C’est un coup de théâtre qui vient secouer le Tour de France 2023 : les équipes Visma-Lease a bike de Jonas Vingegaard et Ineos de Carlos Rodriguez ont décidé de ne plus partager leurs communications radio avec les chaînes de télévision. Une pratique pourtant innovante introduite cette année pour permettre aux téléspectateurs de s’immerger dans la course comme jamais auparavant.
Des diffusions radio qui en disent trop sur les stratégies ?
Si cette décision peut surprendre, elle s’explique par les inquiétudes des équipes quant à la confidentialité de leurs échanges. En effet, les directeurs sportifs de Visma et Ineos estiment que ces diffusions trahissent trop les stratégies mises en place pour leurs coureurs. Une transparence qui, bien que passionnante pour le public, pourrait desservir leurs intérêts sportifs.
Vers une remise en question du dispositif
Au-delà de Visma et Ineos, plusieurs équipes se plaignent également de la rémunération perçue en échange de ces diffusions radio, jugée insuffisante avec seulement 5 000 euros par formation. Un montant qui ne compenserait pas le risque pris en dévoilant ainsi une partie de leur stratégie.
Face à ce mouvement de protestation, l’avenir du dispositif semble déjà compromis alors qu’il n’en est qu’à sa première année d’existence. Des discussions doivent avoir lieu avec ASO, l’organisateur du Tour, pour envisager des évolutions pour les prochaines éditions. Sans accord satisfaisant, il n’est pas certain que les diffusions radio surviennent à l’intégralité des équipes en 2024.
Une innovation inspirée de la Formule 1
L’idée de partager les communications radio des équipes cyclistes s’inspire directement de ce qui se fait en Formule 1 depuis plusieurs années. Une manière de renforcer l’immersion des téléspectateurs au cœur de la compétition, en leur faisant vivre de l’intérieur les échanges stratégiques et les moments de tension.
Reste à savoir si le cyclisme parviendra à trouver le bon équilibre entre spectacle et confidentialité, pour que cette innovation profite à tous sans léser les intérêts des équipes. Un défi de taille qui promet déjà d’animer les discussions sur l’avenir médiatique du Tour de France.