Imaginez un instant pouvoir vous rendre au travail en empruntant les flots plutôt que les routes embouteillées. C’est le pari que fait la métropole de Nantes en misant sur le développement accéléré de son transport fluvial. Acquisition d’une flotte de navettes électriques, ouverture de nouvelles liaisons, la collectivité multiplie les initiatives pour faire de ce mode de déplacement une alternative crédible et durable à la voiture.
Des navettes fluviales électriques nouvelle génération
Actuellement, quatre bateaux diesel assurent deux lignes régulières sur la Loire. Mais dès 2026, ils céderont progressivement leur place à cinq navettes fluviales à propulsion électrique de type catamaran, les “e-navibus”. D’une capacité de 150 passagers, elles pourront transporter jusqu’à 55 personnes de plus qu’aujourd’hui.
Plus qu’un simple remplacement de flotte, c’est une véritable montée en gamme que prévoit la métropole. Systèmes de recharge rapide, prolongateurs d’autonomie thermique, les futurs navires seront à la pointe de la technologie pour naviguer le plus souvent possible en mode 100% électrique. Un investissement de 36 millions d’euros que la collectivité assume pleinement.
Faciliter les déplacements domicile-travail
En parallèle de cette acquisition, Nantes Métropole travaille à l’extension du réseau. Dès 2024, une nouvelle liaison sera mise en service entre Trentemoult et Bas-Chantenay sur la Loire. L’objectif : offrir une solution de mobilité supplémentaire, articulée avec les autres modes de transport, pour faciliter la vie des actifs.
Les Nantais nous ont dit “on a envie de renouer avec le fleuve”. On fait le pari que l’appétit vient en mangeant.
Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole
Le retour d’une navette sur l’Erdre
Autre projet phare : la réactivation d’une liaison fluviale sur l’Erdre entre le quartier d’affaires de la Chantrerie, Nantes et La Chapelle-sur-Erdre. Testée jusqu’en juin, elle sera de nouveau en service de septembre 2024 à juin 2025, avec l’ambition d’être pérennisée si la fréquentation est au rendez-vous.
Une expérimentation inespérée pour le collectif Franchir l’Erdre qui milite depuis 2011 pour ce projet. Avant cela, les salariés devaient faire un détour de 13 km pour aller trouver un pont ! Certains se garent désormais à proximité pour monter à bord, quand d’autres conjuguent bateau et tram-train ou vélo.
Renforcer le maillage des transports
Bus, tramway, vélo, voiture, train… et maintenant bateau ! Nantes déploie une politique volontariste pour renforcer le maillage de son réseau de transports et favoriser le report modal. Car si le transport fluvial séduit par son aspect pratique et agréable, il doit aussi et surtout permettre de réduire l’usage de la voiture individuelle.
- 4 lignes fluviales régulières d’ici 2026
- 5 navettes électriques nouvelle génération
- 150 passagers par bateau, contre 95 actuellement
- 36 millions d’euros d’investissement
Le défi est de taille tant la voiture reste ancrée dans les habitudes. Mais Nantes compte bien changer la donne en proposant une offre de mobilité alternative cohérente et qualitative. Tout l’enjeu des prochaines années sera de convaincre les habitants de sauter le pas, ou plutôt de monter à bord !