Avez-vous déjà imaginé qu’un projet censé propulser une région vers l’avenir puisse cacher des zones d’ombre aussi troublantes ? Au Mozambique, un gigantesque chantier gazier, porté par un leader mondial de l’énergie, est aujourd’hui sous le feu des projecteurs. Une enquête pénale, ouverte début 2025, promet de lever le voile sur des accusations graves : enlèvements, viols, meurtres… Des actes qui auraient été commis sous le nez d’une multinationale. Plongeons dans cette affaire qui mêle intérêts économiques, sécurité et droits humains.
Un Projet Gazier au Cœur de la Tourmente
Au nord-est du Mozambique, dans la province de Cabo Delgado, un projet d’exploitation gazière titanesque a vu le jour il y a quelques années. Avec un investissement estimé à 20 milliards de dollars, il devait transformer la région en un hub énergétique majeur, principalement destiné à l’Asie. Mais ce rêve ambitieux s’est brutalement arrêté en avril 2021, lorsqu’une attaque jihadiste d’une rare violence a frappé à quelques kilomètres du site, forçant l’entreprise à suspendre ses opérations.
Depuis, le calme n’est jamais vraiment revenu. Si les infrastructures sont à l’arrêt, les tensions, elles, n’ont fait que croître. Et aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les groupes armés qui inquiètent, mais aussi ceux censés protéger le projet. Des allégations explosives ont émergé dans la presse internationale en septembre 2024, pointant du doigt des soldats mozambicains chargés de la sécurité du site.
Des Accusations Qui Font Trembler
D’après une source proche du dossier, des actes d’une gravité extrême auraient été perpétrés par des membres des forces de défense et de sécurité du pays. On parle d’enlèvements, de viols et même de meurtres contre des civils vivant près des installations. Ces révélations, relayées par des médias étrangers, ont secoué l’opinion publique et mis la pression sur le géant pétro-gazier impliqué dans le projet.
Nous avons pris connaissance d’actes relatifs à des violations des droits humains qui auraient été commis par des forces chargées de protéger la zone.
– Déclaration du procureur général mozambicain
Ces accusations ne datent pas d’hier. Dès 2021, des rapports internes auraient signalé des comportements violents aux équipes sur place. Pourtant, à l’époque, la filiale locale du groupe affirmait ne pas disposer de preuves solides pour étayer ces allégations. Un silence qui interroge aujourd’hui.
Une Enquête Saluée… et Demandée
Face à la montée du scandale, l’entreprise a réagi. En novembre 2024, elle a officiellement sollicité les autorités mozambicaines pour qu’une enquête soit ouverte. Une démarche qui a porté ses fruits : le 4 mars 2025, le procureur général du pays a annoncé le lancement d’une procédure pénale. Une nouvelle accueillie avec satisfaction par le groupe, qui promet une collaboration totale via sa filiale sur place.
Mais pourquoi cette insistance ? Pour certains observateurs, il s’agit de reprendre la main sur une situation qui échappait au contrôle de l’entreprise. En soutenant l’enquête, elle montre sa volonté de transparence… tout en espérant peut-être limiter les dégâts sur son image.
- Novembre 2024 : Demande officielle d’enquête par l’entreprise.
- Mars 2025 : Confirmation de l’ouverture de la procédure pénale.
- Objectif : Clarifier les faits et répondre aux accusations.
Cabo Delgado : Une Région Sous Tension
Pour comprendre cette affaire, il faut plonger dans le contexte de Cabo Delgado. Cette province, riche en ressources naturelles, est aussi l’une des plus instables du Mozambique. Depuis 2017, elle est le théâtre d’une insurrection jihadiste qui a fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes. La présence d’un projet gazier d’envergure n’a fait qu’attiser les convoitises et les conflits.
Les forces de sécurité, déployées pour protéger les installations, opèrent dans un climat de chaos. Et dans ce genre de situation, les abus contre les populations locales ne sont pas rares. Mais jusqu’où la responsabilité de l’entreprise est-elle engagée ? C’est l’une des questions brûlantes que l’enquête devra trancher.
Un Projet en Suspens : Quel Avenir ?
Initialement prévu pour démarrer en 2028, le redémarrage du projet est désormais repoussé à 2029, voire 2030. Plusieurs conditions doivent être remplies : un retour à la stabilité dans la région, la levée de l’état de force majeure décrété en 2021, et le déblocage de financements internationaux. Bonne nouvelle pour l’entreprise : un prêt de 4,7 milliards de dollars a récemment été approuvé par une agence américaine sous l’administration Trump.
Étape | Date | Statut |
Suspension | Avril 2021 | Attaque jihadiste |
Reprise envisagée | 2029-2030 | Sous conditions |
Mais avec une enquête en cours, l’avenir reste incertain. Une condamnation des forces mozambicaines pourrait ternir durablement la réputation du projet et compliquer les partenariats avec des acteurs étrangers, comme le Japon ou les Pays-Bas.
Entre Éthique et Économie
Cette affaire soulève une question fondamentale : jusqu’où une entreprise peut-elle fermer les yeux sur ce qui se passe autour de ses activités ? Si les accusations sont confirmées, elles pourraient révéler un échec dans la supervision des opérations sur place. Pour l’heure, le groupe se défend en affirmant n’avoir jamais eu de preuves tangibles des exactions.
Pourtant, les rapports internes de 2021, évoqués par une source fiable, suggèrent que des signaux d’alerte existaient. Entre la pression des actionnaires et l’impératif éthique, l’équilibre est fragile. Et les conclusions de l’enquête pourraient bien redéfinir les règles du jeu pour les multinationales opérant dans des zones de conflit.
Et Maintenant ?
L’enquête mozambicaine n’en est qu’à ses débuts, mais elle promet des révélations qui pourraient faire trembler bien au-delà des frontières du pays. Pour l’entreprise, c’est un test crucial : réussir à prouver sa bonne foi tout en relançant un projet stratégique. Pour les habitants de Cabo Delgado, c’est une lueur d’espoir vers la justice.
Reste une interrogation : et si la vérité était plus sombre encore que ce que les accusations laissent entrevoir ? Une chose est sûre, cette histoire est loin d’être terminée. Alors, que pensez-vous de ce feuilleton ? Les commentaires sont ouverts !