En cette année d’élections européennes, les listes se préparent dans l’effervescence. Parmi les novices en politique qui tenteront leur chance, un nom intrigue sur la liste Les Républicains : celui du Professeur Laurent Castillo. Ce chirurgien niçois de renom, spécialisé dans les pathologies de la face et du cou, sera en position éligible, à la 5ème place. Portrait de cet expert de la santé qui espère porter la voix de son territoire à Bruxelles.
Un médecin dans l’arène politique
Âgé de 52 ans, Laurent Castillo est un pur produit de la Côte d’Azur. Né à Nice, il y a fait toutes ses études de médecine avant de se spécialiser en ORL et chirurgie cervico-faciale. Depuis plus de 20 ans, il soigne les pathologies complexes au sein du CHU de Nice, dont il dirige l’institut universitaire de la face et du cou.
Mais pourquoi troquer le calme du bloc opératoire pour le tumulte de l’hémicycle européen ? « La santé est un enjeu crucial pour nos concitoyens, qui mérite d’être défendue au plus haut niveau », martèle celui qui veut mettre son expertise au service du débat public. Avec la crise du Covid et le défi du vieillissement, l’Europe de la santé est plus que jamais à construire selon lui.
Un profil technique et local
Sur une liste LR qui mise sur le renouvellement, Laurent Castillo incarne à la fois la compétence technique et l’ancrage local. « Je suis un enfant de Nice, je connais les attentes et les préoccupations de ce territoire », insiste ce fils de commerçants, qui a gardé des attaches solides dans sa ville natale malgré une carrière internationale.
Sa présence est aussi un clin d’œil appuyé à Éric Ciotti. Les deux hommes, qui se connaissent depuis l’adolescence, partagent des origines italiennes et un attachement viscéral à Nice. « C’est un ami fidèle, en qui j’ai toute confiance », confie le patron de LR, qui voit en lui un relais efficace de ses idées à Bruxelles.
Le défi de l’apprentissage
Mais gare aux procès en amateurisme. Conscient de son inexpérience en politique, Laurent Castillo promet de faire ses classes avec humilité : « Je sais que j’ai beaucoup à apprendre, sur le fonctionnement des institutions, la négociation des amendements… Mais je suis un bosseur, déterminé à vite monter en compétence ». Entouré d’eurodéputés expérimentés, il devra faire ses preuves.
Son credo : valoriser le système de santé français, dont il loue la qualité et l’universalité, tout en l’adaptant aux nouveaux défis (déserts médicaux, e-santé, médecine personnalisée…). Un programme consensuel, qu’il aura à cœur de porter avec pédagogie et pugnacité.
L’ombre des soupçons
Sa nomination a suscité quelques remous en interne, certains y voyant du favoritisme envers la ligne Ciotti. Des attaques dont il s’amuse, lui qu’on confond souvent physiquement avec le député : « J’ai l’habitude qu’on me dise que je suis son sosie ! Mais nos parcours sont différents. Je ne suis pas son clone, j’ai mes propres idées ». Le novice en politique saura-t-il s’émanciper de son mentor ?
Début juin, l’heure de vérité sonnera dans les urnes. Laurent Castillo, le médecin devenu eurodéputé, réussira-t-il son pari ? Lui assure être prêt à relever le défi, avec la même ténacité qu’il met à soigner ses patients. La santé des Français mérite bien ça.
