Un nouveau drame vient de frapper l’Afghanistan. Mercredi dernier, un travailleur chinois a été froidement abattu dans le nord-est du pays, dans la province de Takhar. L’attaque, qui a choqué la communauté internationale, a rapidement été revendiquée par le groupe terroriste État islamique.
Un déplacement risqué sans escorte sécuritaire
Selon Mohammad Akbar Haqqani, porte-parole de la police provinciale, la victime, connue sous le nom de Li, avait entrepris un déplacement mardi soir avec son traducteur sans en informer les responsables de sa sécurité. C’est sur la route de Dasht-i Qala que le drame s’est noué. Des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur leur véhicule, tuant le citoyen chinois sur le coup. Son traducteur afghan s’en est miraculeusement sorti indemne.
Quelques heures après l’attaque, l’organisation terroriste État islamique a publié un communiqué revendiquant l’assassinat. Comme le rapporte SITE Intelligence Group, un organisme spécialisé dans la surveillance des mouvements jihadistes en ligne, l’EI affirme que ses combattants ont ciblé un « communiste chinois » dans la province de Takhar, une région où le groupe était encore actif en 2022.
Une enquête lancée par les autorités afghanes
Face à ce drame, les forces de l’ordre afghanes ont immédiatement ouvert une enquête pour tenter d’identifier et d’appréhender les responsables. Abdul Mateen Qani, porte-parole du ministère de l’Intérieur, a précisé que la victime dirigeait sa propre entreprise et travaillait dans le secteur minier. Mais ce jour tragique, il s’était déplacé sans ses gardes du corps attitrés, une prise de risque qui lui aura été fatale.
Les relations sino-afghanes sous tension
Cet assassinat risque de peser lourd sur les relations déjà fragiles entre la Chine et l’Afghanistan. Pékin, qui partage 76 km de frontière avec Kaboul, entretient des échanges commerciaux encore modestes avec son voisin, évalués à environ 1,5 milliard de dollars par an. Mais en décembre dernier, l’attaque d’un hôtel de la capitale afghane abritant des ressortissants chinois avait déjà provoqué un électrochoc.
Malgré les efforts des autorités talibanes pour rassurer les investisseurs étrangers, la sécurité en Afghanistan reste plus que précaire. Lundi encore, le vice-ministre des Affaires étrangères Sher Mohammad Abbas Stanekzai assurait pourtant que « la paix et la sécurité règnent » et invitait les hommes d’affaires chinois à venir investir « en toute confiance ». Une confiance sérieusement ébranlée par ce nouvel acte terroriste.
L’avenir incertain des investissements chinois en Afghanistan
La mort tragique de ce travailleur chinois soulève une nouvelle fois la question de la sécurité des entreprises et des investissements étrangers dans le pays. Avec un gouvernement taliban non reconnu par la communauté internationale et une menace terroriste toujours présente, les perspectives de développement économique semblent plus compromises que jamais.
Pour Pékin, qui mise sur les ressources naturelles de l’Afghanistan pour alimenter sa croissance, ce drame est un sérieux avertissement. Sans une stabilisation durable du pays, il paraît difficile d’envisager un renforcement significatif des liens économiques entre les deux voisins. Un nouveau défi pour la diplomatie chinoise, déjà mise à rude épreuve dans la région.
« La paix et la sécurité règnent en Afghanistan. Nous invitons les hommes d’affaires et investisseurs chinois à venir et investir en toute confiance. »
– Sher Mohammad Abbas Stanekzai, vice-ministre afghan des Affaires étrangères
Face à cette situation précaire, la communauté internationale retient son souffle. L’Afghanistan parviendra-t-il à surmonter ses démons pour offrir un environnement propice aux affaires et au développement ? L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : sans sécurité, il n’y a point de prospérité.