Dans une annonce qui a secoué le monde du cyclo-cross, le phénomène britannique Tom Pidcock a déclaré qu’il ne participerait pas aux compétitions dans les sous-bois cet hiver. Cette décision surprenante fait suite à son transfert très commenté chez Q36.5, sa nouvelle équipe pour la saison prochaine.
Pidcock, champion du monde de cyclo-cross en 2022 à Fayetteville, souhaite se concentrer sur son intégration au sein de sa nouvelle formation de 2e division. « Avec beaucoup de changements, je veux être sûr d’avoir le temps de bien m’installer dans un nouvel environnement, pour apprendre à connaître ma nouvelle équipe et mes nouveaux équipiers », a-t-il expliqué.
Cette absence sera un coup dur pour les fans de la discipline, habitués à voir le jeune prodige livrer des duels épiques avec ses rivaux Wout van Aert et Mathieu van der Poel dans la boue des labourés. Ces dernières années, le trio a régné sans partage sur le cyclo-cross mondial, offrant des courses spectaculaires.
Van Aert également absent, van der Poel grand favori
L’annonce de Pidcock fait suite à celle de Wout van Aert qui avait déjà indiqué qu’il ferait très probablement l’impasse sur les mondiaux à Liévin en février prochain. Le Belge souhaite se concentrer sur ses objectifs sur route, en particulier le Tour de France.
Avec l’absence des deux hommes, c’est donc Mathieu van der Poel qui fait figure de grandissime favori pour le maillot arc-en-ciel. Déjà quadruple champion du monde, le petit-fils de Raymond Poulidor visera un cinquième sacre dans le Pas-de-Calais.
Vers une saison de transition pour Pidcock
En rejoignant l’équipe Q36.5, Pidcock s’est engagé dans un nouveau projet ambitieux. Mais cette première saison au sein de la formation italienne s’annonce comme une année de transition, le temps que le Britannique trouve ses marques.
Malgré tout, le coureur de 23 ans n’a pas l’intention de délaisser le cyclo-cross sur le long terme. Il a d’ores et déjà annoncé son intention de reprendre les épreuves hivernales dès l’année prochaine, pour le plus grand bonheur de ses supporters.
Une décision qui soulève des questions
Certains observateurs s’interrogent néanmoins sur ce choix de faire une croix sur la saison de cyclo-cross alors même que Pidcock change d’équipe pour avoir davantage de libertés. Le cyclo-cross faisait partie intégrante du projet sportif présenté par Q36.5 pour convaincre le Britannique de rejoindre leurs rangs.
D’après une source proche du coureur, son entourage et ses nouveaux dirigeants auraient finalement considéré que disputer un programme complet dans les labourés cet hiver était difficilement compatible avec les ambitions affichées sur route la saison prochaine. Un choix pragmatique donc, même s’il risque de frustrer les amateurs de la discipline.
« Rater le cyclo-cross cet hiver est un crève-cœur pour Tom, mais c’est la meilleure décision pour préparer de grandes choses sur route l’an prochain. »
Un proche de Tom Pidcock
Un hiver sans la « Holy Trinity » du cyclo-cross
Avec ce forfait de Tom Pidcock, ajouté à celui très probable de Wout van Aert, c’est donc une saison de cyclo-cross orpheline de deux de ses trois grands noms qui se profile. Un véritable tournant alors que ces derniers hivers, les duels entre van Aert, van der Poel et Pidcock ont élevé la discipline vers des sommets de popularité.
Mathieu van der Poel, sauf blessure ou mésaventure, semble donc destiné à régner sans partage sur les labourés, même si des outsiders comme Eli Iserbyt ou Michael Vanthourenhout tenteront de profiter de l’absence des deux autres «monstres» pour créer la surprise.
Rendez-vous dans un an pour le retour de Pidcock
Si les supporters de cyclo-cross risquent de verser quelques larmes cet hiver, ils peuvent déjà se consoler en se disant que l’absence de Pidcock ne sera que temporaire. Le Britannique a en effet promis de revenir encore plus fort dans un an, avec l’ambition de reconquérir sa couronne mondiale.
En attendant, tous les regards seront braqués sur Mathieu van der Poel, qui aura à cœur de prouver qu’il reste le patron des sous-bois. Mais le Néerlandais sait mieux que personne que ses plus grands rivaux ne sont jamais très loin. Et que dans le cyclo-cross plus que nulle part ailleurs, il ne faut jurer de rien avant le dernier tour.