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Trump en Pennsylvanie : Ses Fans Touchés par l’Inflation mais Toujours Confiants

En Pennsylvanie, sous un froid glacial, des centaines de fans de Trump attendent leur président. Ils se plaignent des prix qui flambent… mais refusent de le blâmer. Pourquoi cette confiance reste-t-elle intacte alors que l’inflation pèse lourd ? La réponse va vous surprendre…

Imaginez-vous sous un ciel gris acier, à -7 °C, le vent qui vous fouette le visage, et pourtant des centaines de personnes restent plantées là, des heures durant, juste pour apercevoir leur président. C’est exactement ce qui s’est passé un soir d’hiver à Mount Pocono, en Pennsylvanie, devant le Mount Airy Casino Resort. Des bonnets rouges « Make America Great Again », des pulls de Noël à l’effigie de Donald Trump, des pancartes, des sourires gelés mais sincères. L’image est forte. Et derrière cette ferveur, une réalité économique bien tangible : l’inflation touche tout le monde, même les plus fidèles.

Quand l’inflation frappe, mais pas la confiance

Personne ne nie la hausse des prix. Les courses coûtent plus cher, l’essence aussi, les factures grimpent. Pourtant, dans la foule, l’idée de rendre Donald Trump responsable ne traverse même pas l’esprit de la majorité. Au contraire : on lui accorde du temps, on le défend, on explique patiemment que « Rome ne s’est pas faite en un jour ».

Cette patience, cette confiance presque aveugle, intrigue. Comment expliquer qu’un président dont la cote de popularité souffre justement des mauvais chiffres économiques reste aussi solidement ancré dans le cœur de sa base ? C’est la question que l’on s’est posée en écoutant les témoignages recueillis sur place.

« Les choses doivent empirer avant de s’améliorer »

Brianna Shay a 26 ans. Elle travaille dans l’éducation publique. Elle grelotte à l’entrée du casino, emmitouflée dans son manteau, mais son regard est déterminé.

« Oui, les prix sont élevés en ce moment… mais les choses doivent empirer avant de s’améliorer. Malheureusement, le président précédent nous a vraiment entubés. »

Pour elle comme pour beaucoup d’autres, tout vient de l’héritage Biden. Peu importe que l’inflation ait continué à grimper après janvier 2025 : la faute est rejetée sur l’administration précédente. Donald Trump, lui, n’a tout simplement « pas encore eu le temps » de tout réparer.

Cette explication revient comme un refrain. Moins d’un an au pouvoir, c’est trop court pour inverser la tendance. On accepte donc les difficultés actuelles comme un mal nécessaire, une sorte de purgatoire avant le retour du paradis économique promis.

La guerre commerciale, solution miracle ?

Tevin Dix, 30 ans, technicien en climatisation, porte fièrement un pull de Noël avec le visage du président. Il croit dur comme fer à la stratégie des droits de douane.

« Si les droits de douane continuent de frapper et que ça incite d’autres pays à rapatrier des emplois, on va remettre plus d’Américains au travail. »

Pour lui, la douleur actuelle est le prix à payer pour une indépendance économique retrouvée. L’idée que faire mal aux autres pays finira par faire du bien aux Américains est largement partagée dans la foule. Peu importe si les économistes mettent en garde contre les effets boomerang : ici, on y croit.

Cette foi dans la relance par la pression extérieure dépasse le simple calcul économique. Elle touche à l’orgueil national, à l’envie de voir l’Amérique « redevenir grande » en imposant ses règles au reste du monde.

« Si tout le monde est fauché, d’où vient tout cet argent ? »

Mark Johnson, 70 ans, retraité, brandit une silhouette en carton de Donald Trump coiffé d’un bonnet de Père Noël. Pour lui, parler de crise est exagéré.

« Lors du dernier Black Friday, ce furent les plus grosses ventes jamais enregistrées. Si tout le monde est fauché, je ne sais pas d’où vient tout cet argent. »

Ses investissements se portent bien, sa retraite est confortable, et il voit dans les records de consommation la preuve que l’économie va mieux qu’on ne le dit. Cette vision optimiste, presque déconnectée des difficultés du quotidien pour beaucoup d’Américains, existe bel et bien dans une partie de la base trumpiste.

Elle reflète aussi une fracture : ceux qui s’en sortent encore raisonnablement ont tendance à minimiser les galères des autres. Et tant que leurs propres portefeuilles restent épargnés, la confiance reste intacte.

L’immigration, le vrai sujet qui soude

Mais au-delà des questions d’argent, un autre thème revient sans cesse : l’immigration. Beaucoup tiennent à souligner que, sur ce point précis, le président tient ses promesses. Les mesures strictes, les expulsions, le mur (même symbolique) : tout cela rassure et compense largement les déconvenues économiques.

Dans l’esprit de nombreux supporters, il y a une forme de troc implicite : on accepte de serrer la ceinture un moment sur le portefeuille, tant que l’on se sent protégé sur l’identité et la sécurité. Cette priorité donnée à l’immigration sur l’économie n’est pas nouvelle, mais elle reste extrêmement puissante.

Une stratégie de communication bien rodée

En choisissant la Pennsylvanie, État clé gagné de justesse en 2024, et en remettant l’économie au centre de son discours, le président joue habilement. Il sait que sa base lui accorde un crédit presque illimité tant qu’il continue à parler leur langage : celui de la colère contre les élites, contre l’étranger, contre « ceux qui nous ont mis dans ce pétrin ».

Qualifier l’inflation de « supercherie » ou rejeter la faute sur l’administration précédente fait partie de cette rhétorique. Et ça fonctionne. Même lorsque les chiffres contredisent le discours, l’émotion l’emporte sur la raison.

Et demain ?

La grande question reste de savoir combien de temps cette patience va durer. Si dans un an ou deux les prix n’ont pas baissé significativement, si le pouvoir d’achat reste rogné, cette confiance inébranlable tiendra-t-elle encore ?

Pour l’instant, dans le froid de Mount Pocono, sous les lumières du casino et les drapeaux américains qui claquent au vent, la réponse est claire : oui. Ces électeurs croient en leur président. Ils acceptent les sacrifices. Ils attendent le grand soir économique promis.

Et quelque part, dans ce mélange de résignation et d’espérance, se trouve peut-être la clé de la résilience politique la plus surprenante de ces dernières années.

En résumé : Malgré une inflation persistante et un coût de la vie en hausse, les supporters de Donald Trump rassemblés en Pennsylvanie refusent de lui faire porter le chapeau. Ils misent sur le temps, sur les droits de douane, sur la fermeté en matière d’immigration. Une confiance qui défie les chiffres… pour l’instant.

Une chose est sûre : dans le paysage politique américain, la foi peut parfois déplacer des montagnes. Même quand le thermomètre descend à -7 °C.

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