Il y a tout juste un an, lors de la COP28 à Dubaï, un accord historique était trouvé entre tous les pays du monde. Ils s’engageaient alors à amorcer une transition énergétique en abandonnant progressivement les énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique. Mais à l’aube de la COP29 qui se tiendra dans quelques jours en Azerbaïdjan, force est de constater que les avancées concrètes se font attendre.
Des expansions pétrolières et gazières toujours prévues
Malgré les engagements pris, les grandes économies mondiales planifient encore d’augmenter leur production d’hydrocarbures dans les prochaines décennies selon plusieurs experts et ONG. Pendant ce temps, les émissions de gaz à effet de serre ont continué leur inexorable ascension.
Les pays menacés par les conséquences du réchauffement attendent en vain de voir la forte baisse de la production de combustibles fossiles annoncée.
Pa’olelei Luteru, diplomate samoan et président de l’Alliance des petits États insulaires
L’Azerbaïdjan accusée de saboter les négociations
Le pays hôte de la COP29, l’Azerbaïdjan, est pointé du doigt. Il est soupçonné de vouloir sciemment éluder la question des énergies fossiles afin de protéger ses propres intérêts pétroliers et gaziers. Des accusations que le pays réfute catégoriquement.
Mais en coulisses, il semblerait que plusieurs pays producteurs d’hydrocarbures soient très réticents à aller plus loin que l’accord de Dubaï, regrettant même de s’être engagés autant l’an dernier, selon un diplomate occidental souhaitant rester anonyme.
L’aide financière au Sud, sujet central
En parallèle, l’autre grand sujet de la COP29 risque d’éclipser celui de la sortie des énergies fossiles. Il s’agit de l’aide financière des pays du Nord envers ceux du Sud pour les aider à faire face au changement climatique.
Un sujet crucial pour de nombreux pays en développement, qui estiment que les nations industrialisées, historiquement les plus émettrices de CO2, ont une dette climatique envers eux. Mais les pays riches rechignent pour l’instant à mettre la main au portefeuille.
Malgré tout, des signaux encourageants
Si l’enthousiasme de la COP28 semble quelque peu retombé, certains signaux montrent toutefois que la transition énergétique progresse. Selon l’Agence internationale de l’énergie :
- Les investissements dans les énergies propres (solaire, éolien, nucléaire) sont désormais 2 fois supérieurs à ceux dans les énergies fossiles
- La moitié de l’électricité mondiale proviendra de sources bas carbone d’ici 2030
Autre signe positif, les ministres des pays du G20 ont réaffirmé fin octobre leur volonté de s’éloigner des combustibles fossiles. Reste à voir si cet engagement sera repris par les chefs d’État lors de leur prochain sommet à Rio, en plein milieu de la COP29.
Au-delà des déclarations, des actes concrets attendus
Malgré ces avancées, ONG et petits États insulaires attendent des mesures fortes et rapides pour concrétiser l’accord de Dubaï. Car le temps presse face à l’urgence climatique.
Un engagement climatique ne peut se résumer à des phrases creuses.
Andreas Sieber, de l’ONG 350.org
Dans les prochains mois, tous les pays sont censés soumettre à l’ONU des plans climat renforcés. Ce sera l’occasion de voir si la communauté internationale est vraiment prête à tourner la page des énergies fossiles. Un premier test grandeur nature pour mesurer la portée réelle de l’accord historique de Dubaï.