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Trump et Harris s’affrontent violemment avant l’élection cruciale

Trump qualifie Harris de "vice-présidente de m***" tandis qu'elle le taxe de "fasciste dérangé". La campagne présidentielle américaine vire au règlement de comptes à une semaine du scrutin, dans un climat délétère. Démocrates et républicains semblent prêts à tout. Jusqu'où iront les deux candidats dans leurs invectives ?

À sept jours de l’élection présidentielle américaine, les deux candidats, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, ne cessent d’enchaîner les invectives dans une campagne de plus en plus violente et clivante. Alors qu’ils sont au coude à coude dans les sondages, le ton ne cesse de monter entre eux et leurs soutiens respectifs, faisant craindre une escalade verbale incontrôlée.

Trump dézingue “l’incompétence” de Harris

Ces derniers jours, Donald Trump a encore intensifié ses attaques contre sa rivale. Devant des électeurs chrétiens, il a qualifié Kamala Harris de “vice-présidente de merde”, ajoutant “ce n’est pas une personne très intelligente”. Des propos qui s’inscrivent dans la continuité de sa rhétorique clivante et outrancière.

Le milliardaire répète à l’envi que son adversaire est “faible”, “ratée” et “dangereusement progressiste”. Dans ses meetings, comme dans les publicités le soutenant, il n’hésite pas à la dépeindre comme inapte et instable. Une stratégie aux accents de 2016 qui vise à galvaniser sa base la plus conservatrice.

Harris contre-attaque et dénonce le “fascisme” de Trump

Face aux nombreuses provocations trumpistes, Kamala Harris a elle aussi durci le ton ces derniers jours. Elle accuse désormais frontalement le comportement de son rival d'”avilir” la fonction présidentielle. “Donald Trump est de plus en plus instable et déséquilibré”, martèle-t-elle dans ses interventions.

La vice-présidente sortante n’hésite plus à employer des mots très forts contre Trump, le traitant tour à tour de “fasciste”, “dérangé” et “inapte”. Elle cherche à le décrédibiliser et à inquiéter sur les conséquences d’une réélection de l’ancien homme d’affaires. “Si Trump est réélu, nous courons un grave danger”, alerte un de ses spots de campagne.

Une liberté d’expression sans limites

Aux États-Unis, les candidats à la Maison Blanche jouissent d’une liberté d’expression presque totale pendant la campagne. Rien de ce qu’ils disent ne peut être sanctionné comme ce serait le cas en France. Cette spécificité explique en partie la violence verbale à laquelle on assiste.

Lors des rassemblements pro-Trump, de nombreux produits dérivés aux messages extrêmes sont en vente. On peut ainsi trouver des badges comparant Kamala Harris à un parasite ou des dessins mettant en scène Donald Trump en train d’uriner sur elle. “Il n’y a pas de règles ici, c’est pour ça que vous êtes fasciné par ma collection”, se réjouit un vendeur.

“Je n’aime pas Kamala Harris. Je pense qu’elle est stupide (…) Elle n’est pas assez intelligente”

Un supporter de Donald Trump

Les démocrates pointent la responsabilité de Trump

Si la virulence est présente des deux côtés, les soutiens de Kamala Harris renvoient systématiquement la responsabilité sur le camp républicain. Ils accusent Donald Trump d’avoir créé un climat délétère avec son “vocabulaire incendiaire”. Pour eux, leur candidate ne fait que répondre aux attaques et se défendre.

“Il se comporte comme un fou, et c’est tellement entré dans les habitudes que les gens ne le prennent même plus au sérieux. Mais ce n’est pas parce qu’il semble dingue, que sa présidence n’en serait pas moins dangereuse.”

Barack Obama, lors d’un meeting de soutien à Kamala Harris

Polémique autour de Porto Rico

La campagne est entrée dans une phase critique après une plaisanterie d’un humoriste pro-Trump sur Porto Rico, territoire américain. Ses propos comparant l’île à “une île poubelle flottant au milieu de l’océan” ont déclenché l’ire de nombreuses stars portoricaines comme Ricky Martin ou Bad Bunny, les poussant à soutenir activement Kamala Harris.

Craignant de perdre des voix dans cet électorat, l’équipe de Donald Trump s’est empressée de se désolidariser, assurant que la “plaisanterie ne reflétait pas l’opinion” de leur candidat. Un rétropédalage qui montre la fébrilité qui s’est emparée des deux camps, prêts à tout pour l’emporter le 5 novembre.

Dans ce contexte, il est à craindre que cette dernière semaine de campagne ne soit marquée par une escalade verbale sans précédent. Déjà à couteaux tirés depuis des mois, Kamala Harris et Donald Trump semblent désormais prêts à toutes les outrances pour conquérir la Maison Blanche. Reste à savoir jusqu’où ils iront dans les invectives et si cela ne finira pas par écœurer une partie des électeurs.

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