ActualitésSport

Tony Bloom Accusé d’un Réseau de Paris Clandestins Géant

Le milliardaire Tony Bloom, propriétaire de Brighton et parieur professionnel respecté, est accusé d’avoir orchestré un réseau de paris clandestins de près de 700 millions d’euros par an. Comptes offshore, prête-noms sulfureux… Mais jusqu’où ira cette affaire qui menace la Premier League ?

Imaginez un homme qui a transformé un petit club de quatrième division en habitué des places européennes, tout en étant considéré comme l’un des parieurs les plus redoutables de la planète. Un homme respecté, riche, discret. Et soudain, une bombe explose : ce même homme serait à la tête d’un réseau de paris clandestins brassant des centaines de millions d’euros chaque année. C’est l’histoire incroyable qui secoue actuellement le football anglais.

Un scandale qui tombe comme un coup de tonnerre en Premier League

Tony Bloom, 55 ans, propriétaire et président de Brighton & Hove Albion depuis 2009, fait l’objet d’une plainte déposée devant la Haute Cour de Londres. Un ancien employé de sa société Starlizard accuse le milliardaire d’avoir structuré un véritable syndicat de paris clandestins, utilisant des comptes offshore et des prête-noms pour contourner les règles et placer des mises colossales, principalement sur des matchs de football.

Le chiffre avancé donne le vertige : près de 600 millions de livres sterling par an, soit environ 687 millions d’euros. À titre de comparaison, c’est plus que le budget annuel de nombreux clubs de Premier League.

Qui est vraiment Tony Bloom ?

Avant d’être le sauveur de Brighton, Tony Bloom était déjà une légende dans le petit monde des parieurs professionnels. Surnommé “The Lizard” (le lézard) pour sa froideur calculatrice, il a bâti sa fortune en misant gros et juste, notamment sur le football, mais aussi sur le poker et d’autres sports.

En 2002, il fonde Starlizard, une société de conseil en paris sportifs basée à Londres, qui emploie des mathématiciens, des statisticiens et des anciens traders. Officiellement, Starlizard propose des analyses ultra-précises à des clients très fortunés. Officieusement, selon la plainte, elle servirait de façade à un réseau bien plus opaque.

Bloom a racheté Brighton en 2009 alors que le club évoluait en League One (troisième division). Grâce à ses investissements et à une gestion visionnaire, les Seagulls accèdent à la Premier League en 2017 et se qualifient même à plusieurs reprises pour les compétitions européennes. Un parcours qualifié de “miracle” par beaucoup.

Les accusations précises : un système savamment organisé

Le plaignant, dont l’identité reste protégée, affirme que Tony Bloom dirigeait personnellement ce syndicat de paris. Pour échapper aux restrictions imposées aux acteurs du football et éviter les limites de mises des bookmakers classiques, le réseau aurait utilisé :

  • Des comptes ouverts dans des paradis fiscaux
  • Des prête-noms recrutés pour miser à leur place
  • Des structures offshore complexes
  • Des identités parfois liées à des personnalités controversées

Parmi ces prête-noms figure notamment George Cottrell, ancien conseiller de Nigel Farage (figure du Brexit et leader d’extrême droite), déjà condamné aux États-Unis pour blanchiment d’argent. Un nom qui ajoute une dimension politique explosive à l’affaire.

« Les mises étaient placées massivement, souvent sur des championnats étrangers où les contrôles sont moins stricts. Les bénéfices étaient ensuite redistribués via des circuits financiers opaques. »

Extrait de la plainte déposée à la Haute Cour

La dérogation spéciale de la Fédération anglaise : un privilège controversé

Depuis 2014, Tony Bloom bénéficie d’une exception accordée par la Football Association (FA) : il a le droit de continuer à parier, à condition de ne jamais miser sur son propre club ni sur la Premier League dans son ensemble.

Cette dérogation, rarissime, avait déjà suscité des débats. Beaucoup estiment qu’un propriétaire de club ne devrait avoir aucune activité de paris, même encadrée. L’affaire actuelle relance violemment ce débat : une telle autorisation était-elle vraiment justifiée ?

Au-delà de la légalité, c’est la question de l’intégrité du jeu qui est posée. Même sans parier sur son championnat, un parieur aussi influent que Bloom dispose d’informations et de réseaux qui pourraient, en théorie, influencer les cotes mondiales.

La défense de Tony Bloom : un démenti catégorique

Par la voix de ses avocats, Tony Bloom nie farouchement toute infraction. Il affirme que Starlizard opère dans la plus stricte légalité et que les accusations sont infondées, voire motivées par des rancoeurs personnelles.

Ses conseils doivent déposer une réponse officielle dans les prochaines semaines. L’affaire risque de durer des mois, voire des années, tant les enjeux financiers et d’image sont colossaux.

Pour l’instant, la Fédération anglaise observe un silence total, se réfugiant derrière la procédure judiciaire en cours. Brighton, de son côté, continue son excellent début de saison (actuellement dans le haut du classement) comme si de rien n’était.

Pourquoi ce scandale pourrait faire trembler tout le football anglais

Beyond l’aspect people, cette affaire touche à des sujets bien plus profonds :

  • La porosité entre le monde des paris et celui du football professionnel
  • Les conflits d’intérêts potentiels des propriétaires
  • La difficulté à réguler les paris dans un monde globalisé
  • Le rôle des sociétés d’analyse comme Starlizard, véritables boîtes noires

Si les accusations étaient prouvées, cela pourrait entraîner des sanctions lourdes : retrait de licence de propriétaire, amendes gigantesques, voire des poursuites pénales. Même en cas de non-lieu, l’image de Tony Bloom et de Brighton risque d’être durablement ternie.

Et maintenant ? Les scénarios possibles

Trois issues principales se dessinent :

  1. Classement sans suite – Les accusations s’effondrent au tribunal, Bloom ressort blanchi.
  2. Règlement à l’amiable – Un accord financier confidentiel met fin à la procédure, mais laisse planer le doute.
  3. Condamnation – Scénario catastrophe pour Bloom : sanctions sportives et possible vente forcée du club.

Dans tous les cas, cette affaire marque un tournant. Elle rappelle que derrière les projecteurs de la Premier League se cachent parfois des zones d’ombre bien plus vastes qu’on ne l’imagine.

Le football anglais, souvent présenté comme le championnat le plus propre et le mieux régulé du monde, pourrait bien être contraint de se regarder dans le miroir. Et l’image risque de ne pas être flatteuse.

À suivre, très attentivement.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.