Qui l’eut cru ? Après une période de relative discrétion suite à sa défaite électorale en 2020, Donald Trump est de nouveau sur le devant de la scène. Et il ne fait pas les choses à moitié. Grands patrons, dirigeants étrangers, journalistes… Tous semblent se bousculer au portillon pour rencontrer l’ancien et probable futur président des États-Unis. Un retournement de situation qui en dit long sur le poids politique de Trump et son influence grandissante à l’approche des prochaines échéances électorales.
Le bal des courtisans à Mar-a-Lago
Depuis sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago en Floride, véritable QG de sa reconquête politique, Trump reçoit un défilé incessant de visiteurs de marque. Mark Zuckerberg de Meta, Sundar Pichai de Google, Tim Cook d’Apple… Les géants de la tech, qui l’avaient pourtant largement snobé lors de son premier mandat, semblent maintenant se disputer ses faveurs. Même son de cloche du côté des dirigeants étrangers, du Hongrois Viktor Orban au Canadien Justin Trudeau en passant par le nouveau patron de l’OTAN Mark Rutte.
Pendant mon premier mandat, tout le monde se battait contre moi. Pour ce mandat, tout le monde veut être mon ami.
– Donald Trump
Un revirement spectaculaire que Trump savoure sans modestie. Mais au-delà des effets d’annonce, ce bal des courtisans témoigne surtout d’un changement profond de perception. Beaucoup semblent désormais convaincus que le magnat de l’immobilier sera le prochain locataire de la Maison Blanche. Et entendent se positionner en conséquence.
Un agenda politique bien rempli
Entre deux parties de golf et quelques réceptions fastueuses, Trump s’active pour préparer son retour. Auditions des futurs membres de son gouvernement, inflexions de son programme, consolidation de ses soutiens au sein du parti républicain… L’agenda est chargé. Avec une obsession : ne pas répéter les erreurs du passé et s’entourer de fidèles prêts à le suivre dans ses combats à venir.
- Recrutement en cours de profils loyaux pour composer le futur gouvernement
- Mobilisation des soutiens républicains, y compris chez d’anciens opposants
- Durcissement annoncé de la politique étrangère, notamment vis-à-vis de la Chine et de l’Iran
Autant d’éléments qui laissent présager une présidence Trump 2.0 nettement plus affirmée et déterminée que la première. De quoi inquiéter certains observateurs qui redoutent des dérives autoritaires. Mais aussi enthousiasmer une partie croissante de l’électorat américain, lassée des atermoiements démocrates et sensible au discours musclé de l’ancien président.
Quelles conséquences pour 2024 ?
Si la dynamique actuelle se confirme, difficile d’imaginer que Donald Trump ne soit pas le candidat républicain en 2024. Son avance dans les sondages de primaires semble pour l’instant difficilement rattrapable par ses concurrents potentiels. Du côté des démocrates, l’hypothèse d’un duel contre Joe Biden, s’il se représente malgré son âge avancé et des sondages peu flatteurs, est de plus en plus évoquée.
Quel que soit le scénario, une chose est sûre : le « phénomène Trump » est loin d’avoir dit son dernier mot. Et promet d’animer la vie politique américaine jusqu’à l’élection présidentielle, et sans doute au-delà. D’autant que le milliardaire devrait pouvoir compter sur le soutien sans faille d’une armée de fidèles et sur un réseau d’influence démultiplié par rapport à 2016. De quoi donner des sueurs froides à ses opposants.
En attendant, Trump savoure son retour en grâce. Et distille, ici ou là, quelques confidences sur ses projets. « Tout peut arriver », glisse-t-il volontiers, conscient de tenir en haleine médias et adversaires. Une façon habile d’entretenir un suspense qui, pour l’instant, semble tourner largement à son avantage. Jusqu’où mènera l’irrésistible ascension de Donald Trump 2.0 ? Réponse dans les urnes, en novembre 2024. D’ici là, gageons que l’homme d’affaires aura plus que jamais les faveurs des puissants, qui se pressent déjà pour s’attirer ses bonnes grâces.