Imaginez-vous réveillé en pleine nuit par des craquements sinistres et une odeur âcre de fumée. Vous ouvrez les yeux et, par la fenêtre, vous voyez des flammes immenses dévorer les immeubles voisins. C’est exactement ce cauchemar qui est devenu réalité mercredi soir pour des milliers d’habitants de Tai Po, dans le nord de Hong Kong.
Un incendie d’une rare violence frappe un quartier résidentiel
Le complexe Wang Fuk Court, composé de huit tours d’habitation, a été la proie d’un feu d’une intensité exceptionnelle. Dès les premières minutes, d’épais nuages de fumée noire ont enveloppé au moins cinq bâtiments, transformant le ciel nocturne en un tableau apocalyptique.
Les témoins sur place décrivent des scènes terrifiantes : des bruits assourdissants de craquements, probablement ceux des échafaudages en bambou qui prenaient feu, et des flammes qui s’élevaient à des dizaines de mètres de hauteur.
Un bilan humain déjà très lourd
À 20 h 15 locales, les autorités ont dressé un premier bilan glaçant. Les pompiers ont pris en charge 28 victimes. Neuf personnes étaient déjà décédées sur les lieux. Quatre autres ont succombé à leurs blessures après leur transfert à l’hôpital.
Au total, ce sont donc au moins treize morts qui ont été confirmés dans la soirée, un chiffre qui pourrait encore grimper dans les prochaines heures.
Parmi les victimes figure un pompier de 37 ans. Perdu de vue pendant une trentaine de minutes à l’intérieur du brasier, il a été retrouvé avec de graves brûlures au visage. Malgré les efforts des secours, il a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital.
« C’est déchirant. On se demande avec inquiétude s’il y a des gens bloqués à l’intérieur »
Un habitant de 57 ans, témoin du drame
Des blessés graves et des personnes potentiellement piégées
En plus des décès, vingt-trois personnes ont été hospitalisées. Six se trouvaient dans un état critique et onze dans un état grave. Les services hospitaliers restent en alerte maximale.
La grande inconnue reste le nombre de résidents encore coincés dans les immeubles. Les policiers sur place ont indiqué que les pompiers ne pouvaient pas pénétrer dans certains bâtiments en raison de l’intensité du feu. Des lueurs oranges continuaient d’illuminer les étages supérieurs bien après la tombée de la nuit.
Une mobilisation exceptionnelle des secours
L’incendie a immédiatement été classé en catégorie cinq, le niveau le plus élevé de l’échelle d’alerte hongkongaise. Cela a déclenché le déploiement massif de moyens humains et matériels.
Des sections entières d’une autoroute proche ont été fermées pour faciliter l’accès des véhicules de secours. La police a également commencé à évacuer préventivement deux immeubles voisins par crainte de propagation.
Les autorités ont diffusé des consignes claires à la population : rester chez soi, fermer portes et fenêtres, éviter absolument la zone sinistrée.
Les réactions au plus haut niveau de l’État
Le président chinois Xi Jinping a rapidement réagi. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes, y compris au pompier mort en service, et a ordonné que tout soit mis en œuvre pour sauver le maximum de vies et limiter les pertes humaines.
De son côté, le chef de l’exécutif de Hong Kong, John Lee, s’est dit « profondément attristé ». Il a assuré que l’ensemble des services gouvernementaux était mobilisé pour venir en aide aux résidents touchés.
Pourquoi un tel drame reste-t-il possible à Hong Kong ?
Hong Kong abrite certains des immeubles résidentiels les plus hauts et les plus densément peuplés du monde. Des milliers de personnes vivent parfois dans des conditions de promiscuité extrême.
Les échafaudages en bambou, encore très utilisés pour les travaux de rénovation, représentent un danger supplémentaire. Une fois enflammés, ils agissent comme des mèches géantes et accélèrent la propagation du feu.
Si les incendies mortels étaient autrefois fréquents, surtout dans les quartiers pauvres, les normes de sécurité se sont considérablement renforcées ces dernières décennies. Un drame de cette ampleur reste cependant un choc pour la population.
Ce que l’on sait pour l’instant des circonstances
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les causes exactes de l’incendie n’ont pas encore été déterminées. Les enquêteurs attendent de pouvoir accéder aux lieux pour commencer leur travail.
Seule certitude : le feu a démarré dans la soirée de mercredi et s’est propagé à une vitesse fulgurante, profitant probablement de la structure des échafaudages et de la densité des bâtiments.
Un précédent récent qui inquiétait déjà
Il y a à peine un mois, un incendie d’échafaudage dans le quartier des affaires avait déjà fait quatre blessés. Cet événement avait relancé le débat sur la sécurité des structures en bambou dans une ville aussi verticale.
Le drame de Tai Po risque de donner une nouvelle impulsion à ces discussions et pourrait déboucher sur des mesures plus strictes dans les mois à venir.
En attendant, la priorité absolue reste le sauvetage des éventuels survivants et l’extinction totale du sinistre. Les pompiers continuaient leur combat acharné tard dans la nuit, sous les yeux impuissants de centaines d’habitants évacués ou confinés chez eux.
Ce terrible incendie nous rappelle brutalement à quel point la vie peut basculer en quelques minutes, même dans l’une des métropoles les plus modernes du monde. Nos pensées vont aux victimes, à leurs familles et à tous ceux qui luttent encore contre les flammes.
Mise à jour en continu – Nous continuerons à suivre l’évolution de la situation à Tai Po et mettrons à jour cet article dès que de nouvelles informations officielles seront disponibles.









