Imaginez une université prestigieuse, fondée il y a près de quatre siècles, défiée par l’homme le plus puissant du monde. Depuis son retour à la présidence, Donald Trump a engagé une bataille sans merci contre Harvard, accusée d’être un bastion de l’extrême gauche et de tolérer l’antisémitisme. Ce conflit, qui mêle idéologie, finances et pouvoir, secoue l’enseignement supérieur américain. Comment une institution aussi vénérable en est-elle arrivée là ? Plongeons dans cette guerre en cinq actes, où chaque étape redessine les contours de l’éducation et de la politique aux États-Unis.
Une Croisade Contre l’Enseignement Supérieur
Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025 a marqué le début d’une offensive ciblée contre les universités américaines, perçues comme des foyers de wokisme et de progressisme. Harvard, symbole de l’élite académique, est devenue la cible principale. Le président accuse l’institution de ne pas protéger suffisamment ses étudiants juifs face aux manifestations pro-palestiniennes survenues après les attaques du Hamas en octobre 2023. Mais ce conflit va bien au-delà : il s’agit d’une lutte pour le contrôle idéologique et financier de l’éducation supérieure.
“Les universités comme Harvard sont devenues des usines à idées gauchistes, loin des valeurs américaines.” – Une déclaration attribuée à un proche de l’administration Trump.
Acte 1 : Enquête sur l’Antisémitisme (10 Mars 2025)
Le 10 mars 2025, le ton est donné. Le ministère de l’Éducation américain lance une enquête visant Harvard et 59 autres universités, accusées de “discrimination et harcèlement antisémites”. Cette initiative s’appuie sur des plaintes déposées après des manifestations sur les campus contre la guerre à Gaza. Le Bureau des droits civils du ministère met en garde : si les institutions ne protègent pas leurs étudiants juifs, des sanctions suivront.
Cette première salve place Harvard sous pression. L’université, fière de son héritage, doit répondre à des accusations graves tout en défendant sa liberté académique. Mais ce n’est que le début d’une série d’attaques visant à remettre en question son autonomie.
Acte 2 : Mise en Demeure et Exigences Controversées (11 Avril 2025)
Un mois plus tard, le 11 avril, l’administration Trump intensifie son offensive. Une lettre de mise en demeure est envoyée à Harvard, listant dix exigences draconiennes. Parmi elles : interdire l’admission d’étudiants “hostiles aux valeurs américaines” et auditer l’idéologie politique des étudiants et enseignants. Cette missive, bien que prétendument envoyée “par erreur” selon des sources proches du dossier, révèle les intentions de l’administration : contrôler le fonctionnement interne des universités.
Harvard se retrouve face à un dilemme. Accepter ces exigences reviendrait à renoncer à son indépendance. Refuser, c’est s’exposer à des représailles financières et administratives. La tension monte, et l’université choisit de résister.
“Aucune université privée ne peut se soumettre à un contrôle fédéral de ses décisions académiques.”
Lettre des avocats de Harvard, 14 avril 2025
Acte 3 : Le Gel des Subventions (14 Avril 2025)
Le 14 avril, Harvard répond officiellement à la mise en demeure. Dans une lettre cinglante, ses avocats affirment que l’université ne cédera pas à ce qu’ils qualifient d’atteinte au Premier Amendement, garantissant la liberté d’expression. Ils soulignent les efforts de l’institution pour lutter contre l’antisémitisme, tout en défendant son autonomie.
La réponse ne plaît pas à l’administration Trump. En représailles, le gouvernement annonce le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions de recherche pluriannuelles, principalement issues des National Institutes of Health. Cette décision frappe durement Harvard, qui dépend de ces fonds pour ses recherches en biomédecine et santé publique. Le message est clair : la résistance a un coût.
| Sanction | Montant | Date |
|---|---|---|
| Gel des subventions de recherche | 2,2 milliards $ | 14 avril 2025 |
| Retrait de subventions supplémentaires | 450 millions $ | 13 mai 2025 |
Acte 4 : Une Nouvelle Coupe Budgétaire (13 Mai 2025)
Le 13 mai, l’administration Trump porte un nouveau coup. Huit agences fédérales résilient 450 millions de dollars de subventions supplémentaires, reprochant à Harvard son incapacité à enrayer “l’intimidation antisémite”. Cette décision intervient après une tentative de dialogue de l’université, qui avait adressé une lettre à la ministre de l’Éducation pour réaffirmer son engagement contre l’antisémitisme tout en plaidant pour la liberté d’expression.
