L’éviction du président syrien Bachar al-Assad par une coalition de rebelles islamistes marque un tournant décisif dans le conflit qui déchire le pays depuis plus d’une décennie. Face à cette situation inédite, le nouveau président du Conseil européen Antonio Costa et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont tenu à réaffirmer leur engagement en faveur d’une transition pacifique vers une stabilité politique durable en Syrie.
Lors de leur première rencontre à Londres ce jeudi, les deux dirigeants ont souligné « l’importance d’assurer une transition pacifique vers une stabilité politique à long terme après la chute du régime brutal d’Assad », selon un communiqué conjoint. Une prise de position forte qui témoigne de la volonté des puissances occidentales d’accompagner la Syrie dans cette phase cruciale de son histoire.
Un nouveau chapitre s’ouvre pour la Syrie
La chute de Bachar al-Assad, chassé du pouvoir dimanche par les rebelles du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, marque la fin d’une ère. Mais elle soulève aussi de nombreuses interrogations quant à l’avenir du pays. Mohammad al-Bachir, le Premier ministre de transition nommé dans la foulée, a promis l’instauration d’un « État de droit ». Reste à savoir comment cette promesse se concrétisera sur le terrain.
Le soutien occidental, un enjeu crucial
Dans ce contexte incertain, l’engagement des dirigeants européen et britannique revêt une importance capitale. En affichant leur soutien à une transition pacifique, Antonio Costa et Keir Starmer envoient un signal fort. Ils rappellent que la communauté internationale sera aux côtés du peuple syrien pour l’aider à tourner la page des violences et à bâtir un avenir meilleur.
« La Syrie peut compter sur notre soutien politique, financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique pour mener à bien cette transition. »
– Antonio Costa et Keir Starmer dans leur communiqué conjoint
Un message d’unité face aux défis à venir
Au-delà du cas syrien, cette rencontre était aussi l’occasion pour les deux dirigeants de réaffirmer la solidité des liens entre l’UE et le Royaume-Uni. Sur le dossier ukrainien, ils ont renouvelé leur « engagement inébranlable » à soutenir Kiev « aussi longtemps que nécessaire ». Un message d’unité important alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième été.
Côté britannique, Keir Starmer a réitéré sa volonté de « réinitialiser » les relations avec l’UE après le Brexit. Tout en excluant une réintégration dans le marché unique ou l’union douanière, il souhaite renouer le dialogue et la coopération, notamment en matière de défense. Sa participation au prochain sommet européen en février 2025 en sera une illustration concrète.
L’avenir de la Syrie en question
Si la convergence de vues affichée par Antonio Costa et Keir Starmer est de bon augure, la situation en Syrie reste éminemment complexe et fragile. Les défis à relever sont immenses, qu’il s’agisse de la reconstruction, de la réconciliation nationale ou de la lutte contre le terrorisme. La communauté internationale aura un rôle essentiel à jouer pour épauler les nouveaux dirigeants syriens dans cette tâche titanesque.
« La transition pacifique en Syrie est un impératif. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter que le pays ne sombre à nouveau dans le chaos. »
– Une source diplomatique occidentale
Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de la Syrie. La communauté internationale, UE et Royaume-Uni en tête, devra rester mobilisée pour accompagner ce processus de transition et éviter tout dérapage. C’est à ce prix que le pays pourra enfin tourner la page d’une décennie de violences et espérer retrouver la paix et la stabilité.
Les Syriens, premiers acteurs de leur destin
Mais au-delà des enjeux géopolitiques, il ne faudra pas oublier que les premiers acteurs de cette transition seront les Syriens eux-mêmes. Après tant d’années de guerre et de souffrances, ils aspirent plus que tout à la paix et à un avenir meilleur pour leurs enfants. Il appartiendra aux nouvelles autorités de répondre à ces attentes et de poser les bases d’une Syrie réconciliée et tournée vers l’avenir.
La route sera longue et semée d’embûches, mais l’espoir renaît aujourd’hui en Syrie. Cet espoir, fragile et précieux, il faudra tout faire pour le préserver et le concrétiser. C’est le défi qui attend désormais la Syrie et tous ceux qui l’accompagneront dans cette nouvelle page de son histoire.