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TJ Parker À Roanne : Le Retour Ambitieux En France

TJ Parker débarque à Roanne avec une ambition claire : ramener le club en Betclic Élite dès la saison prochaine. Entre projet sportif solide, rapprochement familial et envie de reprendre la main, il explique tout… mais la pression est déjà là.

Quand un double champion de France décide de quitter un poste d’assistant en Euroligue pour reprendre un club en deuxième division, cela mérite qu’on s’y arrête. TJ Parker, frère cadet de Tony et ancien patron de l’ASVEL, vient de signer à la Chorale de Roanne avec un objectif clair : faire remonter le club dans l’élite dès la saison prochaine. Un choix qui intrigue, surprend, mais qui s’explique parfaitement quand on écoute l’intéressé.

TJ Parker : « Roanne n’est pas un club d’Élite 2 »

À 40 ans, TJ Parker n’est plus un inconnu dans le basket français. Deux titres de champion avec l’ASVEL, une Coupe de France, une Leaders Cup… son palmarès parle pour lui. Pourtant, après une expérience compliquée à Villeurbanne et un passage d’un an et demi comme assistant au Bayern Munich auprès de Gordon Herbert, il aurait pu viser plus haut que la deuxième division. Alors pourquoi Roanne ?

La réponse tient en plusieurs points. D’abord, un projet ambitieux porté par le président Emmanuel Brochot et le directeur sportif Zoran Cvjetkovic, avec qui il a travaillé en Bavière. Ensuite, un retour en France, à moins d’une heure de Lyon, près de sa famille après le décès de son père. Enfin, l’envie brûlante de redevenir head coach et de mettre enfin sa patte sur une équipe.

Un projet sur plusieurs années

Le discours est rodé, mais sincère. « Le président veut vraiment remonter. La ville est une terre de basket. Pour moi, Roanne n’est pas un club d’Élite 2 », lâche-t-il sans détour. Quand on regarde l’histoire récente de la Chorale – dix-sept saisons en première division entre 2002 et 2022, une semaine des As gagnée, une finale de championnat – difficile de lui donner tort.

Le contrat court jusqu’en 2027, avec probablement des années en option en cas de montée. L’objectif affiché ? Retrouver la Betclic Élite, puis, à terme, la coupe d’Europe. Rien que ça. Et pour y parvenir, TJ Parker ne débarque pas seul : Morgan Belnou, son fidèle lieutenant avec qui il a tout gagné à l’ASVEL, le suit comme assistant. Un duo qui connaît la recette du succès.

« On a passé quand même onze ans à Lyon. Roanne n’est pas loin et cette ville est très sympa, la gastronomie apparemment est très bonne »

TJ Parker, avec le sourire

Un effectif déjà compétitif

À son arrivée, Roanne pointe à la troisième place ex-aequo d’Élite 2 avec 8 victoires et 4 défaites. L’équipe est solide, emmenée par un capitaine qu’il connaît parfaitement : Antoine Diot. L’ancien international français, passé par l’ASVEL, parle le même langage basket que son nouveau coach. Un atout précieux dans le vestiaire.

Pour son premier match sur le banc, ce vendredi soir contre Nantes, TJ Parker va pouvoir poser ses premières pierres. Il annonce déjà la couleur : défense agressive, stops défensifs pour déclencher du jeu rapide, pressing sur les huit premières secondes. Du Parker pur jus, comme à l’époque villeurbannaise.

Mais il sait aussi qu’il prend une équipe en cours de route. « Il faut d’abord apprendre à connaître l’effectif », reconnaît-il. Pas de révolution immédiate donc, mais une adaptation rapide avant, pourquoi pas, quelques ajustements au mercato d’hiver.

Un choix de vie autant que sportif

Difficile de parler de TJ Parker sans évoquer la dimension familiale. Le décès de son père, figure fondatrice du basket dans la famille Parker, a bouleversé tout le monde. « Je pense que mon père m’a envoyé un signe de là-haut », confie-t-il avec émotion.

Revenir près de Lyon, c’est aussi se rapprocher de sa mère, de son frère Tony, de ses proches. Même si les relations avec ce dernier ont été tendues après son licenciement de l’ASVEL il y a deux ans – un dossier est toujours en cours aux Prud’hommes –, la famille reste la famille. « On a subi un choc quand le papa est décédé. Aujourd’hui on veut continuer à vivre à travers lui ».

Ce retour en France sonne donc comme une forme d’apaisement. Moins de voyages tous les trois jours, moins de pression Euroligue, plus de vie de famille. Mais attention : TJ Parker n’est pas venu pour se reposer. Il est venu pour gagner.

Pas un pas en arrière, un nouveau défi

Beaucoup verront ce choix comme une régression. Passer d’assistant en Euroligue à head coach en Élite 2, vraiment ? Lui balaie l’idée d’un revers de main : « Franchement pour moi ce n’est pas un pas en arrière. Je prends ça comme un nouveau challenge et j’adore les challenges ».

Et il a raison sur un point : être numéro 1, même en deuxième division, c’est avoir la main totale sur son projet. Au Bayern, il remplaçait parfois Gordon Herbert, il a même coaché six matchs. Mais ce n’était pas son équipe. À Roanne, il va pouvoir tout mettre en place : système, culture, identité. C’est ça qui l’excite.

Et puis, soyons honnêtes : combien de coaches français ont eu l’opportunité de rebondir aussi vite après une expérience compliquée ? TJ Parker a 40 ans, un CV déjà fourni, et surtout une réputation de travailleur acharné. Ceux qui l’ont côtoyé au Bayern parlent d’un gars toujours le premier à la salle, toujours le dernier à partir.

La pression ? Oui, mais assumée

Quand on signe dans un club avec l’objectif affiché de monter, la pression est inévitable. Première place = montée directe. Deuxième ou troisième = play-offs avec une deuxième chance. TJ Parker le sait : « Je sais qu’il faut gagner rapidement ».

Mais il relativise aussi. L’effectif n’a pas été construit par lui. Il arrive en décembre. Il préfère parler d’étapes : d’abord connaître les joueurs, les mettre en confiance, imposer petit à petit son style. Et si la mayonnaise prend vite – avec Diot comme relais, Belnou à ses côtés et un public roannais réputé bouillant –, alors pourquoi pas créer la surprise dès cette saison ?

En attendant, le premier test arrive vite. Vendredi soir, Nantes à la Halle Vacheresse. Un match que tout Roanne attend avec impatience. Parce que oui, dans la Loire, on croit de nouveau au retour dans l’élite. Et avec TJ Parker sur le banc, l’espoir n’a jamais semblé aussi concret.

Un nouveau chapitre s’ouvre pour la Chorale. Et pour TJ Parker, c’est peut-être le début de la plus belle aventure de sa carrière de coach.

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