Harvard, déjà fragilisée, accuse le choc. Ces coupes menacent directement ses programmes de recherche et son rayonnement international. Pourtant, l’université refuse de plier, entamant une bataille juridique contre l’administration.
Acte 5 : L’Interdiction des Étudiants Étrangers (22 Mai 2025)
Le 22 mai 2025, l’administration franchit un cap sans précédent. La ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, annonce la révocation de la certification SEVIS, interdisant à Harvard d’accueillir des étudiants étrangers. Cette mesure, d’une rare sévérité, prive l’université d’une source de revenus cruciale et d’un levier de prestige international. Les étudiants étrangers représentent en effet une part importante des effectifs et des finances de l’institution.
Pour Harvard, c’est un coup dur. L’université, qui accueille des milliers d’étudiants internationaux chaque année, voit son modèle économique et sa réputation menacés. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large visant à asphyxier financièrement l’institution.
“Cette mesure est une attaque directe contre l’excellence académique et la diversité culturelle.” – Un professeur anonyme de Harvard.
Une Myriade d’Attaques Collaterales
En parallèle de ces cinq actes majeurs, l’administration Trump multiplie les offensives. Voici les principales mesures prises contre Harvard :
- Enquête sur les pratiques d’embauche, accusées de favoriser les profils non-binaires au détriment des hommes blancs (25 avril).
- Investigation sur la revue de droit de l’université pour “discrimination raciale” (28 avril).
- Accusations de non-déclaration de dons étrangers (courant avril).
- Interdiction de solliciter de nouvelles subventions fédérales (5 mai).
- Coupe de 60 millions de dollars pour la recherche liée au CDC (19 mai).
Ces attaques, combinées aux sanctions financières, visent à affaiblir Harvard sur tous les fronts. L’université, de son côté, riposte en portant plainte le 21 avril devant un tribunal fédéral, dénonçant une tentative de “prise de contrôle” des décisions académiques.
Les Enjeux d’une Bataille Idéologique
Ce conflit dépasse largement le cadre d’Harvard. Il soulève des questions fondamentales sur la liberté académique, le rôle de l’État dans l’éducation et la place des universités dans un climat politique polarisé. Trump, en ciblant Harvard, s’attaque à un symbole de l’élite intellectuelle, souvent perçue comme déconnectée des “valeurs américaines” par ses partisans.
Pour les défenseurs de l’université, ces mesures sont une menace directe à l’indépendance des institutions académiques. Ils craignent un précédent qui pourrait s’étendre à d’autres universités, transformant l’enseignement supérieur en champ de bataille politique.
“Si les universités ne résistent pas, l’éducation risque de devenir un outil de propagande.”
Un analyste politique américain, 2025
Les Conséquences pour Harvard
Les sanctions financières et administratives imposées à Harvard ont des répercussions concrètes. Voici un aperçu des impacts :
- Perte financière : Plus de 2,7 milliards de dollars de subventions gelées ou supprimées.
- Rayonnement international : L’interdiction des étudiants étrangers menace l’attractivité globale de l’université.
- Recherche : Les coupes budgétaires mettent en péril des programmes scientifiques de pointe.
- Image : Harvard risque de perdre son statut de référence mondiale si le conflit s’éternise.
Malgré ces défis, Harvard reste combative. Sa plainte contre l’administration Trump pourrait ouvrir la voie à une bataille juridique de longue haleine, avec des implications pour l’ensemble du système éducatif américain.
Vers une Issue Incertaine
La guerre entre Trump et Harvard est loin d’être terminée. Chaque camp campe sur ses positions : l’administration cherche à imposer son autorité, tandis que l’université défend farouchement son indépendance. Mais à quel prix ? Les sanctions financières et l’interdiction des étudiants étrangers pourraient transformer durablement le paysage de l’enseignement supérieur.
Ce conflit pose une question cruciale : jusqu’où un gouvernement peut-il intervenir dans les affaires d’une institution privée sans compromettre les principes fondamentaux de la démocratie ? Alors que les tensions s’exacerbent, le monde observe, suspendu à l’issue de cette bataille entre pouvoir politique et excellence académique.
Quel sera le prochain acte de ce bras de fer ?
En attendant, Harvard continue de naviguer dans la tempête, cherchant à préserver son héritage tout en affrontant un adversaire déterminé. Ce conflit, bien plus qu’une simple querelle, pourrait redéfinir les rapports entre politique et éducation pour les années à venir.
