C’est un premier pas vers l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. Israël et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ont conclu mercredi un accord de cessez-le-feu après plus d’un an de guerre meurtrière. Une trêve historique qui doit entrer en vigueur ce dimanche et s’accompagner de mesures concrètes, en premier lieu un échange de prisonniers et une aide humanitaire massive.
Quatre otages israéliennes bientôt libres
Au cœur de cet accord, la libération très attendue de quatre jeunes femmes israéliennes, détenues par le Hamas depuis le 7 octobre dernier. Selon les dirigeants du mouvement islamiste, Romi Gonen, Emily Damari, Doron Shatanbar Khir et une quatrième otage dont l’identité n’a pas été révélée seront remises à la Croix-Rouge internationale ce samedi 25 janvier, lors d’une opération supervisée par l’Egypte et le Qatar, les principaux médiateurs.
Un soulagement immense pour leurs familles qui se mobilisent sans relâche depuis 470 jours. Trois premières prisonnières avaient déjà été libérées dimanche dernier, permettant d’accélérer les négociations de paix.
900 camions d’aide humanitaire entrés à Gaza
Autre point clé de l’accord : l’acheminement d’une aide humanitaire d’urgence vers la bande de Gaza, dévastée par les bombardements. Selon l’ONU, plus de 900 camions chargés de nourriture, d’eau et de matériel médical ont déjà pu entrer dans l’enclave palestinienne lundi, soit davantage que prévu initialement.
L’aide humanitaire continue d’entrer dans la bande de Gaza dans le cadre de l’augmentation préparée de l’aide aux survivants. Aujourd’hui, 915 camions sont entrés à Gaza, selon les informations reçues des autorités israéliennes et des garants de l’accord de cessez-le-feu.
Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha)
Les 2 millions d’habitants font face à une situation catastrophique, avec de nombreuses pénuries. L’hôpital al-Shifa, le plus grand de Gaza, est saturé de blessés tandis que les réserves de carburant pour faire fonctionner les générateurs sont quasiment épuisées.
Un cessez-le-feu précaire
Malgré le soulagement, la prudence reste de mise face à cet accord inattendu, après 15 mois d’affrontements meurtriers. Le Hamas a imposé ses conditions, au premier rang desquelles la libération de près de 800 prisonniers palestiniens. Certains d’entre eux, soupçonnés de terrorisme, inquiètent les autorités israéliennes et une partie de l’opinion publique.
Un bras de fer s’annonce également concernant le blocus de Gaza, que le Hamas souhaite lever. Israël a déjà prévenu qu’il maintiendrait un « blocus défensif », conditionnant tout assouplissement à la restitution des dépouilles de deux soldats retenus par le mouvement islamiste. La question des frontières et de la reconstruction promet d’âpres négociations.
Saluée par la communauté internationale, la trêve reste donc très fragile. Les prochaines semaines seront décisives pour vérifier si le cessez-le-feu peut déboucher sur une véritable désescalade. Mais pour la première fois depuis de longs mois, un espoir de paix souffle sur la Terre Sainte.
