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Trump Impose Déjà Sa Politique Étrangère Non Interventionniste

Avant même son investiture, Donald Trump bouscule la tradition en imposant sa vision non interventionniste de la politique étrangère américaine. De l'Ukraine à la Syrie, le futur président agit déjà comme s'il était...

Alors que le monde attend avec impatience l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain, le président élu des États-Unis n’hésite pas à s’immiscer dès maintenant dans la politique étrangère du pays. Rompant avec la tradition qui veut qu’il n’y ait qu’un seul président à la fois, Trump pose déjà les jalons d’une ligne diplomatique non interventionniste, de l’Ukraine à la Syrie.

Une diplomatie très peu orthodoxe

Si cette attitude peut paraître inhabituelle par rapport à ses prédécesseurs, elle est tout à fait dans la lignée de la conduite de Donald Trump selon Brian Finucane, spécialiste de la politique étrangère américaine. Il ne s’agit pas tant pour Trump de lier les mains de l’administration Biden que de compromettre ses efforts, alors même que des contacts existent entre les deux équipes.

Pour Colin Clarke du Soufan Group, il n’est guère surprenant de voir Trump jouer au « président fantôme », la plupart des dirigeants mondiaux étant de toute façon déjà prêts à tourner la page Biden. Lors de son premier mandat de 2017 à 2021, le milliardaire avait déjà clamé vouloir mettre fin aux guerres américaines, prônant une ligne isolationniste.

Un retrait attendu de Syrie et d’Afghanistan

Fidèle à cette vision, Trump se fait fort aujourd’hui de vouloir mettre un terme à la guerre en Ukraine et appelle surtout à ne pas « se mêler » de la Syrie, feignant d’ignorer la présence de 900 membres des forces spéciales américaines dans le pays. Une position exprimée bien avant Joe Biden lui-même sur la chute du régime de Bachar el-Assad.

C’est une sorte de continuation d’une vision néo-isolationniste ou réaliste de la politique étrangère, à savoir le fait que les États-Unis ne devraient rien avoir à faire avec la Syrie.

– Colin Clarke, Soufan Group

Reste à voir si, au cours de son second mandat, Trump ira jusqu’au bout de ses intentions en retirant tout ou partie des troupes américaines de Syrie comme il avait tenté de le faire sous la pression de ses conseillers lors de sa précédente présidence. Un scénario qui rappelle aussi sa promesse de retrait d’Afghanistan, concrétisée par un accord signé avec les Talibans.

Protectionnisme et fermeté sur l’immigration

Sur l’Ukraine, le prochain président a appelé à un cessez-le-feu immédiat et des négociations, allant à l’encontre de la volonté de l’administration Biden d’accélérer son aide à Kiev. Trump a aussi laissé entendre que l’Ukraine devrait s’attendre à recevoir « probablement » moins d’aide des États-Unis à son retour au pouvoir.

Mais la politique étrangère trumpiste ne se limite pas aux théâtres de guerre. Le milliardaire annonce ainsi un retour à l’ultra-protectionnisme avec des droits de douane de 25% contre le Canada et le Mexique. Sur l’immigration, il prône des expulsions massives d’immigrés illégaux et aurait même dressé une liste de pays comme les Bahamas ou le Panama pour accueillir les migrants, suscitant déjà des fins de non recevoir.

Si Donald Trump ne prendra officiellement ses fonctions que le 20 janvier, sa « diplomatie fantôme » pose d’ores et déjà les bases d’un bouleversement de la politique étrangère américaine, dans un monde qu’il juge lui-même « un peu fou ». Une vision qui ne manquera pas de défier l’administration Biden dans ses dernières semaines au pouvoir.

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