ActualitésInternational

Trump : La Turquie a réalisé « une prise de contrôle inamicale » en Syrie

Trump affirme que la Turquie a réalisé "une prise de contrôle inamicale" de la Syrie après le renversement d'Assad par des rebelles soutenus par Ankara. Quelles implications pour l'équilibre des pouvoirs dans la région ? Analyse des enjeux géopolitiques entre Turquie, Syrie et États-Unis.

Le nouveau gouvernement syrien issu du renversement de Bachar al-Assad par des groupes rebelles suscite des réactions contrastées sur la scène internationale. Selon une source proche du dossier, le futur président américain Donald Trump a notamment estimé que la Turquie avait réalisé « une prise de contrôle inamicale » de la Syrie.

Le rôle clé de la Turquie dans le conflit syrien

Depuis plusieurs années, la Turquie exerce une influence majeure dans le nord-ouest de la Syrie, nouant des liens étroits avec certains groupes rebelles tel que Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda classée comme organisation terroriste par de nombreux pays occidentaux. Ankara se dit d’ailleurs « prêt » à apporter un soutien militaire au nouveau régime syrien si celui-ci en fait la demande.

La lutte contre les combattants kurdes comme priorité turque

Pour la Turquie, l’objectif prioritaire en Syrie reste la lutte contre les groupes armés kurdes comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les Unités de protection du peuple (YPG), considérés comme terroristes par Ankara. Un objectif partagé par le nouveau gouvernement de Damas, comme l’a souligné le ministre turc de la Défense Yasar Güler.

Les Forces démocratiques syriennes, pomme de discorde avec Washington

Ce positionnement place cependant la Turquie en porte-à-faux avec les États-Unis. L’administration Biden considère en effet les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les YPG, comme un allié « crucial » dans la lutte contre l’État islamique en Syrie. Les FDS ont d’ailleurs mené le combat jusqu’à la défaite territoriale de l’EI en 2019, avec le soutien de Washington.

Nous l’avons fait savoir à nos amis américains. Nous attendons qu’ils réévaluent leurs positions

Yasar Güler, ministre turc de la Défense

Trump et l’avenir des relations américano-turques

Les déclarations de Donald Trump, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier, laissent entrevoir une inflexion de la politique américaine en Syrie. Qualifiant Recep Tayyip Erdogan de « gars intelligent » et « tenace », le président élu semble privilégier le renforcement des liens avec Ankara, quitte à prendre ses distances avec les forces kurdes.

Cette évolution pourrait avoir des répercussions majeures sur l’équilibre géopolitique de la région. Reste à savoir comment réagiront les autres acteurs impliqués dans le conflit syrien, à commencer par la Russie et l’Iran, face à cette nouvelle donne. La partie syrienne est loin d’être terminée et s’annonce plus complexe que jamais.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.