C’est un signalement de la société HLM H2P en novembre 2017 qui a invité les policiers de Manosque à enquêter sur un important trafic de stupéfiants sévissant dans le quartier des Serrets. Les fonctionnaires ont constaté des allées et venues suspectes dans les communs d’un bâtiment et ont rapidement identifié trois hommes comme étant les principaux acteurs de ce trafic qui fonctionnait quotidiennement de 11h à 23h avec une soixantaine de clients réguliers dépensant entre 10 et 50 euros à chaque transaction.
Un réseau bien organisé démantelé
L’enquête minutieuse menée par les forces de l’ordre a permis de mettre au jour un véritable réseau de trafic de drogue parfaitement rodé au cœur de ce quartier sensible de Manosque. Trois individus âgés de 27 à 48 ans, identifiés comme étant Ismaël El Fellah, Abdelaziz Hadad et Selim Manai, tiraient les ficelles de ce commerce illicite lucratif.
Selon une source proche du dossier, le réseau s’était approprié les parties communes d’un immeuble pour y installer son QG et gérait une soixantaine de clients réguliers. Les enquêteurs ont pu établir que le trafic rapportait quotidiennement entre 600 et 3000 euros à ces trafiquants présumés.
Le rôle clé du signalement de la société HLM
C’est un signalement transmis en novembre 2017 par la société HLM H2P qui a déclenché l’enquête de police. Les responsables des HLM avaient en effet remarqué des allées et venues suspectes et inhabituelles dans les communs d’un de leurs immeubles du quartier des Serrets. Ce signalement a permis aux policiers de concentrer leur vigilance sur ce point de deal jusque là inconnu des services.
Sans ce signalement décisif de la société HLM, ce trafic aurait pu perdurer encore longtemps. La mobilisation des bailleurs et des habitants est essentielle pour endiguer ces trafics qui gangrènent certains quartiers.
Une source policière
Une enquête minutieuse pour confondre les trafiquants
Suite à ce signalement, les policiers manosquins ont réalisé de nombreuses surveillances et ont patiemment accumulé les preuves pour confondre les trois principaux acteurs de ce trafic. Grâce à des observations, des filatures et l’exploitation de la téléphonie, les enquêteurs ont pu reconstituer le mode opératoire et le rôle de chacun :
- Selim Manai, 48 ans, était considéré comme le chef du réseau. Il supervisait les activités et gérait l’approvisionnement.
- Abdelaziz Hadad, 37 ans, était chargé du conditionnement et de la vente au détail aux consommateurs.
- Ismaël El Fellah, 27 ans, était le guetteur et empochait une partie des recettes.
L’exploitation de la téléphonie a révélé que les trois hommes échangeaient de nombreux appels et SMS, confirmant leur entente et leur implication commune dans ce trafic. Lors des perquisitions, les policiers ont saisi plusieurs milliers d’euros en liquide et quelques centaines de grammes de résine de cannabis au domicile des suspects.
Des peines de prison ferme pour les trafiquants
Les trois hommes comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains pour répondre de trafic de stupéfiants en bande organisée. Au terme de leur procès, ils ont été reconnus coupables et lourdement condamnés :
- Selim Manai, considéré comme le cerveau, écope de 30 mois de prison dont 24 avec sursis ainsi que 5000 euros d’amende.
- Abdelaziz Hadad est condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis et 500 euros d’amende.
- Ismaël El Fellah, le guetteur, prend 6 mois de prison ferme.
Ces peines sévères visent à sanctionner ces trafiquants qui pensaient pouvoir agir en toute impunité dans ce quartier sensible. Elles constituent aussi un signal fort envoyé à ceux qui seraient tentés de prendre la relève.
La mobilisation de tous indispensable pour endiguer les trafics
Pour les autorités et les acteurs sociaux, ce dossier illustre l’importance d’une mobilisation générale pour lutter contre ces trafics qui pourrissent la vie des quartiers. Le signalement décisif de la société HLM montre que chacun, à son niveau, peut contribuer à cette lutte.
Si on veut éviter que ces réseaux ne se reconstituent aussitôt démantelés, il faut que tout le monde s’implique : police, justice, bailleurs sociaux mais aussi éducation nationale, médiateurs, associations et surtout les habitants. C’est un travail de longue haleine qui nécessite la mobilisation de tous à chaque instant.
Un responsable associatif local
Ce démantèlement réussi doit servir d’exemple et inciter chacun à la plus grande vigilance pour repérer et signaler ces trafics. C’est en unissant les forces de tous qu’on parviendra à assainir durablement ces quartiers gangrenés par les trafiquants. La lutte s’annonce encore longue mais la détermination des autorités et des acteurs de terrain reste intacte pour ramener la tranquillité aux habitants excédés par ces activités illicites sous leurs fenêtres.