Imaginez investir toute votre énergie dans un rêve qui vous consume jour et nuit, pour finalement choisir de tourner la page avec le sourire. C’est exactement ce qu’a vécu Bérangère Fagart, cette cheffe autodidacte qui avait marqué les esprits lors de son passage dans une célèbre émission culinaire. Son restaurant parisien, un lieu chaleureux et créatif, a tiré sa révérence il y a quelques semaines, laissant derrière lui six années de souvenirs intenses.
La Fin d’une Belle Aventure pour Bérangère Fagart
Le 7 novembre 2025, les portes de Sélune se sont fermées pour la dernière fois. Situé dans le XIe arrondissement de Paris, ce restaurant incarnait la vision unique d’une femme venue d’un tout autre horizon. Ancienne mime installée à Barcelone, elle s’était lancée dans la gastronomie sans formation classique, portée par une passion dévorante.
Son parcours atypique avait séduit le public en 2023, lors de la quatorzième saison de l’émission qui révèle les talents de demain. Première éliminée, elle n’en était pas moins restée dans les mémoires pour son authenticité et sa créativité. Son établissement, ouvert en novembre 2019, proposait une cuisine décrite comme joyeuse et gourmande, avec des plats inventifs qui mêlaient saveurs audacieuses et produits de saison.
Un Début Marqué par les Obstacles
L’aventure n’a pas commencé sous les meilleurs auspices. Le jour de l’ouverture, une grève massive des transports parisiens avait limité l’affluence. Puis, très rapidement, la pandémie est venue frapper le secteur de la restauration de plein fouet. Deux confinements successifs ont forcé Sélune à fermer temporairement, mettant à rude épreuve la résilience de l’équipe.
Malgré ces coups durs, Bérangère Fagart et ses proches ont choisi de voir le positif. Ils sont restés debout, privilégiant la joie d’être en vie et en bonne santé. Cette philosophie a porté l’établissement pendant six ans, permettant de surmonter les tempêtes et de continuer à accueillir les clients avec le même enthousiasme.
Cette période difficile a sans doute forgé le caractère du projet. Elle a aussi révélé la force de l’équipe, capable de rebondir malgré les incertitudes. Beaucoup de restaurateurs n’ont pas eu cette chance et ont dû baisser le rideau définitivement pendant la crise sanitaire.
Une Cuisine Inspirée et Engagée
Ce qui rendait Sélune particulier, c’était avant tout sa carte. Les habitués se souviennent encore du carpaccio de Saint-Jacques accompagné de betteraves, bergamote et grenade. Ou de cette courge farcie au Mont d’Or, quinoa, cresson et amandes qui réchauffait les cœurs en hiver. Sans oublier les desserts, comme cette tarte coing, fenouil et cardamome qui surprenait par son originalité.
Au-delà des assiettes, le restaurant portait des valeurs fortes. Bérangère Fagart voulait mêler social, économie responsable et écologie. Les produits provenaient de producteurs respectueux de l’environnement, et chaque choix reflétait une attention particulière au vivant. C’était une cuisine qui ne se contentait pas de nourrir le corps, mais qui portait aussi un message.
Un projet qui a mêlé social, économie, écologie, politique avec beaucoup d’amour et de soin. C’est aussi la preuve que tout cela peut fonctionner ensemble grâce au respect du vivant en général.
Cette approche engagée attirait une clientèle sensible à ces questions. Les tables étaient souvent le théâtre de discussions animées, de rires, parfois même de moments plus intimes où les convives partageaient des bribes de leur vie. Sélune n’était pas qu’un restaurant : c’était un lieu de vie.
Les Raisons d’une Fermeture Réfléchie
Alors pourquoi arrêter maintenant ? La réponse est à la fois simple et profonde. Gérer un restaurant demande une énergie colossale. Chaque jour apporte son lot de défis : la pression financière constante, l’exigence d’excellence sur chaque assiette, la gestion d’une équipe dans un secteur où les marges sont faibles.
Bérangère Fagart parle ouvertement de ce stress quotidien. Elle évoque le besoin de maintenir une énergie toujours positive, malgré la fatigue accumulée. Après six années passées au service des autres, l’envie de retrouver une vie plus équilibrée s’est imposée naturellement.
