Les États-Unis sont au bord d’une crise budgétaire majeure après le rejet surprise d’un accord de financement par l’ancien et le futur président. Selon des sources proches du dossier, le Congrès américain doit maintenant tout reprendre à zéro pour éviter une paralysie de l’administration fédérale avant la date butoir de vendredi soir. Cette volte-face de dernière minute donne un avant-goût du style imprévisible et peu conventionnel que Donald Trump pourrait adopter lors de son retour à la Maison Blanche en janvier.
Trump et Musk font front commun contre le « texte ridicule »
Tout a commencé mercredi quand Elon Musk, l’homme le plus riche du monde nommé par Trump à la tête d’une commission chargée de réduire les dépenses publiques, a exprimé sur son réseau social X son opposition virulente à l’accord budgétaire négocié entre républicains et démocrates. Accord qui devait permettre de financer l’État fédéral jusqu’à mi-mars et d’éviter le redouté « shutdown ». Dans la soirée, Trump lui a emboîté le pas, se réjouissant de voir ce projet de loi qu’il juge « ridicule et extraordinairement onéreux » en train de « mourir rapidement ».
Leurs prises de position conjointes condamnent de fait cet accord de plus de 1500 pages, alors que l’échéance de vendredi soir approche dangereusement. Un shutdown, soit une paralysie des services fédéraux, entraînerait le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales ou encore la fermeture de crèches. Un scénario catastrophe à l’approche de Noël.
La Maison Blanche dénonce « l’instabilité » des républicains
Face à ce coup de théâtre, la Maison Blanche a vivement réagi, accusant les républicains de faire porter le risque d’instabilité et de nuire aux travailleurs américains. Certains élus démocrates ont également dénoncé l’ingérence d’Elon Musk dans ce dossier. « Donald Trump et les élus républicains ont courbé l’échine devant le véritable président élu, Elon Musk », a fustigé la représentante Nydia Velazquez.
Incertitude sur la marche à suivre
Désormais, l’incertitude règne sur la suite des événements. Les fidèles de Trump plaident pour un nouveau projet de loi bien moins dépensier, amputé notamment des 100 milliards d’aides aux régions touchées par des catastrophes naturelles et des 10 milliards pour les agriculteurs. Mais le futur président a posé ses conditions : pas de texte budgétaire sans un relèvement du plafond de la dette en parallèle.
Cette autre contrainte juridique, qui détermine la capacité d’endettement maximale des États-Unis, doit en effet être formellement relevée ou suspendue par le Congrès. Trump veut à tout prix éviter cette « guillotine » placée selon lui par les démocrates avant son retour au pouvoir. Il menace de se « battre jusqu’au bout » si un accord global n’est pas trouvé d’ici le 20 janvier.
Bras de fer à hauts risques
Si les démocrates souhaitent clairement éviter un shutdown, il n’est pas certain qu’ils acceptent de céder aussi facilement sur le plafond de la dette. Ce qui ajoute encore à la complexité de trouver un compromis dans le peu de temps imparti. Ce bras de fer budgétaire à hauts risques donne une idée de l’atmosphère chaotique qui pourrait régner à Washington dans les mois à venir, au gré des tweets impérieux et des revirements inattendus distillés par un président adepte de la politique du chaos.
Républicains et démocrates sauront-ils s’entendre in extremis pour éviter la paralysie vendredi soir ? Trump et Musk tiendront-ils leur ligne jusqu’au bout au risque de provoquer un cataclysme financier ? L’avenir proche des États-Unis se joue en ce moment dans les coulisses du Capitole, sous la pression maximale d’un président pas encore en fonction mais déjà omniprésent. L’épilogue de ce bras de fer budgétaire dira qui de Trump ou de ses opposants aura finalement cédé. Une chose est sûre : la présidence 2.0 de Donald Trump s’annonce sous haute tension.