le Golfe du Mexique n’avait de valeur qu’aux yeux de l’administration Trump.
Cette nouvelle passe d’armes entre Donald Trump et un grand média national inquiète de nombreux observateurs. Beaucoup y voient une nouvelle illustration des atteintes répétées du président à la liberté de la presse. Depuis son retour au pouvoir en 2024, Trump a multiplié les attaques et les poursuites judiciaires contre les journaux et les chaînes de télévision critiques à son égard, les qualifiant d' »ennemis du peuple ».
Avec près de 3000 journalistes dans le monde et des milliers d’articles, photos et vidéos publiés chaque année, l’Associated Press est un acteur majeur de l’information aux États-Unis et à l’international. La mise au ban de ses reporters par la Maison Blanche pourrait avoir un impact significatif sur la couverture de la présidence américaine dans les mois à venir.
Un bras de fer incertain
Difficile pour l’instant de prédire qui de Donald Trump ou d’Associated Press finira par l’emporter dans ce nouveau bras de fer. Le président jouit toujours d’une forte popularité auprès de sa base électorale, qui voit souvent d’un bon œil ses coups de boutoir contre les « médias mainstream ».
Mais AP dispose aussi de solides soutiens au Congrès et dans la société civile. Plusieurs associations de défense de la liberté de la presse ont d’ores et déjà apporté leur soutien à l’agence et appellent l’administration Trump à revenir sur sa décision.
Une chose est sûre : cette énième polémique toponymique lancée par le président ne devrait pas arranger son image auprès de l’opinion publique américaine. Selon un récent sondage, moins d’un quart des Américains approuve l’idée de renommer le Golfe du Mexique, y voyant au mieux une distraction inutile, au pire un acte d’arrogance.
Reste à savoir si Donald Trump acceptera de faire machine arrière pour calmer le jeu ou s’il préférera jusqu’au-boutiste son « Golfe d’Amérique ». Réponse sans doute dans les prochaines semaines, qui s’annoncent une nouvelle fois agitées à Washington.
Selon des sources proches de la Maison Blanche, Trump estimerait que le nom « Golfe du Mexique » ne rend pas suffisamment hommage à la prééminence des États-Unis dans la région. Il aurait aussi laissé entendre que ce changement de nom serait un acte patriotique fort en cette période de campagne pour sa réélection. Ses conseillers auraient eu beau tenter de le raisonner sur l’inutilité d’une telle mesure, rien n’y a fait.
L’Associated Press refuse de plier
Face à ce qui est perçu par beaucoup comme une nouvelle lubie présidentielle, la plupart des grands médias américains ont décidé d’ignorer le décret. C’est notamment le cas de l’Associated Press, l’une des plus anciennes et respectées agences de presse au monde, qui a annoncé qu’elle continuerait à utiliser le terme « Golfe du Mexique » dans ses dépêches, tout en mentionnant l’existence du nouveau nom officiel.
Une position de principe qui n’a pas du tout été du goût de Donald Trump. Le président a alors décidé de riposter en bloquant l’accès des journalistes d’AP au Bureau ovale ainsi qu’à l’avion présidentiel Air Force One, les privant ainsi de précieuses sources d’information.
« L’Associated Press refuse de suivre la loi. Nous allons les laisser en dehors jusqu’à ce qu’ils acceptent qu’il s’agit du Golfe d’Amérique »
a martelé Trump mardi, ajoutant que l’agence s’était « complètement trompée » dans sa couverture de sa présidence.
Une « violation flagrante » de la liberté de la presse
De son côté, AP ne compte pas céder au chantage présidentiel. Sa rédactrice en chef Julie Pace a dénoncé une « violation flagrante du Premier amendement » qui garantit la liberté de la presse aux États-Unis. L’agence a réaffirmé son indépendance éditoriale et son attachement aux faits, estimant que la décision de renommer le Golfe du Mexique n’avait de valeur qu’aux yeux de l’administration Trump.
Cette nouvelle passe d’armes entre Donald Trump et un grand média national inquiète de nombreux observateurs. Beaucoup y voient une nouvelle illustration des atteintes répétées du président à la liberté de la presse. Depuis son retour au pouvoir en 2024, Trump a multiplié les attaques et les poursuites judiciaires contre les journaux et les chaînes de télévision critiques à son égard, les qualifiant d' »ennemis du peuple ».
Avec près de 3000 journalistes dans le monde et des milliers d’articles, photos et vidéos publiés chaque année, l’Associated Press est un acteur majeur de l’information aux États-Unis et à l’international. La mise au ban de ses reporters par la Maison Blanche pourrait avoir un impact significatif sur la couverture de la présidence américaine dans les mois à venir.
Un bras de fer incertain
Difficile pour l’instant de prédire qui de Donald Trump ou d’Associated Press finira par l’emporter dans ce nouveau bras de fer. Le président jouit toujours d’une forte popularité auprès de sa base électorale, qui voit souvent d’un bon œil ses coups de boutoir contre les « médias mainstream ».
Mais AP dispose aussi de solides soutiens au Congrès et dans la société civile. Plusieurs associations de défense de la liberté de la presse ont d’ores et déjà apporté leur soutien à l’agence et appellent l’administration Trump à revenir sur sa décision.
Une chose est sûre : cette énième polémique toponymique lancée par le président ne devrait pas arranger son image auprès de l’opinion publique américaine. Selon un récent sondage, moins d’un quart des Américains approuve l’idée de renommer le Golfe du Mexique, y voyant au mieux une distraction inutile, au pire un acte d’arrogance.
Reste à savoir si Donald Trump acceptera de faire machine arrière pour calmer le jeu ou s’il préférera jusqu’au-boutiste son « Golfe d’Amérique ». Réponse sans doute dans les prochaines semaines, qui s’annoncent une nouvelle fois agitées à Washington.