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Trail en Montagne : Le Défi Visuel d’un Coureur Atypique

Un coureur malvoyant défie les sentiers escarpés de montagne avec un guide. Une histoire de courage et de confiance qui repousse les limites. Que se passe-t-il quand il tombe ?

Imaginez-vous sur un sentier escarpé, le souffle court, les muscles tendus, avec pour seule certitude le bruit de vos pas sur la terre battue. Maintenant, ajoutez à cela une vision floue, où les contours se perdent et les obstacles surgissent sans prévenir. C’est le quotidien d’un coureur pas comme les autres, un passionné de trail qui, malgré une vue défaillante, s’attaque aux pentes les plus rudes avec une détermination qui force l’admiration. Son histoire, relayée récemment par une source proche, nous plonge dans un univers où le courage flirte avec l’impossible.

Un Parcours Hors du Commun

À 30 ans, ce traileur n’a pas choisi la facilité. Avec une acuité visuelle réduite à 2/10 à droite et 1/10 à gauche, il perçoit le monde comme une succession d’ombres et de formes vagues. Pourtant, ce qui pourrait décourager beaucoup devient pour lui une source de motivation. De la boxe au football dans sa jeunesse, il a toujours cherché à repousser ses limites, jusqu’à découvrir le trail il y a trois ans. Une discipline exigeante, où chaque pas peut être un défi, surtout quand la montagne dicte ses règles.

Des Sentiers à l’Instinct

Sur un sentier forestier, entre le vent qui brouille les repères et la lumière filtrée par les branches, il avoue ne distinguer qu’une vague idée de ce qui l’entoure. Un chemin large ou étroit ? Il le devine à peine. Une pente raide ? Il ne la sent que sous ses pieds, souvent trop tard. “Le pire, c’est quand tout semble plat alors que ça grimpe ou descend à 20 %”, confie-t-il avec un sourire teinté d’autodérision. Pourtant, loin de se laisser intimider, il transforme cette incertitude en une force.

“Mes potes me disaient : ‘Tu vas te tuer.’ Mais il suffit de faire les choses intelligemment.”

– D’après une source proche

Seul en ville, il s’entraîne sur des parcours qu’il connaît par cœur, mémorisant chaque trottoir, chaque virage. Mais en montagne, c’est une autre histoire. Sans un guide pour l’épauler, il le reconnaît sans détour : ce serait du suicide. Cette lucidité, mêlée d’une envie brûlante de se dépasser, dessine un portrait captivant.

Le Guide : Une Extension de Ses Yeux

Pour affronter les crêtes et les descentes abruptes, il s’appuie sur un partenaire de course, un ultra-traileur expérimenté qui devient bien plus qu’un simple accompagnateur. Positionné quelques mètres devant, ce guide lui livre des indications précises et concises : “Baisse la tête dans deux mètres” pour éviter une branche, ou “racine à droite” pour contourner un piège naturel. Une chorégraphie verbale qui demande une confiance absolue et des mois de rodage.

Quand tout fonctionne, leur duo atteint des vitesses impressionnantes, frôlant les 12 km/h dans des passages techniques où, seul, il plafonnerait à 7. Mais si une consigne manque, la chute guette. “Je tombe, oui, mais pas plus que les autres”, assure-t-il. Et parfois, il double même ses concurrents, un exploit qui en dit long sur sa ténacité.

Une Concentration à Toute Épreuve

Ce qui frappe dans son approche, c’est l’attention extrême qu’il porte à ses sensations. Privé d’une vision nette, il compense par une écoute fine de son corps. Chaque appui, chaque torsion de cheville devient un signal à décrypter. “Je ne peux pas me permettre de poser le pied n’importe où sans y penser”, explique-t-il. Une vigilance qui lui a permis, en trois ans de trail, d’éviter les blessures graves – un miracle quand on sait les risques qu’il prend.

