Alors que son mandat touche à sa fin, le président américain Joe Biden s’efforce de préserver son héritage diplomatique, notamment au Moyen-Orient. L’annonce récente d’un cessez-le-feu au Liban, obtenu grâce aux efforts conjoints des États-Unis et de la France, constitue une victoire significative pour l’administration Biden. Cependant, avec l’arrivée imminente de Donald Trump à la Maison Blanche, de nombreuses questions se posent quant à l’avenir de la région et à la pérennité des acquis diplomatiques.
Un Bilan Diplomatique en Demi-Teinte
Si Joe Biden peut se targuer d’avoir réussi à obtenir une trêve au Liban, son bilan au Moyen-Orient reste mitigé. Selon Colin Clarke, directeur de recherches au Soufan Group, la politique de l’administration démocrate dans la région a été « un désastre ». Il pointe notamment du doigt la faiblesse de Biden face au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
De son côté, Garrett Martin, professeur à l’American University, estime que le président sortant évitera tout triomphalisme concernant le Liban, considérant ce dossier comme moins prioritaire que les conflits à Gaza et avec l’Iran. La défaite cinglante de Biden face à Trump lors de l’élection présidentielle constitue déjà une humiliation cuisante pour le démocrate, qui voit revenir au pouvoir celui qu’il qualifiait d' »aberration passagère ».
Des Promesses de Campagne Menaçantes
Si Donald Trump concrétise ses promesses de campagne, le bilan diplomatique de Joe Biden pourrait être sérieusement malmené. Le milliardaire républicain a notamment menacé de relancer les guerres commerciales, y compris contre les alliés traditionnels des États-Unis, avec lesquels Biden s’était efforcé de renouer des liens solides.
Trump a également remis en question la garantie de protection des pays membres de l’OTAN en cas de budget de défense insuffisant. La nomination de Matthew Whitaker, un fidèle lieutenant, au poste d’ambassadeur pour l’Alliance atlantique, laisse présager une politique étrangère placée sous le signe de « l’Amérique d’abord ».
L’Ukraine, un Dossier Épineux
L’élargissement de l’OTAN et le soutien à l’Ukraine constituent sans doute les plus grandes réussites diplomatiques de Joe Biden. Cependant, ces acquis pourraient être remis en cause par le futur président républicain. Conscient de cette menace, le démocrate s’efforce, depuis l’élection et avant la passation de pouvoir, de renforcer l’aide à Kiev.
Biden a autorisé l’armée ukrainienne à utiliser des équipements américains pour frapper en profondeur sur le territoire russe, se voyant reprocher par le camp Trump de vouloir déclencher la « troisième Guerre mondiale ».
Des Promesses Difficiles à Tenir
Si le bilan de Joe Biden est menacé, il sera également bien difficile pour Donald Trump de tenir les promesses fracassantes faites pendant la campagne, notamment celle de régler rapidement le conflit en Ukraine. Concernant Gaza, l’ancien promoteur immobilier a assuré pouvoir ramener la « paix » et a même vanté les perspectives de développement immobilier et touristique du territoire palestinien.
Les héritages diplomatiques, cela se partage. À partir de maintenant, les problèmes de Biden deviennent les problèmes de Trump.
– Garrett Martin, expert en relations internationales
Alors que Joe Biden tente de sauver son bilan diplomatique in extremis avec la trêve au Liban, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir du Moyen-Orient et des relations internationales des États-Unis. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si les acquis de l’administration démocrate pourront résister à la politique trumpienne de « l’Amérique d’abord ».