Dans une interview à cœur ouvert, Antoine de Caunes revient sur son parcours atypique de baby-boomer, cette génération née après-guerre qui a grandi durant les fameuses “Trente Glorieuses”. Une période faste de croissance économique et de profonds bouleversements sociaux dont beaucoup de nostalgiques gardent aujourd’hui encore un souvenir ému. Sans tomber dans la facilité du “c’était mieux avant”, l’animateur porte un regard lucide et teinté d’autodérision sur ces années charnières.
Les baby-boomers, une génération privilégiée
Nés entre 1945 et 1965, les baby-boomers ont grandi dans un contexte de reprise économique et d’euphorie collective. Antoine de Caunes le reconnaît sans détour : “Je fais partie de ces boomers qui ont profité des Trente Glorieuses, je ne vais pas me flageller pour ça”. Accès facilité à l’éducation et à l’emploi, émancipation des mœurs, avancées sociales majeures… Cette génération a bénéficié de nombreux progrès pour construire sa vie d’adulte.
On était portés par un formidable élan, tout semblait possible. On avait l’insouciance de la jeunesse mais aussi la sensation grisante que la société évoluait dans le bon sens.
Antoine de Caunes
Un parcours dans l’audiovisuel en plein boom
Passionné par le dessin et la musique, le jeune Antoine de Caunes fait ses premiers pas à la télévision au début des années 80, une époque où le PAF est en pleine expansion. De fil en aiguille, il s’impose comme l’un des animateurs emblématiques de Canal+, jouant les trublions décalés aux côtés de Philippe Gildas dans l’émission culte Nulle Part Ailleurs. Un ton nouveau pour l’époque, un brin provocateur et toujours teinté d’humour.
Avec le recul, Antoine de Caunes mesure la chance qu’il a eu de pouvoir exprimer sa créativité et de rencontrer le succès à une époque où tout était à construire dans les médias : “La télévision reflétait les mutations de la société. Il y avait un public pour des émissions plus osées, plus libres. On testait des concepts en direct, on pouvait se permettre des choses impossibles aujourd’hui avec la course à l’audience et la pression des annonceurs”.
Transmettre un autre regard sur l’âge et la société
Aujourd’hui âgé de 70 ans, Antoine de Caunes n’a rien perdu de sa malice et de son goût pour l’irrévérence. En devenant conseiller éditorial du magazine Vieux, il souhaite porter un autre regard sur sa génération et plus largement sur la place des seniors dans notre société : “L’idée c’est de parler de l’âge, du vieillissement sans tabou mais surtout sans s’enfermer dans les clichés. Les boomers ont encore des choses à transmettre aux jeunes générations, un certain esprit de liberté et de curiosité”.
Une philosophie qui résume bien le parcours et la personnalité attachante d’Antoine de Caunes : lucidité, humour et une indéfectible envie d’aller de l’avant. Un bel exemple à suivre, quel que soit son âge !