Ce lundi matin, aux alentours de 10 h 30, le ciel de Dnipro s’est à nouveau assombri. Un missile russe a frappé le centre de cette grande ville du centre-est de l’Ukraine, faisant quatre morts et vingt-deux blessés selon le dernier bilan officiel. Un drame de plus dans une guerre qui, près de quatre ans après le début de l’invasion à grande échelle, continue de semer la mort parmi les civils.
Une attaque qui frappe une ville déjà marquée par le conflit
Dnipro n’est pas une cible comme les autres. Avant février 2022, elle comptait près d’un million d’habitants et incarnait le dynamisme industriel et universitaire du pays. Située à une centaine de kilomètres seulement de la ligne de front, elle est devenue, malgré elle, un objectif stratégique récurrent.
Ce n’est pas la première fois que la population paie un tribut aussi lourd. En janvier 2023, un immeuble résidentiel avait été pulvérisé par un missile, tuant quarante-six personnes dont six enfants. Cette attaque reste l’une des plus meurtrières contre des civils depuis le début du conflit.
Que s’est-il passé exactement ce lundi ?
L’explosion a retenti en pleine matinée. Une station-service et plusieurs entreprises ont été touchées de plein fouet. Les images diffusées par les services de secours sont glaçantes : un corps dans un sac mortuaire noir posé à même le bitume, des secouristes évacuant des blessés sur des brancards, un bus scolaire aux vitres explosées, des voitures calcinées.
Le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Vladyslav Gaïvanenko, a rapidement communiqué le bilan actualisé sur Telegram : « Il y a déjà quatre morts à Dnipro » et vingt-deux blessés. Quelques heures plus tôt, on parlait encore de trois morts et quinze blessés. La violence de l’impact a visiblement aggravé les conséquences.
« Il y a déjà quatre morts à Dnipro » et 22 blessés.
Vladyslav Gaïvanenko, gouverneur de la région
Dnipro, une ville à portée de tir
Si Dnipro paraissait relativement épargnée au début de l’invasion massive, la situation a changé cet été. Pour la première fois, les forces russes ont pénétré dans la région de Dnipropetrovsk. Leur progression, bien que lente, rapproche dangereusement le front de la capitale régionale.
À vol d’oiseau, il n’y a qu’une centaine de kilomètres entre la ville et les positions tenues par Moscou dans le Donbass et le sud du pays. Cette proximité fait de Dnipro une cible privilégiée pour les missiles de longue portée et les drones.
Centre industriel majeur, la ville abrite également des infrastructures critiques. Chaque frappe vise à la fois à terroriser la population et à perturber l’économie ukrainienne encore debout.
Des frappes qui s’intensifient malgré les efforts diplomatiques
Ce qui frappe dans cette nouvelle attaque, c’est son timing. Elle survient alors que les États-Unis multiplient les initiatives pour tenter de mettre fin au conflit. Des discussions indirectes, des propositions de cessez-le-feu, des rencontres en coulisses : Washington s’active.
Mais sur le terrain, la réalité est tout autre. La Russie continue d’intensifier ses frappes aériennes sur les villes ukrainiennes, comme pour rappeler qu’elle dicte encore le tempo militaire. Dnipro, comme Kharkiv, Odessa ou Zaporijjia avant elle, en paie le prix.
Cette stratégie de terreur n’est pas nouvelle. Depuis l’automne 2022, Moscou cible régulièrement les infrastructures énergétiques et les zones densément peuplées en hiver, plongeant des millions de personnes dans le froid et l’obscurité.
Le bilan humain d’une guerre sans fin
Quatre morts à Dnipro ce lundi. Quarante-six en janvier 2023. Des centaines de milliers au total, soldats et civils confondus, depuis février 2022. Les chiffres officiels restent partiels, mais les estimations indépendantes parlent d’un conflit devenu le plus meurtrier en Europe depuis 1945.
Derrière chaque bilan, il y a des familles brisées, des enfants qui ne rentreront pas de l’école, des parents qui ne reverront jamais leurs proches. Les images du bus scolaire aux vitres soufflées ce matin rappellent cruellement que personne n’est épargné.
Et pendant ce temps, près de vingt pour cent du territoire ukrainien reste occupé. Des millions de réfugiés errent en Europe ou tentent de survivre dans un pays en guerre. La normalisation de l’horreur est peut-être le plus grand danger.
Et maintenant ?
La question revient sans cesse : jusqu’où cette guerre peut-elle encore aller ? Les négociations patinent, les armes continuent de parler, et les civils paient le prix fort. Dnipro, ce lundi, n’est qu’un épisode de plus dans une litanie de souffrance.
Chaque frappe rappelle l’urgence d’un règlement politique. Mais tant que les missiles pleuvent, la paix reste un horizon lointain. Et les habitants de Dnipro, comme ceux de tant d’autres villes ukrainiennes, continuent de vivre sous la menace permanente du prochain impact.
Ce matin, quatre familles pleurent un être cher. Vingt-deux personnes luttent pour leur vie à l’hôpital. Et le monde regarde, encore une fois, impuissant face à l’inacceptable.
En quelques mots : Une frappe russe a tué quatre personnes et en a blessé vingt-deux à Dnipro ce lundi. Une nouvelle démonstration de force au moment où la diplomatie tente, sans succès pour l’instant, de ramener la paix en Ukraine.
La guerre ne prend pas de pause. Elle ne connaît ni trêve ni pitié. Et tant que les sirènes retentiront à Dnipro, Kharkiv ou Kiev, l’espoir d’un retour à la normale restera suspendu au fil fragile des négociations internationales.









