Et si l’air que nous respirons devenait un luxe ? Cette question, qui semblait encore lointaine il y a quelques années, prend une tournure inquiétante avec les récentes décisions du gouvernement américain. Sous la présidence de Donald Trump, une vague de déréglementation environnementale s’abat sur les États-Unis, balayant des années d’efforts pour limiter la pollution et protéger la planète. Une annonce choc, faite ce mercredi 12 mars 2025, promet de bouleverser les équilibres écologiques et industriels du pays. Mais à quel prix ?
Un Retour en Arrière Écologique Massif
Le ton est donné : le nouveau patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) parle d’une « journée historique » pour la déréglementation. Objectif affiché ? Relancer l’industrie et « libérer l’énergie » du pays. Mais derrière ces promesses, c’est une série de mesures adoptées sous l’administration précédente qui passent à la trappe, notamment celles visant à réduire les émissions polluantes des centrales à charbon et des automobiles.
Adieu aux Centrales Propres
L’une des décisions les plus marquantes concerne l’annulation d’une règle clé instaurée en 2024. Cette dernière imposait aux centrales à charbon de capturer presque toutes leurs émissions de **CO2** d’ici 2032, sous peine de fermer boutique. Une technologie ambitieuse, saluée par les défenseurs de l’environnement comme une avancée majeure dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Selon des estimations officielles, cette mesure aurait permis d’éviter l’émission de près de 1,4 milliard de tonnes de dioxyde de carbone d’ici 2047. Pour donner une idée, cela équivaut à retirer 328 millions de voitures des routes pendant un an ! Avec son abandon, les entreprises du secteur énergétique jubilent, mais les écologistes, eux, crient au scandale.
« Les pollueurs se frottent les mains : on leur donne carte blanche pour empoisonner l’air sans limite. »
– Un porte-parole d’une ONG environnementale
Des Voitures Plus Polluantes sur les Routes
Les automobilistes ne sont pas en reste. Des normes strictes sur les émissions des véhicules, prévues pour 2027, sont elles aussi dans le viseur. Critiquées par le président comme une entrave à l’industrie automobile, elles visaient à réduire les gaz à effet de serre émis par les voitures. Leur suppression pourrait relancer la production, mais au détriment de la qualité de l’air.
Pour les experts, ce choix reflète une vision à court terme. « On sacrifie la santé publique pour des gains économiques immédiats », déplore une source proche du dossier. Les grandes villes, déjà étouffées par le smog, pourraient voir leur situation empirer.
L’Eau, Grande Oubliée de la Déréglementation
Autre coup dur : la redéfinition de la loi sur les eaux propres, connue sous le nom de *Clean Water Act*. Jusqu’ici, elle protégeait une large gamme de cours d’eau contre les rejets polluants. Mais l’EPA veut limiter son champ d’action aux seules « eaux permanentes » comme les fleuves ou les lacs, en s’appuyant sur une décision de la Cour Suprême datant de 2023.
Conséquence ? Des millions d’hectares de zones humides et des petits ruisseaux, essentiels à la filtration de l’eau potable, pourraient perdre toute protection. Ces écosystèmes, véritables remparts contre les inondations, risquent de devenir des dépotoirs industriels.
- Zones humides menacées : des millions d’hectares en danger.
- Petits cours d’eau : plus de barrière contre la pollution.
- Eau potable : une qualité en chute libre ?
Une EPA Décimée et des Licenciements en Masse
Pour couronner le tout, l’agence elle-même subit une cure d’austérité drastique. Des centaines d’employés de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique ont déjà été remerciés, et l’EPA pourrait voir son budget amputé de **65 %**. Des services entiers, comme ceux dédiés à la justice environnementale, ferment leurs portes.
Ces unités, créées pour protéger les populations défavorisées des effets de la pollution, appartiennent désormais au passé. « C’est un retour à une époque où l’air toxique et l’eau sale étaient la norme », alerte un responsable d’une association de défense des ressources naturelles.
Climatoscepticisme au Sommet
Le président Trump n’a jamais caché son scepticisme face aux enjeux climatiques. Pour lui, la transition énergétique serait une « supercherie » coûteuse. Cette vision guide désormais la politique environnementale du pays, au grand dam des scientifiques et des militants.
| Domaine | Avant | Après |
| Centrales | Capture du CO2 obligatoire | Émissions libres |
| Voitures | Normes strictes en 2027 | Retour aux anciennes règles |
| Eau | Protection étendue | Zones humides exclues |
Quelles Conséquences pour les Américains ?
Pour les citoyens, ces bouleversements pourraient transformer le quotidien. L’air plus pollué, l’eau moins sûre, et des catastrophes naturelles amplifiées par la disparition des zones humides : le tableau est sombre. Les communautés pauvres, souvent les plus exposées, risquent de payer le prix fort.
Pourtant, le discours officiel reste optimiste. « Nous voulons un âge d’or pour tous les Américains », assure le dirigeant de l’EPA. Mais cet âge d’or sera-t-il respirable ? Rien n’est moins sûr.
À retenir : Une déréglementation massive qui touche l’air, l’eau et les emplois, avec des impacts encore incertains mais potentiellement désastreux.
