Le froid hivernal a fait trois nouvelles victimes parmi les plus vulnérables à Gaza. Selon un responsable pédiatrique d’un hôpital local, trois bébés de moins d’un mois sont décédés en l’espace de 48 heures cette semaine, terrassés par les températures glaciales qui sévissent dans le territoire palestinien, déjà ravagé par plus d’un an de guerre avec Israël.
Des nourrissons victimes du conflit et de conditions de vie précaires
Le Dr Ahmed al-Farra, chef du service de pédiatrie de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Gaza, a rapporté ces drames à l’AFP. Le cas le plus récent concerne une petite fille de trois semaines, amenée aux urgences avec une baisse importante de température corporelle qui lui a été fatale. La veille, son équipe avait traité deux autres nourrissons, âgés de trois jours et de moins d’un mois, eux aussi emportés par le froid mordant.
Selon le médecin, ces décès sont directement liés aux conditions de vie précaires des déplacés de Gaza, contraints de vivre dans des tentes qui ne les protègent pas des températures hivernales, sans moyen de se chauffer. Il souligne également que la malnutrition dont souffrent de nombreuses mères affecte leur capacité à allaiter correctement leurs bébés.
Le témoignage déchirant d’un père endeuillé
Mahmoud al-Faseeh, le père de la petite Sila, âgée de trois semaines, a livré un récit poignant. Installés dans le camp de déplacés d’al-Mawassi, près de Khan Younès, la famille vivait dans des conditions extrêmement difficiles.
La petite s’est réveillée deux ou trois fois pendant la nuit pour téter. Quand on l’a retrouvée le matin, elle avait mordu sa langue et saignait.
Mahmoud al-Faseeh, père de Sila
Transportée d’urgence chez le médecin, le diagnostic est sans appel : Sila a succombé au froid, comme d’autres nourrissons ces derniers jours. Son père témoigne des conditions de vie insoutenables dans le camp, soulignant que les enfants y tombent constamment malades.
Gaza, un territoire meurtri par un conflit interminable
La bande de Gaza, étroite langue de terre coincée entre Israël, l’Égypte et la mer Méditerranée, est le théâtre depuis le 7 octobre 2023 d’une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en territoire israélien.
Depuis, la grande majorité des habitants de l’enclave ont été déplacés au moins une fois, trouvant refuge dans des abris de fortune, comme le camp d’al-Mawassi où vivait la petite Sila. Selon les données météorologiques israéliennes, les températures sont descendues autour de 8°C ces dernières nuits à Gaza.
Une urgence humanitaire pour les civils pris au piège
Ces drames mettent en lumière l’urgence de la situation humanitaire à Gaza, où les civils sont les premières victimes du conflit. Pris au piège dans un territoire ravagé par les combats, soumis à un blocus draconien, ils font face à des pénuries de biens essentiels, de services médicaux et d’infrastructures vitales.
Les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme depuis des mois, appelant à un cessez-le-feu durable et à la levée des restrictions pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire indispensable à la survie de la population. Les derniers décès de nourrissons, victimes innocentes de cette guerre, rappellent l’urgence d’agir pour éviter une catastrophe humanitaire majeure.
Face à cette tragédie, la communauté internationale se doit de redoubler d’efforts pour mettre fin aux hostilités, apporter l’assistance nécessaire aux habitants de Gaza et œuvrer à une paix juste et durable dans la région. Chaque jour qui passe apporte son lot de souffrances et de vies brisées, comme celles de Sila et des autres bébés emportés par le froid et la guerre.