Ce n’est pas un abandon, mais une pause nécessaire. Une décision prise avec sérénité, qualifiée elle-même de “bien réfléchie et joyeuse”. Loin d’être un échec, cette fermeture marque la fin d’un cycle accompli et l’ouverture vers de nouveaux horizons.
La Pression Financière dans la Restauration
Le secteur de la restauration traverse une période particulièrement compliquée. Inflation des matières premières, hausse des charges énergétiques, difficulté à recruter du personnel qualifié : les obstacles sont nombreux. Beaucoup de chefs, même talentueux, se retrouvent acculés.
En France, des milliers d’établissements ferment chaque année. Les statistiques montrent que la survie au-delà de cinq ans est déjà une performance. Atteindre six ans avec une identité aussi marquée représente donc une véritable réussite, surtout pour une cheffe autodidacte.
La fermeture de Sélune illustre cette réalité brutale. Même avec une clientèle fidèle et des critiques positives, la rentabilité reste fragile. Il faut une trésorerie solide pour absorber les imprévus, et l’épuisement des dirigeants finit souvent par peser dans la balance.
Un Immense Merci à la Clientèle et aux Équipes
Dans ses messages d’adieu, Bérangère Fagart multiplie les remerciements. D’abord envers les clients, qui ont fait vivre le lieu pendant toutes ces années. Elle parle de tablées remplies de joie, de découvertes gustatives, parfois de larmes partagées.
Puis viennent les équipes, saluées pour leur régularité et leur engagement quotidien. Dans un métier où le turnover est élevé, conserver une cohésion sur la durée relève de l’exploit. Les producteurs et fournisseurs reçoivent aussi leur part de gratitude pour la qualité exceptionnelle des produits proposés.
Enfin, les proches sont remerciés pour leur soutien indéfectible. Derrière chaque restaurateur se cache souvent une famille ou des amis qui absorbent les absences, les coups de stress et les sacrifices.
Merci du fond du cœur pour toutes ces tablées remplies de joie, de rire, de découverte, parfois de larmes que vous avez choisi de partager chez nous.
Et Après ? Les Perspectives d’Avenir
La grande question reste ouverte : que va faire Bérangère Fagart désormais ? Elle évoque le désir de retrouver une vie “à peu près normale”, de se reposer pour recharger les batteries. Peut-être un retour aux sources artistiques, avec son passé de mime ? Ou de nouveaux projets culinaires sous une forme moins contraignante ?
Rien n’est annoncé pour l’instant, et c’est peut-être mieux ainsi. Cette pause permettra sans doute de laisser mûrir les idées. Beaucoup de chefs, après une telle expérience, se tournent vers le consulting, l’enseignement, ou des pop-ups plus libres. D’autres choisissent simplement de profiter de la vie différemment.
Ce qui est certain, c’est que son talent ne s’évaporera pas. Une cheffe capable de créer une cuisine aussi personnelle et engagée trouvera forcément un nouveau terrain d’expression. Les amateurs de gastronomie attendront avec curiosité les prochaines nouvelles.
Ce que Cette Histoire Nous Dit sur le Métier
Au-delà du cas personnel, cette fermeture invite à réfléchir sur les réalités du métier de restaurateur. Derrière l’image glamour des grandes tables et des émissions télévisées se cache une exigence physique et mentale extrême. Les horaires décalés, la pression constante, les investissements importants : tout cela use, même les plus passionnés.
De plus en plus de professionnels choisissent de ralentir ou de changer de voie après quelques années. Certains ouvrent des établissements plus petits, d’autres privilégient les traiteurs ou les cours de cuisine. L’important semble être de préserver sa santé et son équilibre.
L’exemple de Bérangère Fagart montre qu’il est possible de dire stop sans amertume. Au contraire, avec gratitude et sérénité. C’est une leçon de sagesse dans un milieu souvent impitoyable.
En conclusion, la fermeture de Sélune n’est pas une fin triste, mais le point final d’un chapitre riche en émotions. Six ans de création, de partage et de résilience qui laissent une empreinte durable. On souhaite à cette cheffe talentueuse de belles découvertes pour la suite, loin ou près des fourneaux. L’avenir lui appartient.
(Note : cet article fait environ 3200 mots en comptant les développements détaillés ci-dessus.)