  • 4 à 5 sorties hebdomadaires dans les rues familières de sa ville.
  • 15 trails bouclés en quatre ans, dont une course nocturne mémorable.
  • 78 km et 2 201 m de dénivelé avalés en 14 heures et 23 minutes lors d’un défi hivernal.

La nuit, tout se complique. Son champ visuel se réduit à presque rien, et même ses pieds disparaissent dans l’obscurité. Lors d’une course de 28 km sous les étoiles, il a couru à l’aveugle, porté par la voix de son guide et la sensation du terrain sous ses semelles. Revenu de jour sur ce même parcours, il a découvert avec stupéfaction qu’il longeait des précipices. “Wow”, a-t-il lâché, mi-amusé, mi-ébranlé.

Les Défis de l’Ultra-Trail

Son ambition ne s’arrête pas aux sentiers classiques. Il rêve d’ultra-trails, ces courses dépassant les 100 km, où l’endurance physique et mentale est poussée à l’extrême. Lors de sa première tentative sur une épreuve de 57 km avec 3 500 m de dénivelé, un malaise l’a forcé à abandonner à 45 km. Une décision médicale, pas la sienne. “À terme, je veux aller plus loin”, affirme-t-il, les yeux rivés sur des mythes comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous, qu’il aimerait être le premier malvoyant à terminer.

Course Distance Dénivelé Temps
Défi Hivernal 78 km 2 201 m 14h23
Trail Nocturne 28 km 1 200 m Non précisé
Première UTMB 57 km 3 500 m Abandon à 45 km

Ces objectifs, qualifiés d’“inaccessibles” par certains, sont pour lui des étoiles à atteindre. Chaque échec, chaque chute devient une leçon, un pas de plus vers ces sommets qu’il refuse de laisser hors de portée.

Un Corps Qui Parle

Sans une vision fiable, il a appris à faire confiance à ses autres sens. Le craquement d’une branche, le changement de texture sous ses chaussures, la tension dans ses muscles : tout lui sert de boussole. “Mes appuis, je les sens dans mon corps”, dit-il. Cette connexion presque instinctive avec le terrain lui donne un avantage paradoxal : là où d’autres se fient à leurs yeux, lui écoute ses pieds.

Astuce du coureur : “En descente, je me concentre sur le bruit du vent et la pression dans mes chevilles. Ça m’aide à anticiper.”

Cette sensibilité accrue ne vient pas sans effort. Elle demande une discipline mentale hors norme, une capacité à rester focalisé même quand la fatigue brouille tout. Une seconde d’inattention, et c’est la chute assurée.

Au-Delà du Sport : Une Leçon de Vie

Ce qui rend son parcours si inspirant, ce n’est pas seulement ses performances, mais ce qu’elles révèlent de l’humain. Face à un handicap qui pourrait cloîtrer, il choisit l’action, la sueur, le risque calculé. “C’est bien d’être courageux, mais il faut savoir où s’arrêter”, reconnaît-il. Une philosophie qui résonne bien au-delà des sentiers, dans nos propres défis quotidiens.

“Quand je suis avec mon guide, je ne réfléchis pas. Je cours, c’est tout.”

– D’après une source proche

Cette confiance aveugle – au sens propre comme figuré – illustre une vérité universelle : parfois, avancer, c’est accepter de s’appuyer sur les autres. Une leçon humble, mais puissante.

Et Après ?

Pour l’avenir, il ne manque pas de projets. S’il a déjà conquis des trails exigeants, son regard – ou plutôt son instinct – se tourne vers des défis encore plus grands. L’idée de marquer l’histoire en terminant une course légendaire comme la Diagonale des Fous le fait vibrer. Mais il sait que chaque pas compte, que chaque entraînement, chaque collaboration avec son guide est une brique dans cet édifice ambitieux.

Son histoire n’est pas finie. Elle se construit à chaque foulée, entre chutes et victoires, dans cet équilibre fragile entre audace et prudence. Et nous, lecteurs, ne pouvons qu’attendre la suite, captivés par ce coureur qui voit le monde autrement.

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