Alors que la guerre fait rage à Gaza entre le Hamas et Israël depuis plus d’un an, une légère lueur d’espoir semble poindre à l’horizon diplomatique. Ce week-end, le Premier ministre du Qatar, cheikh Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a reçu à Doha une délégation du Hamas pour évoquer les perspectives d’un accord de cessez-le-feu. Une rencontre de haut niveau qui témoigne de l’implication croissante de l’émirat dans ce dossier brûlant.
Le Qatar, médiateur incontournable dans la crise gazaouie
Petit par sa taille mais influent par sa diplomatie, le Qatar joue depuis plus d’un an un rôle clé dans les négociations indirectes entre le Hamas et Israël, aux côtés des États-Unis et de l’Égypte. L’émirat cherche à obtenir un accord global qui mettrait fin aux hostilités déclenchées le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement islamiste contre l’État hébreu.
Selon une source proche du dossier, les discussions de samedi à Doha ont porté sur « les derniers développements dans les négociations sur un cessez-le-feu » ainsi que sur « les moyens de garantir un accord clair et global qui mette fin à la guerre ». Un communiqué prudent mais qui laisse entrevoir de réelles avancées dans ce dialogue à distance entre ennemis.
L’élection de Trump, nouvel élan des pourparlers ?
Pour cheikh Mohammed, la récente élection de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait donner un coup d’accélérateur au processus. « Nous avons constaté un nouvel élan pour ces négociations », a-t-il déclaré début décembre, évoquant « beaucoup d’encouragements de la part de la nouvelle administration américaine afin de parvenir à un accord ».
Reste à savoir si ces signaux positifs suffiront à débloquer l’épineux dossier gazaoui. Car sur le terrain, la situation demeure dramatique. Depuis le début de la guerre, plus de 1200 personnes ont péri côté israélien, en grande majorité des civils. Du côté palestinien, le bilan est encore plus lourd avec plus de 45 000 morts, là aussi essentiellement des civils, selon le Hamas. Sans compter une catastrophe humanitaire sans précédent dans ce petit territoire surpeuplé et assiégé.
Prisonniers contre cessez-le-feu, l’équation impossible ?
Au cœur des négociations, la question des prisonniers et des otages. Le Hamas réclame la libération de détenus palestiniens en échange d’un arrêt des combats et de la remise d’Israéliens enlevés, une exigence jugée inacceptable par le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Une première trêve d’une semaine fin novembre 2023 avait permis quelques échanges mais depuis, le dialogue s’est à nouveau tendu.
Nous ne pouvons pas accepter un accord au rabais qui ne garantirait pas la libération de nos héros emprisonnés. C’est une ligne rouge pour la résistance.
Un responsable du Hamas
Malgré ces accusations croisées, les canaux de discussion restent ouverts grâce à la médiation qatarie. À Doha, on veut croire qu’un compromis est encore possible pour épargner de nouvelles souffrances aux populations civiles. Mais il faudra pour cela que chaque camp accepte des concessions douloureuses. Un pari très incertain tant les positions semblent pour l’heure irréconciliables.
Une paix lointaine mais nécessaire
Au-delà d’un cessez-le-feu, c’est bien sûr la perspective d’une paix durable qui apparaît comme un horizon lointain. Car cette nouvelle guerre a un peu plus creusé le fossé de haine entre Israéliens et Palestiniens. Les stigmates physiques et psychologiques mettront des années, voire des générations, à s’effacer.
Pourtant, et aussi utopique que cela puisse paraître aujourd’hui, Israël et le Hamas devront bien un jour s’asseoir à la même table pour négocier une coexistence pacifique. C’est le sens des efforts de la communauté internationale, Qatar en tête, pour préserver ce fragile fil diplomatique. Avec l’espoir qu’il se transforme un jour en une route vers la paix.