Le monde des affaires indien est secoué par un nouveau scandale de corruption qui implique cette fois le puissant groupe Adani et son fondateur, Gautam Adani. Face à ces révélations, le géant français de l’énergie TotalEnergies a décidé de geler tout nouvel investissement dans ses participations liées à ce conglomérat indien, le temps que la lumière soit faite sur ces accusations.
L’inculpation du magnat indien Gautam Adani
Mercredi dernier, la justice fédérale américaine a inculpé à New York le milliardaire Gautam Adani, fondateur et dirigeant du groupe éponyme, pour des faits présumés de corruption. Il est accusé d’avoir versé des pots-de-vin se chiffrant en centaines de millions de dollars afin de remporter des marchés dans le secteur de l’énergie solaire en Inde, au détriment d’investisseurs américains.
Cette annonce a immédiatement fait chuter les titres boursiers des nombreuses sociétés de l’empire Adani à la Bourse de Bombay jeudi, avant un rebond vendredi. Les activités du groupe s’étendent des mines de charbon aux énergies renouvelables, en passant par les ports, aéroports et même les médias.
Les participations de TotalEnergies dans Adani
TotalEnergies, qui a acquis en janvier dernier une participation minoritaire de 19,75% dans Adani Green Energy Limited (AGEL), société cotée du groupe Adani, ainsi que 50% dans trois co-entreprises avec AGEL exploitant des actifs renouvelables, a tenu à clarifier sa position suite à ces révélations.
L’inculpation ne vise pas la société AGEL elle-même, ni aucune entreprise liée à AGEL.
Communiqué de TotalEnergies
Le groupe français souligne qu’il n’est « ni visé ni impliqué dans les faits décrits par cet acte d’accusation » et qu’il prendra « toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts en tant qu’actionnaire minoritaire d’AGEL et partenaire dans les co-entreprises. »
Un gel des nouveaux investissements
Tant que les accusations à l’encontre des dirigeants du groupe Adani et leurs conséquences n’auront pas été clarifiées, TotalEnergies a annoncé qu’il « n’apportera pas de nouvelle contribution financière dans le cadre de ses investissements dans le groupe de sociétés Adani ». Une décision prudente face à ce scandale qui ébranle le monde des affaires indien.
Le géant français de l’énergie tient cependant à rappeler que ses investissements dans les entités d’Adani ont été réalisés « en conformité avec les lois applicables et avec ses propres processus de gouvernance interne » et qu’il n’avait pas été informé de l’existence d’une enquête sur ces faits de corruption présumés avant d’engager ces participations.
Un scandale qui soulève des questions
Ce nouveau scandale de corruption qui touche un des plus puissants conglomérats indiens soulève de nombreuses questions sur les pratiques dans l’attribution des marchés publics en Inde, en particulier dans le secteur stratégique des énergies renouvelables où le gouvernement a affiché de grandes ambitions.
De telles affaires nuisent gravement à l’image de l’Inde, auprès des investisseurs internationaux.
Analyse un expert économique proche du dossier
Reste à voir quelles seront les suites judiciaires données à cette inculpation aux États-Unis et si l’enquête permettra de faire toute la lumière sur ce vaste système présumé de corruption. En attendant, la prudence est de mise pour les entreprises étrangères engagées auprès du groupe Adani, à l’image de la position adoptée par TotalEnergies.